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mercredi 15 octobre 2014

Focus : Rentrée et sortie politique de Marc Ravalomanana à Madagasikara

Marc Ravalomanana avec son fils et son épouse, à Faravohitra  - KoloTV
Marc Ravalomanana est de retour à Madagascar, son pays d'origine, et l'actualité est à nouveau agitée de son nom. Le Président n'en n'était pas à son premier essai, alors que sous la transition tenue par Andry Nirina Rajoelina qui lui avait arraché le pouvoir, il avait été refoulé au guichet d'enregistrement même de l'aéroport d'AFrique du Sud, bloqué par des notams.

Dans la nuit de lundi à mardi il a été dit que Marc Ravalomanana aurait atterri à Antsirabe, sa ville natale, avant de gagner la capitale qui se situe à peu près à deux heures de route. Il aurait ainsi pu rentrer sur le territoire malagasy sans que les autorités compétentes ne soient capables de le remarquer, du moins officiellement. Il est à l'heure actuelle à Antsiranana, hébergé dans la résidence de l'Amirauté, qui semble avoir été préparée ces derniers jours selon l'Express Madagascar, qui sur cet argument met une possibilité de doute sur le dessous de ce retour qui ne dit peut être pas tout.
Il a prétendu avoir été soutenu par la SADC et d'autres pays forts sur la faisabilité de ce retour discret. Tout comme son prédécesseur Didier Ratsiraka en son temps, l'ancien président se trouve sous le joug d'un mandat d'arrêt issu d'un jugement par contumace qui a été rendu alors qu'il se trouvait en exil, jugement rendu par la justice du régime de la transition.
Si son retour a surpris la grande île et a suscité énormément d'émotion autant au sein de ses partisans que de ses adversaires politiques, la population Tananarivienne a vécu un vrai moment politique tant les évènements se sont enchainés.

A peine avait-il touché le sol malagasy, dit-il, qu'il a pris la route et s'est dirigé vers la capitale, ce qui lui a permis d'affirmer devant ses partisans réunis de façon impromptue, qu'il avait fait le tour et qu'il avait été amené à constater l'état de délabrement du pays et le désarroi apparent des malagasy.

Emotion
En effet le président déchu avait quitté la grande île dans des contextes encore non révélés au grand public, lors du renversement politique de 2009, qui avait vu basculer les pleins pouvoirs aux mains d'un jeune civil et ancien maire de la capitale, Andry Nirina Rajoelina, après l'échec d'un directoire militaire extra-constitutionnel et entaché de troubles.
L'île depuis a connu cinq années de marasme politique mais surtout économique, bloquée par une feuille de route non appliquée et attendue de la communauté internationale. Aux abois avec un niveau de vie qui a placé le malagasy à 0,40 euro par jour. Les curseurs sont tous descendus dans le rouge car la communauté internationale a suspendu les soutiens financiers à la Grande Ile, et survivre est devenu la seule manière d'entrevoir un futur menacé, pour une population de 22 millions d'âmes, dont presque la totalité est composée de paysans sur une terre que l'on ne cesse de découvrir riche en matières premières.


Avant 2009...
Marc Ravalomanana -MR- a laissé une île continent en meilleure santé économique. C'est un président de la République qui a mis du temps à être reconnu par la communauté Internationale, à la sortie d'une crise qui l'a assis au siège des plus hautes fonctions de l’État. Plus proche affectivement des USA que de la France, il entretenait de bonne relations avec les pays "amis", avait personnellement investi dans ce qui était devenu le fleuron de l'industrie malagasy et créé énormément d'emplois de son fait mais aussi en encourageant certaines entreprises étrangères à venir gérer les entreprises locales telles que la Jirama ou Air Madagascar.
C'est également sous sa gouvernance que le Bianco ou le Samifin voient le jour. Le MAP rentre aussi en scène, un plan de développement pour lutter contre l'insécurité alimentaire et porter l'île à répondre aux attentes des objectifs du millénaire. Il ira vers un désir "d’anglicisation" en amenant des slogans anglophones ou concepts importés tels que "rapid results initiatives" ou "task force" jusqu'à même suggérer d'intégrer l'anglais à l'école.


Madagascar, la généreuse
Auparavant déjà homme d'affaire fort habile et fortuné, sa position de président et son pouvoir lui auront permis de développer intensément son empire, prenant monopole sur les secteurs clés et ayant une politique agressive de redressement fiscal envers ses concurrents ou les entreprises qui pouvaient "encombrer la route". Plusieurs milliards d'impôts non payés avaient été "offerts" alors à l'empire TIKO en terme de cadeau fiscal, ce qui avait assombri sincèrement sa popularité, mais ce sera l'achat d'un second Air Force One à 60 millions de dollars qui excitera le plus le talent oratoire de son rival Andry Nirina Rajoelina, profitant des cet abus pour se hisser au plus haut dans un paysage politique muselé.
MR tient le haut du pavé partout, s'appuie également allègrement sur les instances religieuses de l'église réformée telles que le FJKM en en devenant vice-président, instances dans lesquelles les bailleurs de fonds internationaux, sous son impulsion, viendront à injecter de l'argent.
Le jeune maire, lui, bénéficie alors de soutiens de taille qui lui permirent d'accéder aux plus hautes fonctions de l'état en profitant tout simplement de la susceptibilité de MR, qui n'avait soutenu la diffusion d'un simple discours issu de youtube, diffusé depuis l'appartement de l'amiral Rouge Didier Ratsiraka, ancien président de Madagascar et exilé politique en France. Marc Ravalomanana entrave le droit d'émission de la chaine tv viva appartenant au maire, et se faisant entame un bras de fer dont il ne se relèvera pas. Andry Nirina Rajoelina incitera à la destruction de son empire en entrainant la population qui peut à incendier les locaux de commerce TIKO. Plus de 20 corps carbonisés seront pris par les flammes d'un Lundi Noir sans enquête, quand une fusillade du Samedi Rouge en zone rouge devant le Palais Présidentielle viendra clôturer le bras de fer, MR s'enfuit, ANR devient Président de la Transition, après un brouhaha de directoire militaire avorté.

Aujourd'hui les Malagasy sont dubitatifs
Une partie de l'opinion qui a toujours soutenu MR continue de réclamer le retour aux fonctions de l'ex président, nostalgique d'une ère meilleure économique, du Pater et de tout l’environnement qui la sécurise et qu'elle peut voir en lui. En effet il a toujours entretenu le lien depuis son exil en faisant, même si proscrit, des conférences depuis sa terre d'exil et par téléphone, retransmises via des haut-parleurs sur la place de ses anciens commerces. Il bénéficie aujourd'hui d'une aura médiatique, et peut ressusciter son parti resté en sommeil tout au long de son exil.
Le sentiment d'injustice également trône chez elle, quand un président évincé dans des conditions qui méritent enquête internationale et audition des protagonistes, enquête qui ne s'est jamais faite, a quitté le sol malagasy avec le statut d'exilé politique, et un jugement par contumace. MR était retenu en AFrique du Sud sans avoir reçu de la communauté internationale un signal fort le concernant, alors que le coup d'état à Madagasikara avait été un fait accepté et reconnu de bien des chancelleries.
Les épisodes également qui ont fait que l'épouse du Président, qui avait elle, réussi à retrouver sa terre natale alors que sa mère était malade, n'ait pu se présenter aux élections présidentielle alors qu'elle n'avait pas été portée sur la liste des personnalités sous sanction édifiée par la CI, ont choqué et enclenché chez les partisans pro Ravalomanana la déception et l'incompréhension.


2014
Aujourd'hui la grande île se réveille un peu groggy mais toujours très tôt le matin, avec un président qui a été élu démocratiquement, à l'issue d'élections transparentes bien sûr, et qui a hérité d'un pays posé au fond de l'Océan Indien, la proue ancrée dans le sable. Hery Rajaonarimampianina, reçu dernièrement par le Président Hollande et reconnu par la communauté Internationale, est un personnage plus technique que politique, qui a souhaité s'éloigner de ses attaches "Rajoeliennes" et de ses mentors de campagne présidentielle au premier jour de sa présidence en se défaisant au plus des conseils et normes du président de la Transition. Une scission est née entre les deux hommes, devenus meilleurs ennemis mais encore issus de la même histoire politique, le Président Rajaonarimampianina ayant été le ministre des finances sous ANR. La tâche alors n'est pas aisée de relever ou de normaliser à nouveau un grand pays blessé, et l'impatience habite très volontairement derrière l'attente interminable d'un mieux. Les premiers objectifs étaient de respecter la feuille de route article par article, et les dernières élections ont été calibrées même si maladroitement, sur la partition musicale de cet ouvrage de conciliation vers la sortie de crise.
Les noms indésirables ont été rayés de la liste des candidats, les conditions de déroulement du scrutin ont été visées par les observateurs internationaux, pour parvenir à l'élection de Hery Rajaonarimampianina, candidat de dernière minute de ANR alors exclu des candidatures. C'est un face à face inédit et qui n'aura pas laissé grandes traces dans l'histoire politique de la grande ile qui nait entre Rajaonarimampianina et un candidat inattendu et maladroit médiatiquement en la personne du Docteur Robinson qui représente le parti de MR.
Le poste de Premier Ministre n'ira pas à ANR, que l'on avait imaginé dans un shéma à la Poutine, et un gouvernement se met en place.



