mardi 28 janvier 2014

Lettre des OFFICIERS INCARCERES de TSIAFAHY-Janv2011

A la haute intention de Monsieur le Président de la médiation du cas de Madagascar.

Après le changement anticonstitutionnel en mars 2009, la communauté internationale refuse jusqu’à ce jour la reconnaissance de l’autorité de fait et mis en veilleuse la participation de Madagascar au sein du concert des Nations.

En effet, le 17 mars 2009, Andry Rajoelina, appuyé par des militaires, a perpétré un coup d’Etat entraînant le renversement du régime Ravalomanana Marc et la chasse aux sorcières des différents grands responsables militaires et civils proches du régime légal du moment.

Dès lors, la Grande Île traverse une crise profonde et interminable difficile à résoudre. Le fractionnement déjà existant au sein des forces armées et leur instrumentalisation à des fins politiques ne fait que s’aggraver.

Les démarches entant dans la de sortie de crise ont été alors entreprises tant sur le plan national qu’international. Des accords politiques allant dans la dynamique de sortie de crise restaient au stade de déclaration d’intention à cause de l’inexistence d’une entité capable d’assurer la Force Exécutoire, rôle que devraient jouer normalement les forces armée, mis qui n’a pas été accompli dû à leur scission. Celle-ci a été justifiée par les évènements ci-après.


1 – Limogeage par la force du Ministre de la défense nationale du régime légal le 09 mars 2009, sous la menace d’une arme à déposer sa démission.


2 – Limogeage par la force du CEMGAM et de son staff (Chef de l’Etat Major Général   de l’Armée Malagasy) – Commandant de la gendarmerie nationale, Commandants des Forces, Commandants des ressources militaires (menace individuelle et menace envers les familles)


3 – Coup d’Etat du 17 mars 2009à l’Episcopat Antanimena suivi du transfert du pouvoir par les militaires partisans d’Andry Rajoelina au camp CAPSAT.


4 – Première déclaration faite par les Officiers Généraux et supérieurs, anciens grands responsables militaires du régime légal à l’hôtel Solimotel, demandant aux forces armées respecter  la déontologie et l’éthique militaire.


5 – Deuxième déclaration du même groupe d’Officiers au CAPSAT sollicitant les forces armées à laisser la politique aux politiciens, à garder sa neutralité et surtout à préserver son unité.


6 – Mise à l’écart des Officiers (Pas de promotion au grade supérieur malgré leur ancienneté et leur ancienne responsabilité ainsi que les résolutions prises lors des assises militaires du mois de mai 2009.


7 – Déclaration des Officiers gradés et gendarmes des forces d’intervention de la gendarmerie nationale demandant aux hauts commandants militaires et à la population de chercher ensemble une solution de sortie de crise.


8 – Demande officielles des mêmes éléments adressée au commandement de la gendarmerie  pour la mise en place du Comité Militaire de Réconciliation Nationale adopté par tous les gendarmes mais modifié au dernier moment sous forme d’interpellation de Andry Rajoelina à sortir une feuille de route vérifiable et mesurable.


9 – Attaque lancée avec des armes lourdes par l’Emmoreg et le FIS contre le camp FIGN.


10 – Mise en place du Comité Militaire de Salut Public (affaire BANI) en vue de la réconciliation des forces armées pour être une force exécutoire dans la mise en œuvre des accords politiques.


11 – Arrestation des Officiers supérieurs et généraux  membres du CMSP suivie de coups et blessures volontaires à l’endroit d’un officier général et 5 (cinq) officiers supérieurs. Violation du domicile du Gal Rakotonandrasana Noël et destruction volontaire des biens perpétrée par les FIS.

Conscient de la dégradation galopante de la situation socio-politique, le Lieutenant-Colonel Andrianasoavina Charles, compagnon de route d’Andry Rajoelina, a fait un aveu sur l’effectivité du double coup d’Etat par Andry Rajoelina pour renverser le régime légal d’une part, et d’autre part contraindre les membres du directoire militaire à transférer le pouvoir à Andry Rajoelina.

De tout ce qui précède, les Officiers généraux et supérieurs, anciens responsables militaires et gendarmes au sein des forces armées actuellement incarcérés à Tsiafahy pour avoir initié des démarches en vue de :

- Réconcilier les militaires et le gendarmes
- Retrouver l’unité des forces armées pour qu’elles soient vraiment le dernier rempart de la Nation
- Restaurer les valeurs et éthiques militaires d’une armée républicaine.



Tant que cette assemblée générale des militaires ne soit organisée, les forces armées ne pourront jamais être une force exécutoire de la mise en œuvre des résolutions adoptées lors des négociations politiques quelconques.

Pour terminer, nous sollicitons la haute bienveillance de Monsieur le Président de la médiation de bien vouloir inclure les officiers incarcérés à Tsiafahy à participer aux négociations de sortie de crise sous l’égide de la communauté internationale.


Le Général de Brigade Rakotonandrasana Noël
Le Gal Raoelina Heriniaina
Le Colonel Ravoavahy Pascal Roland
Le Colonel Toto Vincent
 
Copie à
- Les chefs de file des 4 mouvances
- Les présidents du CNOSC
- Les Chancelleries étrangères à Madagascar
- Le Président du Raiamandreny Mijoro

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