Retour vers le futur
Marc Ravalomanana surprend l'opinion en réapparaissant de façon assez irréelle à son domicile, le bouche à oreille fonctionne, et des partisans et curieux se massent vers chez lui, certains parviennent à entrer dans la propriété quand d'autres s'impatientent de l'autre côté.
Il prend alors la parole en public, il se tiendra alors du haut de son balcon, micro à la main, à destination de ses partisans.
La presse sera contenue à l'intérieur, (image ci dessus) et amassée autour d'un ancien président en mal de médiatisation. Il prendra la décision de s'exprimer instinctivement et sans ambages sur ses prédispositions qui ne semblent pas être celles du temps que l'île connaît actuellement. L'homme déclare alors que le pouvoir lui a été confisqué et que le peuple doit savoir maintenant ce qu'il a à faire. Il ne mettra pas suffisamment de mesure quant aux déclarations concernant son retour, clamant qu'il avait reçu pour se faire, le soutien de plusieurs pays tel que l'Allemagne, les États-Unis, la Norvège, l'Afrique du Sud, le Zimbabwe ou encore la Tanzanie.

Lecture des évènements

". « Si nous avions déclaré la semaine dernière : ça suffit, aujourd’hui, nous annonçons que c’est terminé, je refuse d’être complice de l’échec de ce régime qui fait la honte de la Nation et du Peuple malgache sur le plan international ».



Après avoir récemment déclaré qu'il se rangeait fermement du côté de l’opposition depuis son exil, une fois arrivé il a déclaré ne plus vouloir attendre 2018 pour répondre aux attentes qu'il entend, des malagasy. En dehors des reprises des propos retransmis ça et là sur les réseaux sociaux et autres hebdomadaires traditionnels locaux qui peuvent être perçus comme déplacés et tenus par le président déchu Marc Ravalomanana, chacun peut en tirer sa propre analyse.



Alors que MR parvient à revenir, le premier sentiment qui a pu survenir a été le soulagement. Le soulagement car ce retour était gravé dans la feuille de route, et devenait un vrai manquement à l'application de celle-ci, possiblement lié au blocage encore palpable des versements promis de la CI. Deuxièmement, même si cela tendait la situation, sa présence répondait aussi des droits de l'homme car un malagasy expulsé ne pouvait le rester, et cela impliquait un éclairage sur les évènements qui l'ont fait partir, chose que les populations attendent fortement. Car les évènements de la fusillade de iavoloha sous Ratsiraka avaient déjà laissé des blessures ouvertes, celle de 2009 venait se rajouter au triste tableau macabre des faits impunis qui ont fait tomber des malagasy de la classe modeste sous les balles. De nombreuses déclarations issues des acteurs de second plans ou de possible premier plan avaient filtré dans les médias sans pouvoir être reçus à la hauteur des enjeux et pour cause, révéler et toucher à ces événements venait certainement à faire trembler la sphère politique, militaire, mais aussi celle de certains entrepreneurs locaux.

De l'empathie aura donc pu prendre place, et aussi une réelle satisfaction de la maturité d'un Gouvernement qui, acceptant de le laisser rentrer, faisait alors preuve de son engagement vers la stabilité et le retour de la paix. Car MR avait bénéficié d'une grande victimisation du fait de son exil, et à chaque discussion sur la situation politique de Madagascar, revenait sans cesse cette problématique de l'absence d'un des concernés par les événements que les 22 millions de malagasy continuent de payer très cher. Il était alors inimaginable de se dire, alors que la nouvelle enflammait les ondes, que l'Etat n'avait en rien validé ce retour!

Mais très vite c'est la consternation qui a pris place devant des propos et l'assurance un peu déplacée tenus par cette haute personnalité politique qui a réussi à rentrer au pays dans le secret, et qui allait, devant la presse, non seulement affirmer sa posture d'adversaire politique, mais lancer un défi au Gouvernement en place. L'incompréhension de quelqu'un qui revient au pays et qui n'attend pas de faire son possible pour être reçu au plus vite par le Président, et entamer un processus de conciliation.
Sans oublier que si son retour n'avait pas été programmé et validé de la présidence, comme l'a confirmé le Directeur de cabinet, MR avait à en découdre avec le gouvernement afin d'au mieux négocier sa situation d'homme entré sans être passé par les voies légales et étant de plus, sous le joug d'un mandat d'arrêt.

Là les choses se sont vite enchainées, et les forces de l'ordre sont venues interrompre les démonstrations de force de Ravalomanana et disperser avec les lacrymogènes, les attroupements qui s'amplifiaient aux alentours de sa villa.
Son portail  a été forcé en tirant sur les systèmes de fermetures (c'est donc que l'ex président certainement ne collaborait pas) et rapidement il a été exfiltré en premier lieu vers le camps Ratsimandrava, puis finalement à Antsiranana.
Une grande déception devant cette situation qui a causé l'intervention des forces spéciales, alors que c'est depuis ce moment que devait commencer la conciliation.
Avait été annoncé par Patrick Rajoelina depuis son compte tweeter, puis confirmé par l'admin de TNN sur les échanges de forum, que le président Rajaonarimampianina devait recevoir MR à 18h au Palais, et si c'était vrai, et si il avait attendu, la situation en aurait-elle pas été tout autre?

Ce qui est sur, c'est que MR a eu la sensation de retrouver la terre qu'il avait laissée, mais qui a connu depuis son départ, bien des changements, il aurait fallu très certainement de ne pas sous entendre une quelconque dissidence afin d'encourager le processus, il y allait de la responsabilité de chacun"
ECH

Midi Madagascar : " L’ancien président serait transféré dans un autre endroit ce jour. Quoi qu’il en soit, l’arrivée de Marc Ravalomanana à Diégo Suarez a fait l’objet d’une forte mobilisation militaire. Les hauts responsables militaires au niveau de la région Diana se sont réunis hier de 17h à 19h. Cette réunion aurait été convoquée par des membres du gouvernement en charge du maintien de l’ordre qui se trouveraient à Diégo depuis hier matin. Une source bien informée indique que la résidence Amirauté est placée sous haute sécurité depuis hier. Des blindés seraient postés pas loin du bâtiment. Notre source dévoile que Morondava serait la prochaine destination avant l’Afrique du Sud. Chose curieuse, la communauté internationale se tait devant cette situation qui risque de compromettre une sortie de crise apaisée pour la Grande Ile. Des membres de cette communauté internationale ont tenté de trouver un consensus sur le cas de l’ancien président, mais ils auraient échoué.
Etat de santé. Hier, la famille de Marc Ravalomanana a haussé le ton pour condamner ce que le pouvoir est en train d’infliger à ce dernier. « Nous allons porter plainte. », a annoncé sa femme Lalao qui veut avoir une rencontre avec le président Hery Rajaonarimampianina pour parler du cas de son mari. Le fils Tojo Ravalomanana n’a pas caché ses inquiétudes sur l’état de santé de son père : « Papa a plus de 60 ans. Il a besoin de prendre tous les jours des médicaments. Ce qui n’est pas le cas depuis son arrestation. » En tout cas, la famille de l’ancien président appelle à une vraie réconciliation nationale. Reste à savoir si le régime en place dira non à cet appel.














jeudi 9 octobre 2014

Madagasikara : Politique du "moins pire" ou fuite en avant?

A Madagasikara pendant les campagnes présidentielles-foires tout le monde donnait son argent pour agir dans la journée, s'indignait et voulait même personnellement et sans chichis se rendre sur une décharge ou un site sensible, retrousser ses manches et mettre les mains dans le cambouis.
Jamais autant d'argent en une si courte période, alors que le Malagasy gisait à même le bitume avec moins de la moitié d'un euro par jour, n'aurait été investi à la cause Malagasy et dans tous les sens.

Parce que cela est scandaleux et que l'île devait changer aujourd'hui et désormais ne plus jamais attendre pour cela.
Parce que nos enfants doivent enfin avoir ce qu'ils méritent afin de relever demain ce pays jeune, dynamique, vaste, avec 90% d'agriculteurs.
Parce que nous devions aujourd'hui travailler à une justice sociale, mais aussi dans les domaines de l'éducation, de la santé, afin de sécuriser une population privée des paramètres qui lui permettraient de rejoindre les standards de vie à la hauteur de ses mérites.
Parce que nos Ray Amandreny, nos anciens, nous ont assez prévenu lors des nombreux espaces d'échanges, que si nous ne changeons pas alors la politique ne changera pas, qu'en ne changeant pas les causes on ne risquait pas de changer les conséquences et que nous étions responsables de cela.
Parce que nous devions tirer les leçons des erreurs du passé, des impunités et des pages sombres qui n'avaient jamais été examinées en détail et justifiées, mais que nous devions savoir faire table rase et avancer, avancer, avancer...
Parce que nous avions tiré les leçons disait-on, des gouvernances égo-centrées et hyper-présidentielles érigées qui se sont effondrées pourtant pour leurs fondations peu raisonnables ou "forcées", où se mêlaient milieu des affaires, état et fortunes...
Parce que l'Ile Rouge détient des richesses "qu'ils disent..." et que donc au plus rapidement elle avait rendez-vous avec son destin, au développement prospère.
Parce que aujourd'hui ne serait plus comme hier, que nous avons bien compris les cycles douloureux qui ont fait avorter les régimes et échouer les tentatives de chacun à prendre le dessus sur l'île rouge sans jamais désigner un héritier digne.
Parce que aujourd'hui enfin en Politika nous avons découvert des profils de femmes nouveaux, on parlait de Saraha G on parlait de Brigitte R, ou des techniciens qui avaient à apporter, il arrivait même de lire que si ces nouvelles personnalités ne venaient pas à remporter la plus haute fonction de l'état, alors elles seraient pertinentes au niveau des postes ministériels ou de leurs équipes, car le renouveau c'est aussi cela, intégrer une diversité au Palais, secouer les traditions qui ne marchent plus pour OSER changer et prendre des risques pertinents dans le sens du développement.
Parce que nos problèmes de séparation entre les ethnies n'existaient pas, que cela n'était que le reflet que de la crise et du manque de dialogue, qu'il fallait le dépasser tout comme les débats autour de la malgachisation, qui pouvaient soulever soit un nationalisme maladroit soit un rejet de l'étranger car en période de crise et de tiraillements face à la CI, tout se résume souvent aux tensions, incompréhensions,  à l'origine des troubles de l'assiette et du ventre.
Parce que nos politiciens étaient tous impliqués de près ou de loin dans des affaires et que c'est à aujourd'hui de prendre la responsabilité de ce que hier a laissé faire et d'agir avec des profils nouveaux, neutres, qui viendraient apporter une sorte de régénération du système politique et que de toutes façons, la CI ne tolérait aucun candidat passé.
Parce que Madagascar dispose d'une culture politique dans le sens "gestion de cité" forte, et que se faisant, la population avait prouvé naturellement qu'elle avait été le seul paramètre mature et fiable, stable du pays, ayant "tenu le coup" sans entraver les processus-espoirs porteurs de la période rouge après le samedi du même nom, pendant lequel elle a servi de bouclier à une transition qui a trop duré. Prenant sur elle la famine, les maladies, le chômage, l'assiette vide, et le cœur lourd de l'attente...
Parce que les Hommes Responsables en cause ou mis en cause avaient signé une feuille de route faite d'articles, et qu'ils prenaient chaque jour la décision pour 22 millions de personnes, en faisant cela.

Et qu'il était temps de changer tout cela.


ils avaient versé la caution, investi dans leur produits dérivés, investi aussi les réseaux sociaux, décidaient d'accepter tout échange, étaient à l'écoute, disponibles.
Aujourd'hui tous ces candidats nombreux dont certains ont accepté de révéler leur fortune et acquis sont en sommeil ou en retrait de la vie politique et des débats houleux et d'importance qui agitent nos caboches de citoyens dépouillés de ce qu'ils n'ont plus.
Ne comprenant pas qu'ils ont la responsabilité de changer la vision politique du jeune de 18, 21 ans à Madagascar, et assurer ainsi celle de leurs enfants et descendances en lui offrant une politique accessible, une gestion de Cité dans laquelle il est impliqué.
Qu'il a la responsabilité non de remporter une échéance un mois avant, mais de travailler à cela chaque heure, en ouvrant au peuple la possibilité de l'habituer à une politique qui sait servir le meilleur, un parti, des idées, des débats, une écoute, une réponse, des réponses, une humilité une accessibilité, une délivrance vers une conscientisation saine et digne à la hauteur de ceux qui se sont battus pour délivrer l'île continent et commencer à lui permettre d'écrire elle-même sa propre histoire.

Le montant de la propagande et campagne du président à Madagascar alors sponsorisé par le système de la transition qui mettait l'ambiance dans les gradins aurait dépassé dit-on celui de Sarkozy, nous nous rappelons bien les scènes de liesse (que l'on ne voit plus aujourd'hui) organisées autour d’euphories nerveuses et schizophrènes qui jalonnaient le passage des compétiteurs les mieux affutés.

La politique n'est pas vengeance, elle n'est pas profit, elle n'est pas attente, elle n'est pas contre-nature, elle n'est pas confiscatoire, elle n'est pas amnésique, elle n'est pas non plus improvisée.

La politique est responsable et redevable de résultats envers tous les citoyens, garante d'une démocratie juste.
la politique doit faire attention à ce qu'elle fait, ce qu'elle est et ce qu'elle montre et démontre aux vivants.
La politique doit.
Elle n'existe pas sans Cité, sans enfants, sans Parents et veilleurs, détracteurs et amuseurs, elle n'existe pas non plus sans succès, car elle n'a qu'une mission, celle de servir, et de réussir, sans jamais se dédouaner ou se défaire de ses responsabilités.
Justice et transparence, voilà ce que cela doit être, la politique, celle du développement, et pourquoi pas la nôtre.
ECH

jeudi 6 mars 2014

Hyacinthe Befeno Todimanana : Une grande Présidence Possible à Madagasikara

Pour la Paix durable, l’opportunité d’une grande présidence

10 March 2014 at 10:03


Hyacinthe Befeno Todimanana, Antsohy/Novembre 2013

 Depuis le 25 janvier 2014, Madagascar a officiellement un nouveau Président, RAJAONARIMAMPIANINA Hery, élu au suffrage universel direct. Depuis son discours d’investiture, le nouveau Président a réitéré à maintes reprise que son mandat serait placé sous le sceau de la réconciliation nationale et du redressement économique, en insistant particulièrement sur la question de la réconciliation nationale, élément central de sa politique qu’il a qualifié lui-même de « non négociable ».

Aujourd’hui nous sommes dans une situation où même après des élections sensées sortir le pays de cinq ans de crise, les forces politiques en présence sont incapables de se mettre d’accord sur une lecture commune des enjeux qui attendent notre pays. Les discussions et chamailleries autour de la nomination du premier ministre montrent que le terreau sur lequel les crises politiques de 1991, 2002, 2009 ont prospéré sont encore vivaces et risquent de plonger de nouveau le pays dans des affrontements entre factions politiques sans objectif autre que d’avoir le contrôle total de l’appareil d’Etat.

Or le pays est en situation de quasi faillite (selon la banque mondiale) et si nos gouvernants ne trouvent pas les solutions adéquates pouvant garantir la stabilité politique nécessaire au développement économique alors, il nous sera très difficile de rétablir la confiance, élément central de l’œuvre de redressement du pays. L’exercice du pouvoir exécutif est paralysé par le fractionnement et l’illisibilité idéologique des factions politiques en présence qui ont conduit à un blocage institutionnel du pays, prélude à un mandat présidentiel ponctué de menaces et invectives d’alliés naturels ou pas, contraire à l’esprit de réconciliation nationale. Il est vrai que ce cafouillage est amplifié par un texte constitutionnel déséquilibré et imparfait que tous aujourd’hui qualifient au mieux d’handicapant pour l’exercice du pouvoir au service de l’intérêt général. Enfin,  du point de vue de la communauté économique internationale, qui connaît les maux structurels de l’histoire politique de notre pays,  ce serait le signe que l’ensemble de la classe politique préfère prendre le risque de crise future plus violente que celle dont nous essayons de sortir plutôt que de prendre le risque de la Paix Durable, base des investissements et donc du développement sur le long terme.

Seul le Président de la République, exerçant la plénitude des pouvoirs que lui confère la Constitution peut changer radicalement la donne. En effet, le Président de la république a été élu par le peuple Malagasy souverain qui selon la Constitution de la 4è république dans son préambule  est «Conscient qu’il est indispensable de mettre en oeuvre un processus de réconciliation nationale ». A ce titre le Président de la république est le garant de l’Unité Nationale (Art 45). Le peuple Malagasy a ainsi donné au Président de la république toute la latitude que lui confère sa fonction pour prendre les décisions nécessaires pour protéger l’unité nationale de notre pays quand celle-ci est mise en danger. Et aujourd’hui cette unité nationale est en grand danger, quand le jeu politique provoque le blocage institutionnel de tout le pays, sur fonds de vengeance et de rancoeurs vives.

L’Histoire nous a montré que sans ce processus de réconciliation nationale, les perspectives de stabilité nécessaire au développement économiques sont vaines. En 2002, le Président RAVALOMANANA après avoir promis qu’il entamerait un processus de réconciliation nationale, s’est rétracté et a gouverné ensuite au forceps créant ainsi une opposition non plus seulement politique mais sur lesquels s’était aussi greffée une masse critique s’estimant victime d’actes allant bien au delà du fait strictement politique. Le pouvoir de transition n’a fait que maintenir l’illusion de la réconciliation nationale en en ayant parfois le discours mais en prenant des décisions contraires à l’apaisement avec en premier lieu le non respect de tous les articles de la fameuse feuille de route du 16 septembre 2011 relatifs aux mesures d’apaisement politique et de réconciliation nationale (les articles 15,16,17, 19, 20) - sans que la communauté internationale puisse y redire quelque chose, poussant à « des élections à tout prix » comme solution de sortie de crise-  laissant ainsi dans le jeu politique une dose importante de rancœur et de haine qui ne peut en aucun cas favoriser la stabilité.

Depuis 2002, l’opinion ainsi que les décideurs ont été sensibilisés maintes fois sur l’impossibilité d’arriver à un réel apaisement, sans avoir entamé au préalable un processus de vérité et réconciliation nationale. Depuis le début de cette crise en 2009, plusieurs voix se sont levées pour réclamer du pouvoir politique l’organisation dans le cadre d’une conférence nationale d’un dialogue Malagasy-Malagasy de haut niveau. Depuis 2009, le Conseil Oecuménique des Eglises Chrétiennes (le FFKM), mais aussi de nombreuses voix d’autorité dans la société civile et politique ainsi que trois anciens Présidents élus au suffrage universel se sont unis pour appeler à l’organisation d’une telle conférence nationale afin de mettre sur la table - et les analyser- les maux qui rongent notre pays depuis des décennies et qui sont la source des crises politiques récurrentes qui annihilent de façon périodique tous les efforts entamés par les équipes qui se sont succédées à la tête de l’Etat. Ce dialogue dont même la communauté internationale a reconnu  la nécessité s’est heurté à des calculs politiques de certaines factions plus préoccupées par la maitrise conjoncturelle du pouvoir politique que de l’avenir de notre pays. Ce processus aurait pour but ultime de mettre l’ensemble du pays d’accord sur la lecture et les enseignements du passé,  sur ce qui fait de nous une Nation une et indivisible, des défis collectifs qui doivent engager l’ensemble des acteurs politiques, quelque soient leurs place sur l’échiquier pour enfin permettre que le jeu politique dans une démocratie (même naissante), avec ses calculs et ses postures, serve l’intérêt général dans les respect des institutions d’une république impartiale que nous bâtirons ensemble en toute connaissance de cause.

L’opinion publique, dans sa très grande majorité - et notamment la masse de ceux qui aspirent à mener une vie décente pour eux et leur famille- lasse des guerres politiques qui freinent la tâche ardue de créer une croissance économique forte et un développement durable dans la Paix, est favorable à ce que le Président prenne les mesures qu’il juge nécessaires pour sortir du cercle vicieux des crises cycliques.

L’opinion publique, dans sa très grande majorité, attend du Président qu’il soit fidèle à son message de réconciliation nationale et qu’il nous offre une perspective forte, loin des pressions conjoncturelles de certains clans.

Le Président RAJAONARIMAMPIANINA a ainsi l’opportunité de placer le début de son mandat sous le signe d’une réel renouveau en provoquant une rupture salutaire avec les pratiques du passé consistant à renier ce qu’on a promis, et en jouant réellement le rôle que lui confère les institutions : se mettre au dessus des partis et des intérêts partisans, et de son corollaire, les marchandages honteux non pas sur la nature des politique publiques à mener mais autour du phagocytage clanique du pouvoir politique.

Le Président RAJAONARIMAMPIANINA a ainsi l’occasion au nom du Peuple Malagasy d’entrer dans l’Histoire comme celui qui aura posé les fondations d’une Paix durable dans ce pays, en convoquant sous son autorité l’ensemble de la classe politique, économique et sociale, autour d’un Dialogue Malagasy-Malagasy pour la vérité et la réconciliation nationale pour ensuite entamer sur une base solide car garantie par un consensus national fort et souverain, le travail considérable qui l’attend pour redresser l’économie de ce pays.

Beaucoup essaieront de  dissuader le Président RAJAONARIMAMPIANINA, comme ce fut le cas pour le Président RAVALOMANANA en 2002, comme ce fut le cas pour le pouvoir de transition ces cinq dernières années. Mais nous voyons sous nos yeux le résultat catastrophique de plus de dix ans de valse hésitations et de fuite en avant sur ce sujet. Aujourd’hui est venu le temps des actes de courage afin de nous inscrire définitivement dans le camp du progrès auquel le pays peut prétendre au regard de ses richesses naturelles et son potentiel humain.

Le Président RAJAONARIMAMPIANINA l’a compris et l’a fait savoir lors des différentes interventions qu’il a faites depuis son investiture. Et nous décidons aujourd’hui de le prendre, tout simplement au mot. Ce serait là le signe d’une grande présidence. Et ce serait là les actes d’un grand Président.

Il faut prendre le président de la république à la lettre quand il dit: un premier ministre qui aura a charge de mettre en oeuvre et une politique de réconciliation nationale et une politique de relance économique.

Premier constat: il ne suffit pas de se dire pour la réconciliation nationale (tout le monde se dit pour la paix et pourtant nous voyons le résultat) pour être capable de mener une politique de réconciliation nationale. Cela ne s’apprend pas ni ne se décrète, il faut au minimum avoir montré par des faits une forme de leadership sur la question (au minimum répondre: qui, quoi, comment?) Je suis consterné quand je vois certains prétendants dire qu’ils sont parfaits pour le poste parce qu’ils ont réuni x signatures autour de leur candidature : la diversité (politique) de leurs soutiens signifiant compétence sur le sujet…Pour être pris aux sérieux et être crédible sur le sujet, il faudrait qu’ils nous disent au minimum comment ils aborderaient le processus de réconciliation nationale sans se défausser et dire que des conseillers s’occuperont des détails quand eux ne sont même pas capable de donner une perspective !

2è constat: le pays est en piteux état, la Banque Mondiale elle-même tirait la sonnette d’alarme en disant que le pays est en quasi faillite (lire: http://economie.jeuneafrique.com/regions/afrique-subsaharienne/21200-banque-mondiale-bientot-la-normalisation-des-relations-avec-madagascar-.html). Si la Banque Mondiale propose de coupler une conférence sur les investisseurs privés avec la conférence des bailleurs, c’est qu’elle sait que quelque soit les accords pris avec le nouveau gouvernement, les besoins de financement à court terme sont si importants pour éviter une explosion sociale (conséquences directes de la conjugaison de la dépréciation mécanique et dévaluation compétitive qui va avoir lieu+ fin des subvention à la pompe=> inflation) que les bailleurs traditionnels ne suffiront pas.
Il va donc falloir un premier ministre qui aura sous la direction du président une maîtrise et un contrôle clair sur la politique économique, financière (et industrielle) du pays et notamment sur les questions de financement des grands projets d’infrastructure, énergétiques et minières. C’est une personne de ce calibre avec un réel leadership sur ces questions qu’il va falloir trouver, non pas pour les beaux yeux de la communauté internationale mais parce que si nous voulons que la confiance des investisseurs internationaux (qui ne se décrète pas la main sur le coeur) revienne et impulse une croissance durable en créant des emplois industriels, il nous faut arrêter de jouer les amateurs et nommer des personnes qui ne feront que de la figuration sur ce sujet comme nos hommes politiques nous y ont habitué (genre: j’ai un conseiller qui s’en occupe), surtout depuis 5 ans. Depuis 5 ans, nous souffrons d’une faiblesse de leadership sur les questions économiques, ce qui a donné portes ouvertes à des abus de tout genre dont nous voyons les méfaits aujourd’hui. La communauté économique internationale ne s’y trompe pas en faisant savoir clairement à Madagascar que oui elle est prête à revenir en force mais dans des conditions de collaboration d’un niveau auquel les montants en jeu ne laissent aucune place à l’essai, à l’improvisation et/ou à l’incompétence.

Alors, quel premier ministre?
Hyacinthe Befeno Todimanana
Diffusion autorisée.

La Banque mondiale a déclaré vendredi 24 janvier qu'une normalisation de ses relations avec Madagascar était possible. Le timing dépendra de la rapidité de la nomination d'un nouveau gouvernement.
La Banque mondiale a annoncé la possible normalisation de ses relations avec le Madagascar et la possible reprise des aides directes à condition que la nomination du nouveau gouvernement soit exécutée rapidement et sans embûches.

Aides vitales
Stoppées en 2009, les aides directes sont aujourd'hui cruciales pour un pays économiquement aux abois. La Banque mondiale, qui avait continué de soutenir le pays uniquement via des aides d'urgence depuis 2009, devrait pouvoir prêter entre 120 et 150 millions de dollars par an sur les trois premières années.
Le montant annoncé reste toutefois modeste et son impact sur les finances publiques du pays, dans un piteux état, restera modeste. Haleh Bridi, directrice des opérations de la Banque mondiale pour les Comores, Madagascar, Maurice et les Seychelles, a ainsi déclaré à Reuters : "Madagascar est soit déjà en faillite soit sur le point d'être en faillite".
La croissance économique n'est pas très soutenue à l'échelle africaine, avec une prévision de 3,7% pour 2014, et son niveau ne compense pas suffisament le dynamisme démographique de l'île. La Banque mondiale estime que l'économie devra être la première priorité du nouveau président, qui devra réinstaurer la confiance auprès des acteurs locaux et internationaux. Ces derniers se sont globalement tenus à l'écart de Madagascar ces dernières années, à l'exception de quelques acteurs dans le domaine minier (nickel, titanium, cobalt, fer et charbon).
Nouveau gouvernement
Elu président le 20 décembre 2013, Hery Rajaonarimampianina est entré officiellement en fonctions le 25 janvier. Son profil pourrait encourager et rassurer les donateurs. L'ancien ministre des finances  s'était en effet efforcé par le passé de réduire les dépenses de l'État et de contenir l'inflation face la chute des investissements étrangers et des revenus fiscaux. Ces efforts ont été appréciés par la communauté internationale.
L'avenir proche du pays et le retour des aides internationales est donc désormais entre les mains du nouveau président malgache et des responsables politiques et dépendra de leur capacité à former un gouvernement fédérateur et durable au plus vite.

http://economie.jeuneafrique.com/regions/afrique-subsaharienne/21200-banque-mondiale-bientot-la-normalisation-des-relations-avec-madagascar-.html

mercredi 29 janvier 2014

L'investiture de Hery Rajaonarimampianina - Action Vérité et Conséquences.


Image agence ANTA/tnr
       Alors que le tout juste Président de Madagasikara Hery Rajaonarimampianina s'est fait prendre en plein délit à enfiler une toque mal apprêtée et mal fagotée, il découvre la trame insoupçonnée du jeu "Action vérité et conséquences" qui guide de façon occulte dans le bon sens ou dans le mauvais, la politique malagasy depuis trop de régimes. Au lendemain d'un tout premier discours piégé de bizut, il sait aujourd'hui qu'il est le Président qui attire toutes les attentions.
Le Président pourtant assidu qui avait lissé les grandes sections du premier discours de sa vie de chef d'Etat se retrouve dans un piège qui va vite se refermer sur lui.
En ayant vu les échos sur les presses françaises, jusqu'au Petit Journal de Yann Barthes, de la malhonnêteté intellectuelle de sa plume ou de ce que ses yeux ont lu, sans soupçonner de rien, il a du prendre mesure brutalement de l'ampleur de la tâche, tant jeter le bébé avec l'eau du bain, semble être plus facile qu'autre chose par l'opinion publique à Madagasikara, quand plus aucune connexion n'existe entre la fonction Présidentielle et le Peuple.

 (Action, Vérité, Conséquence est un jeu de société informel dans lequel les participants proposent chacun à leur tour à un autre participant de choisir entre répondre à une question ou accomplir un gage, l'intérêt du jeu résidant dans le caractère tout aussi embarrassant de l'un ou l'autre des choix /Wikipédia)
C'est un mauvais Vaudeville.
(Un vaudeville est une comédie sans intentions psychologiques ni morales, fondée sur un comique de situations. Au cinéma et en littérature c'est, par analogie, un film ou un roman comique, proche du vaudeville de théâtre. C'était, à l'origine, un genre de composition dramatique ou de poésie légère, généralement une comédie, entrecoupée de chansons ou de ballets./Wikipédia)

C'est un mauvais Vaudeville, qui ouvre le bal des festivités programmé au millimètre près par l'expérience aiguisée et acérée du PHAT. Les presses internationales ont pu donc titrer "passation symbolique de pouvoir", tant il y avait là plus de symbole que de pouvoir visible. En effet le déroulé de ce rite jusqu'alors inconnu a eu le mérite de nous faire découvrir à quel point l'événementiel n'avait pas de frontières, et à quel point sortir du protocole froid et guindé sans aucune autodérision, était dépassé.  Qu'au Palais, maître des pages sombres et semi glorieuses de Madagascar, strict et majestueux de Iavoloha, toutes les fêtes et frasques étaient permises.
Si on s'attendait à ce que le nouveau Président raccompagne ou non le Past Président Andry Nirina Rajoelina, comme le François Hollande Normal n'avait pas raccompagné le couple Sarkozy pas Normal en investissant alors l'Elysée devant la terre entière, il n'en n'a rien été.


L'entrée et la sortie que l'on retiendra seront celles de Andry Nirina Rajoelina, qui a réussi le tour de force d'entrer au forceps dans le Palais et d'en sortir par la grande porte et avec les honneurs qu'il sait si bien exiger.
De toute évidence lors de cette remise de Clé pas d'état des lieux et aucune histoire de rendre quelconques caution ou de faire les réparations nécessaires selon que le pays ne serait pas dans le même état à l'arrivée qu'au départ, le seul hic étant bien sûr que la caution solidaire pour que Hery Rajaonarimampianina puisse intégrer les lieux, a été versée grâce au(x) soutien(s) du Past Président, cela ferait donc désordre de souligner quoi que ce soit...

Cet instant regroupant éléments émotionnels, visuels et sonores, et certainement beaucoup d'humour, avec cette formidable et fort minable idée de reproduire cette fameuse Clé, cette clé que les deux petits rongeurs seuls confidents et amis de Cendrillon ont finalement pu apporter à la pauvresse alors qu'elle était enfermée dans les combles, quand la marâtre et sa descendance tentaient de l'empêcher à n'importe quel prix d'accéder au Palais. Il ne faut pas être grand psychologue pour établir là une analogie surprenante, tirée de nos classiques de Disney. Laisser cendrillon accéder au Palais voulait alors dire qu'elle serait très certainement la seule à attirer les faveurs du Prince en l'épousant par la suite, au détriment de toutes les contorsions de Javotte et Anastasie de Trémaine, filles de la marâtre Trémaine, qui ne parvenaient pas à trouver chausson à leurs pieds, tant ils étaient trop envahissants, trop grossiers, trop impétueux, trop voraces.

C'est un homme seul guidé par le maître des clés qui est entré dans la salle de la Clé, sans même pouvoir avoir dans l'assistance sa moitié fraichement épousée, prenant siège et regardant passer devant lui ce moment insolite en restant pour autant bien détaché et spectateur, quelque peu dubitatif semble-t-il.
C'est un Andry Nirina Rajoelina fier de sa gouvernance et avançant les forces de sa période de Président de la transition qui s'est avancé prenant toute la lumière, éclipsant volontiers l'Elu, ou sans doute, imposant sa qualité de "Ray Amandreny" annoncée il y a peu, attendant ici certainement toute la déférence et la reconnaissance que l'on doit envers les hommes de ce rang.
La sortie "américaine" de Andry Nirina Rajoelina tenant enfants et épouse par la main marchant d'un pas décidé et fier vers un avenir encore meilleur, le double de la Clé dépassant à peine du gilet,  n'a pas été sans rappeler que si on ne passait pas devant le Père Fouras, après avoir résolu l'énigme, alors, on ne pourrait atteindre ni la salle du Conseil (Salle du jeu Fort Boyard, dans laquelle les maîtres des ténèbres sont toujours présents, mais ne font plus que de la figuration ), ni la salle du trésor. ANR sait certainement mieux que le nouveau Président les embuches auxquelles il aura droit.
le Père Fouras est-il encore dans la tour présidentielle...

" L’hôte de la cérémonie, le président de la transition s’est fait attendre. Pas de signature de documents ; pas de remise de documents, tout juste une clé symbolique dont le nouveau locataire ne savait quoi en faire sur le coup"-Tribune

Aujourd'hui plus que jamais Madagasikara est suspendue aux lèvres de celui qui voudra bien communiquer sur les intentions du Président Rajaonarimampianina. Avide de justice, de progrès, de présent et d'avenir, la grande île a les yeux et les cœurs tournés vers celui qui a accepté d'entrer dans la course présidentielle sous les lueurs oranges et les fortunes déployées sans compter des loups alpha qui posent leurs pouvoirs là. De grandes interrogations se font de plus en plus lourdes sur le nom du futur premier ministre qui sera chef du gouvernement. Il reste difficile à ce jour de savoir si Hery Rajaonarimampianina a gardé de gré ou de force le lien paternel qui l'a amené là via tout ce que le Président de la Transition a déployé pour son passage en force. Et un mutisme inhabituel des très proches de ANR auparavant prolixes, laisse croire que peut-être actuellement le Président de la République de Madagasikara penserait à s'affranchir de ses faiseurs.
La période de propagande de campagne et de second tour avait donné l'occasion à ceux qui étaient proches du Soleil ou rapprochés de lui lassés de leur illusions, de se montrer sous tous leurs avantages, et d'imposer par là une image de "winner" ou de futur grand quelqu'un...
Si pendant le second tour l'opinion était clairement divisée d'un côté pour soutenir le Docteur Jean-Louis Robinson, ou à contrario l'ex ministre des finances durant la transition aujourd'hui élu, il semble que la gravité de la situation et le soulagement de la reconnaissance manifestée des pays de la communauté internationale, l'Union Africaine, et l'Union Européenne, ait fait naître une certaine envie d'y croire.
De toutes évidences la période veut que, avec une économie en berne, une famine galopante, 0,40 euro par jour pour 22 millions d'habitants, si jamais la moindre possibilité de mieux faire et de mieux vivre se présentait, la Patrie reprendrait ses droits, dans le cœur de chacun des citoyens, qui toutes qualités confondues, ne souhaitent qu'une chose, c'est la sortie du coma économique et la reprise du battement cardiaque et social de la Grande île.

Non aisé d'imaginer possible le talent technique qu'il va falloir que le prochain gouvernement déploie pour sortir au plus vite l'île du cul-de-sac dans lequel on est venu l'y mettre. Si les apports extérieurs risquent de reprendre sous peu, et qu'ils soutenaient à plus de 60% l'économie malagasy selon une interview accordée par Marc Ravalomanana du temps de sa présidence, il sera avant tout question de rétablir sur tous les fronts la sécurité, la sécurité alimentaire, la justice sociale, l'emploi, les libertés, les droits, la bataille contre la corruption, tous ces grands chantiers en friche qui meurtrissent un peu plus le pays jour après jour.

Tout cela ne sera possible que -et exclusivement si- le Président impose une politique de rupture avec les habitudes prises, quand lui-même, quand il était ministre des finances, avait été amalgamé avec les trafics de bois de rose, dont on sait qu'ils ont généré des revenus colossaux, arrivés ailleurs que dans les caisses de l'état, et mettant en valeur un clientélisme accru.

Une politique de rupture également avec un "milieu" qui n'est pas surprenant de voir autour d'une sphère politique, mais qui a tendance plus à "truster" les opportunités d'affaires juteuses ou de marchés qui pourraient être mieux partagés, et qui est fatal à la bonne marche et à l'intégrité des actes et des conséquences de la politique mêlée à ce fameux "milieu".
L'entourage technique, la cellule de communication, les ministres, et bien sûr le premier ministre devront envoyer un signal fort aux Malagasy et aux pays partenaires et voisin, car si il est temps de déchirer la copie et de tourner une page neuve, il est aussi temps de rompre avec les usages mal appropriés connus de tous, élites confondues.

"La  désignation du Premier Ministre revient à la plate-forme «Miaraka amin’ny Prezidà Andry Rajoelina» (Mapar), a précisé Andry Rajoelina, président de la Transition,  à l’occasion de l’inauguration de l’hôpital  «Manara-penitra»,  situé à Andohatapenaka. La Constitution de la Quatrième République, selon Andry Rajoelina,  stipule clairement que c’est le parti politique ou le groupe de partis politiques majoritaire à l’issue des élections législatives qui propose le Premier Ministre.  Andry Rajoelina  a balayé d’un revers de la main les avis des juristes et experts  en constitution, lesquels avancent que seul le parti ayant obtenu 51 % des sièges au sein du Parlement est en droit de proposer  les noms des Premiers ministrables.
«Tous les candidats proposés par cette plate-forme ont été élus dans les six arrondissements d’Antananarivo ainsi que dans tous les ex – chefs lieux de Province de Madagascar. Ceci étant, la population remet son entière confiance entre les mains des  candidats soutenus par le Président Rajoelina pour désigner le Premier Ministre », a expliqué le président de la transition.  Et de préciser  que le pays entre dans un régime semi-parlementaire. Et de souligner enfin que  le groupe politique majoritaire à l’Assemblée Nationale propose un Premier Ministre, comme c’est le cas en Allemagne, en Israël ou au Royaume Uni. Le groupe parlementaire Mapar  rassemble  80 députés dont 53  députés Mapar.-MaTV"


Le MAPAR est la question cruciale, la majorité à l'Assemblée Nationale viendra-t-elle imposer le Past Président au plus haut niveau, tout en sachant qu'il reste difficile à un seul homme d'être PHAT pendant 5ans, Premier Ministre les 5 autres années, puis être candidat aux prochaines échéances électorales pour les présidentielles 2019. Ce MAPAR acceptera-t-il un Premier Ministre neutre si Hery Rajaonarimampianina, chef de l'Etat met les pieds dans le plat et parvient d'une manière ou d'une autre à "refuser" ce qui était écrit et planifié magistralement.
Les supporters pro Hajo Andrianainarivelo attendraient bien une ouverture en pouvant faire proposition de premier ministre instruit, qualifié et pertinent et en respectant la règle selon laquelle le PM cette fois serait côtier, cela implique une donne supplémentaire non négligeable.
Le candidat MTS Rolland Ratsiraka et neveu de Deba a clairement mis à disposition ses qualités pour tenir ce poste de hautes responsabilités, quand du côté du camps de Saraha Georget, on attend du Président de la réconciliation nationale qui avait annoncé une ouverture, une proposition forte et ferme, qui pourrait ne plus placer l'Ecologie comme priorité mineure.
Nous l'avons compris, les forces politiques ont pour la majorité, placé leur confiance dans la configuration actuelle légitime et reconnue.

La question qui restera comme une question de principe et qui portera en elle probablement tout ce qu'un Etat peut craindre à l'avenir, restera celle du retour du Président renversé et exilé Marc Ravalomanana.
 La vérité n'a pas été bien criante lors des évènements du lundi noir et du samedi rouge faute d'enquête digne de ce nom, et il s'est retrouvé inculpé-impliqué sans avoir pu répondre de ce qui lui avait été reproché devant la justice. Son épouse avait repris ses sillons, fidèle à la "marque" Ravalomanana, mais pour l'instant, rien n'indique que l'avant dernier Président élu pourra retrouver sa terre de naissance et d'appartenance. Lui avait été reproché de gérer le pays comme sa propre entreprise et d'avoir bénéficié pour ses affaires, d'avantages fiscaux et de financement de la banque mondiale sans égal, de voir ses intérêts partout dans chacun des secteurs rentables et de faire montre d'une oppression sur l'opposition et la liberté de la presse.
Au jour où Andry Nirina Rajaoelina vit la suspension d'antenne de Viva suite à diffusion d'un discours de Didier Ratsiraka, il poussera le conflit jusqu'à la rue, et réussira en un temps court à avoir autour les conjonctures pour une prise de pouvoir plus ou moins mal lissée par la suite.

Si le partisan pro Ravalomanana ne remerciera jamais assez l'homme qui annonçait un taux de croissance à 7% et qui avait apporté aux populations des PPN conditionnés au pays à prix abordable, développé le secteur routier, il ne tombera jamais d'accord avec le pro ANR, qui lui ne voulut plus entendre parler de Marc Ravalomanana, quitte à ce qu'il ne puisse plus toucher Terre.
Cette question entre parmi toutes les autres aussi douloureuses que sensibles et jamais affrontées telles que l'assassinat de Ratsimandrava, la tuerie de Iavoloha, celle du samedi rouge, qui ont été des évènements clé de l'histoire de Madagasikara qui ont fortement influencé le sort de l'île, sans que jamais aucun des chefs d'Etat n'ait le courage de les aborder, pour rétablir les fautes et responsabilités, et rétablir ainsi la Justice pour ceux qui sont tombés pour cela et la place que les Hommes dans l'histoire doivent tenir.


Si certains pays d'Afrique commencent à dégager une croissance à deux chiffres, d'autres ont connu ces derniers temps des conflits de sang, de guerre, de division, d'instabilité maintenue, et d'exclusion de tout processus négociable, voire même du coup, des présences militaires étrangères localement pour "pacifier", nous devons à chaque instant ne jamais encourager plus la fragilité du pays, d'un peuple qui a su garder la tête froide et ne pas sombrer dans la folie de ce que pourtant sa vie lui dicterait volontiers.
Il est à penser que ce peuple n'a certainement pas eu ce comportement grâce à une politique qui l'aurait sécurisé, ou par laxisme, mais plutôt parce que la nature même de raisonnement des Malagasy ne va pas au frontal et à l'impulsif, mais plutôt au plus prudent et à ce qui viendra le moins accentuer le danger imminent.

Action, Vérité & Conséquences.
Erika Cologon Hajaji

Discours intégral de l'investiture / Président Hery Rajaonarimampianina

« Messieurs les Présidents et Chefs d’Etat amis, et leur délégation respective,
Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Ministre d’Etat,
Mesdames et Messieurs les Ministres et Vice-ministres,
Messieurs les Représentants d’Etat et leur délégation,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Membres du Corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Institution, les Autorités civiles et militaires, les Chefs d’Eglise,
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Dans ce moment si important pour Madagascar, si important pour l’avenir de nos familles, si important pour moi, le sentiment qui m’envahit est une émotion profonde. Cette émotion, je vous demande de la recevoir simplement comme un témoignage de ma sincérité, de ma vérité et de mon engagement. 2013 s’est terminé sur un magnifique espoir pour l’ensemble du peuple malgache : une élection démocratique a mis fin à un cycle de crise, avec le soutien de l’ensemble de la Communauté internationale. Cette unité, aux premières lueurs de 2014, est un bon présage pour notre Nation. Cette année sera celle de notre renouveau collectif, sous l’emblème de la Force nouvelle qui vient de s’insuffler à Madagascar. Je forme le vœu qu’ensemble nous libérions les énergies pour renverser la fatalité de la misère et de la maladie qui ont tant touché notre pays.
Mes Chers Compatriotes,

Nous avons réussi à mettre ensemble un terme à cette crise. Aussi, comme il est de tradition républicaine, à l’aube de l’année nouvelle, je présente mes vœux à la Nation, et souhaite que 2014 nous apporte la réussite de nos projets et que la solidarité soit, à nouveau, la marque de notre société. Je souhaite pour chaque citoyen, pour chaque foyer, une année de santé et de prospérité ; je souhaite qu’elle soit l’année de notre reprise économique et le tremplin de notre nouveau rêve ; qu’elle soit l’année où Madagascar redevient la Grande île de lumière et de prospérité.
Mes Chers Compatriotes,

Je suis, ici, devant vous, empli d’un sentiment d’humilité, face à la tâche nous attend, reconnaissant pour la confiance que vous m’avez témoigné, et conscient des sacrifices que nous aurions à consentir pour restaurer la pleine harmonie de notre société. En ce jour historique, je ressens le poids de la responsabilité de la fonction présidentielle, mais je m’y suis préparé. Le Président de la République est l’ultime recours vers lequel vous êtes en droit de vous tourner. Et, pour cela, je serai un Président disponible et à l’écoute. La responsabilité du Président de la République ne ressemble à aucune autre. Elle est exclusivement construite sur les exigences : l’exigence de rassembler les Malgaches. Notre pays ne sera fort qu’en étant uni. Il doit être fort pour relever le défi auquel nous sommes confrontés ; l’exigence aussi de respecter son engagement, car la confiance en la parole présidentielle est la base indispensable du renouveau de la Nation ; l’exigence aussi de vertu morale car la crise des valeurs n’a jamais été aussi profonde. La crédibilité de notre lutte contre la corruption sera jugée à l’aune de notre exemplarité ; l’exigence de sécurité et de protection, car le peuple malgache n’a jamais été aussi démuni ; l’exigence d’ordre et d’autorité, car depuis trop longtemps, l’autorité de l’Etat est bafouée, sapée, privatisée au préjudice des plus vulnérables et des plus humbles ; l’exigence de résultats, car le peuple malgache a terriblement souffert et il veut voir ses conditions de vie s’améliorer pour, enfin, croire dans son futur ; l’exigence de justice, car depuis bien trop longtemps, le peuple malgache a le sentiment de vivre dans un monde d’iniquité où les droits ne sont pas les mêmes pour tous ; l’exigence de rendre au travail sa valeur morale et sa capacité d’émancipation.
Nous devrons tenter l’impossible, chaque semaine, chaque jour, chaque minute. Je sais que vous n’accepterez aucune hypocrisie, aucune lâcheté, aucun calcul dans l’exercice du pouvoir que vous m’avez confié. Vous attendez de moi le respect de mes engagements. Je sais l’importance symbolique de la parole présidentielle : se voir la nécessité qu’elle rassemble parce que le Président incarne l’Unité de la Nation. En tant que Président de tous les Malgaches, je dois être libre de toute idéologie, éviter tout esprit partisan pour incarner l’intérêt général. C’est cela ma référence ultime. En ce sens, je m’entourerai de compétences de tous bords pour renforcer l’Unité Nationale et créer un Madagascar de l’Excellence.
Mes Chers Compatriotes,

La voix du peuple a choisi. Il convient, maintenant de le servir. Chacun a sa place et dans le respect des institutions. Il nous appartient, à nous tous, élus de la Nation, de travailler au bien commun. Au gouvernement comme au Parlement, dans la majorité ou dans l’opposition. Il de notre devoir de faire honneur au mandat que le peuple nous a confié. Le peuple malgache ne supporte plus l’incurie et attend de son personnel politique et des agents de l’Etat : compétence, probité et loyauté. Nous y veillerons, nous ferons table rase des pratiques du passé et viserons l’efficacité.
Mes Chers Compatriotes,
Je vais construire les conditions du Renouveau et d’un Progrès partager par tous. Nous allons rétablir la confiance dans l’Etat, qui passe par la restauration de l’autorité de l’Etat. Elle s’appuiera sur un socle fondamental constitué des trois piliers de notre programme : la Sécurité, la Justice et la Lutte contre la Corruption. Notre Etat est garant des libertés individuelles et doit être capable de protéger tous nos concitoyens. Rétablir la confiance de l’Etat c’est aussi assurer la sécurité des personnes er des biens en toutes circonstances. En ville comme à la campagne, de jour comme de nuit. Cela signifie que nos compatriotes auront droit à une vie paisible, sans agression, pour vivre de leur propriété sans crainte d’être volés ou spoliés.
J’ai une vision claire de la défense de l’intégrité territoriale de Madagascar, pour que le pays soit un territoire sécurisé, dans un climat propice aux activités de développement. A cet effet, la politique de la Défense et de la Sécurité nationales sera résolument centrée sur la Sécurité intérieure, sans minimiser la sécurité des ressources stratégiques et vitales, tout en respectant les engagements internationaux. Je suis conscient de la fragilité de la Sécurité intérieure, et de la mise en coupe réglée de nos ressources naturelles et des potentialités économiques. C’est pourquoi je veux un Etat qui protège nos frontières aériennes et nos 5.000 kilomètres de côte ; je veux un Etat qui protège nos zones de pêche et nos richesses naturelles ; je veux un Etat qui assure notre Défense nationale contre la piraterie, contre les trafics en tous genres et grâce à la neutralité et à l’engagement de nos Forces armées, de la Gendarmerie et de la Police nationale.

Je veux aussi une démocratie apaisée pour mettre en place un programme de décentralisation effectif qui répond mieux aux besoins de la population. Je veux donner aux élus les responsabilités qu’ils attendent. Madagascar a besoin d’une politique de décentralisation réussie pour accélérer ce développement. Il s’agit de construire un cadre pérenne et durable de l’action publique dans son ensemble. Un cadre qui correspond aux aspirations locales et qui permet à l’action publique de gagner en efficacité, en réactivité et en proximité. Rétablir la confiance de l’Etat, c’est aussi réformer la Justice de l’Etat. La Justice devrait être accessible à tous et égales pour tous. Nous devrons lutter contre l’impunité et restaurer la confiance des Malgaches et des Etrangers dans notre Justice.
Des pratiques rénovés vont recréer la confiance dans les Institutions de notre pays pour que les investisseurs internationaux puissent venir investir à Madagascar sans crainte ni retenue et, ainsi, contribuer à notre développement et à notre progrès dans le cadre d’une croissance qui profite à tous. Rétablir la confiance dans l’Etat par ceci : par la Lutte contre la Corruption. Lutte contre la Corruption sera une de mes principales priorités. La corruption devient l’un des obstacles majeurs du développement général. La corruption fausse la concurrence, entraine la mauvaise utilisation des fonds publics. Je ne partirai pas dans une chasse aux sorcières du passé (2 fois) mais je veux que ceux qui se reconnaissent dans cette description et ces propos sachent que le changement est en marche, que rien ne pourra l’arrêter et que je n’admettrai aucune dérive.
La culture de l’impunité est révolue et je m’engage à organiser une lutte sans merci contre tous les détournements de biens et de deniers publics ; contre tout enrichissement illicite, tout racket ou encore toute utilisation abusive des biens publics. Le rétablissement de l’autorité de l’Etat conduira au retour de l’Etat de droit et mettra un terme définitif au cycle de crises et favorisera notre croissance économique.
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,

Nul n’ignore que nous sommes au milieu d’une crise importante tant nationale d’internationale. Il nous faut, désormais, construire des conditions d’un Progrès partagé par tous. Nous devons nous donner les moyens de notre croissance en développant nos infrastructures, celle de tous les transports mais aussi les infrastructures électriques, car l’électricité pour tous, est le moyen d’offrir à Madagascar les moyens de ressources de la modernité. Mais nous devons aussi être attractifs aux investisseurs étrangers. Notre réforme de la Justice confortera leur confiance dans notre Etat de droit. Nous devons leur donner envie de contribuer, en faisant preuve de créativité en matière juridique et fiscale, pour que Madagascar devienne, dans le respect des normes internationales, une place attractive et sûre. Nous devons créer un développement des affaires favorables à l’initiative économique mise en place. Je veux que le marché intérieur soit organisé pour permettre aux producteurs de valoriser leurs produits, afin de soutenir nos agriculteurs et nos artisans. Que des systèmes de micro-finance soient créés pour favoriser l’accès de tous au crédit et développer notre entrepreunariat. Je tiens à ce que cette relance et ce progrès se fassent avec l’implication personnelle de chaque Malgache et doivent se faire par la valorisation du travail.
Madagascar va renaître grâce au travail de son peuple uni et soudé dans ce rêve de réussite collective. Je serais toujours à vos côtés pour vous donner les moyens de relancer la croissance économique de Madagascar. Cette croissance, nous allons la fabriquer avec nos talents, avec notre imagination, notre audace et notre courage. Je vais mettre en œuvre une politique globale en agissant sur tous les leviers, aussi bien en direction des entrepreneurs, que des ménages, que des entreprises et des administrations. Je veux aussi que ce progrès se traduise en termes de Santé publique. Dans cette matière, nous sommes face à des enjeux terribles et protéiformes. Nous les affronterons avec détermination.
Le progrès de Madagascar ne sera durable que s’il permet l’Education de ses enfants. Il passera par la restauration de notre niveau d’enseignement, tant en ville que dans mes campagnes, pour que les enfants d’aujourd’hui, aient, au moins, le même niveau d’instruction que leurs grands-parents et par la constitution de pôles d’enseignement d’excellence. C’est par l’enseignement professionnel que nous adopterons les compétences des travailleurs malgaches aux besoins du marché. Mais l’Education doit conduire à apporter une attention particulière au Sport. Il est porteur de valeurs fondamentales tels que l’effort, le respect et le courage qui sont des exemples pour notre jeunesse. Je veux que nous retrouvions notre Communion nationale. Cette Communion nationale au travail du Sport qui transcende tous les clivages et nous rassemblent avec fierté derrière nos équipes nationales et nos athlètes.
Mes Chers Compatriotes,
Par cette élection, vous avez voulu tourner la page de la division et de la discorde. Vous avez manifesté au monde votre désir de rétablir l’équilibre de notre société dans une démocratie apaisée. Notre société a besoin de sécurité, de justice et de croissance. Mais elle a aussi besoin d’harmonie. Nous devons retrouver le respect de l’autre et garantir aux femmes l’égalité des droits. Madagascar a besoin de tous les talents qui nous allons favoriser la promotion des femmes et veilleront à leur représentativité à tous les niveaux. Nous devons aussi retrouver le respect de l’Ecologie pour protéger notre patrimoine naturel qui est l’un des plus riches de l’Humanité. Tout cela passera par un état des lieux, par un programme qui va être basé sur le reboisement, par la suspension temporaire de l’exploitation des forêts et par un acte citoyen de la plantation par chaque enfant malgache d’un arbre tous les ans.
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,

Il y aura toujours des gens pour s’interroger sur l’ampleur de nos ambitions et suggérer que notre système n’est pas capable de faire face à ces changements, que notre société est trop figée. Ces cyniques ne peuvent pas comprendre que Madagascar a déjà changé. Notre population est jeune et dynamique, elle a soif de changement et de reconnaissance. Les arguments de politique politicienne auxquels nous avons eu droit depuis si longtemps ne valent plus rien. Les défis face à nous sont immenses et les Malgaches ont en eux toutes les valeurs pour les affronter : le travail, l’honnêteté et le courage et le respect des règles, la tolérance et la curiosité, la loyauté et le patriotisme. Elles sont vraies et intimement lié à l’âme malgache.
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,


Ce qui est requis, aujourd’hui, c’est un retour à ces vérités. Ce qui nous est demandé, maintenant, c’est une nouvelle ère de responsabilité, une renaissance. Aujourd’hui, je voudrais remercier tous ceux et toutes celles qui m’ont accompagné lors de cette campagne présidentielle ; tous ceux qui m’ont aidé, tous ceux qui m’ont soutenu, tous ceux qui m’ont entouré. Sans vous, tout ceci n’aurait pas pu arriver. Mais aujourd’hui, je vais vous demander, à vous, ma famille politique et mes amis, de m’aider une fois encore pour favoriser le grand dessein d’Unité nationale qui est le mien. Je veux que vous compreniez que ce n’est pas de nous qu’il s’agit mais de Madagascar, de notre avenir politique, de notre place dans le monde. Je demande donc à mes amis de me laisser libre, libre d’aller vers les autres, libre d’aller vers celui qui n’a jamais été mon ami, qui n’a jamais appartenu à notre clan, à notre famille politique et, parfois même, qui nous a combattu.
Car lorsqu’il s’agit de Madagascar, il n’y a plus de camp. Je vous demanderai de comprendre que je ne serai pas le Président des partis ; que je ne serai pas le Président d’une Région mais que je suis le Président de tous les Malgaches. Et je demande, même à mes adversaires politiques, de me faire me crédit de la bienveillance sans laquelle il n’y a pas de compréhension possible. Je leur demande, enfin, de respecter les règles démocratiques et de ne viser, dans leurs actions, que le bien commun.
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Au moment où le peuple malgache m’a choisi au suffrage universel, je veux convaincre chaque Malgache que son pays a besoin de lui, de son énergie et de son soutien et qu’il réside à Madagascar ou fasse partie de la Diaspora. Les défis auxquels nous avons à faire face sont importants et nombreux mais nous les relèverons ensemble en constituant un gouvernement d’unité et d’action pour que tous les Malgaches voient rapidement dans leur vie quotidienne, les effets de la politique de ceux qu’ils viennent d’élire.
Je voudrais aussi dire à nos amis dans le monde que nous aurons besoin de leur aide et de leur soutien, pour que cette immense espérance qui s’est levée ne soit pas déçue. Madagascar est aussi fière d’appartenir aux communautés de l’Afrique australe et de l’océan Indien, et je lance un très fraternel salut à nos amis et nos voisins. Depuis la Grande île, je leur dis que nous comptons sur eux pour venir soutenir nos efforts de développement car nous partageons une Communauté de destin.
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Ensemble, par notre travail, et avec le soutien de nos amis, nous relèverons tous les défis.
Ensemble, nous porterons Madagascar sur les plus hautes marches de la croissance.
Et c’est Ensemble que nous pourrons être fiers d’être Malgaches, en regardant le chemin parcouru.
Vive la République, vive Madagascar !
Je vous remercie, Mesdames et Messieurs. »

MADAGATE / Arrêt officialisant le Président Hery Rajaonarimampianina

Arrêt n°10-CES/AR du 17 janvier 2014 portant proclamation des résultats définitifs du second tour de l’élection présidentielle du 20 décembre 2013.
La Cour Electorale Spéciale, Vu la Constitution ; Vu l’ordonnance n°2001-003 du 18 novembre 2001 relative à la Haute Cour Constitutionnelle ; Vu la loi organique n°2012-005 du 22 mars 2012 portant Code électoral ; Vu la loi organique n°2012-015 du 1er août 2012 relative à l’élection du premier Président de la quatrième République ; Vu la loi n°2011-014 du 28 décembre 2011 portant insertion dans l’ordonnancement juridique interne de la Feuille de route ; Vu la loi n°2012-014 du 26 juillet 2012 portant création d’une chambre spéciale dénommée Cour Electorale Spéciale au sein de la Haute Cour Constitutionnelle ; Vu la loi n°2013-008 du 1er août 2013 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°2012-014 du 26 juillet 2012 portant création d’une chambre spéciale dénommée «Cour Electorale Spéciale (CES) » au sein de la Haute Cour Constitutionnelle ; Vu l’ordonnance n°2013-002 du 12 août 2013 portant loi organique modifiant et complétant certaines dispositions de la loi organique n°2012-015 du 1er août 2012 relative à l‘élection du premier Président de la quatrième République ; Vu le décret n° 2013-154 du 12 mars 2013 fixant les conditions d’application des dispositions de la loi organique n° 2012-015 du 1er août 2012 relative à l’élection du premier Président de la quatrième République ; Vu le décret n°2013-606 du 9 août 2013 abrogeant le décret n°2012-978 du 7 novembre 2012 et constatant la nomination des nouveaux membres élus et désignés au sein de la chambre spéciale dénommée « Cour Electorale Spéciale » (CES) au sein de la Haute Cour Constitutionnelle ; Vu l’Arrêt n°01-CES/AR du 22 novembre 2013 portant proclamation des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle du 25 octobre 2013 ; Vu la délibération n°001/CENI-T/D/2014 du 3 janvier 2014 portant publication des résultats provisoires du second tour de l’élection du premier Président de la quatrième République du 20 décembre 2013 ; Vu les requêtes et les documents électoraux reçus à la Cour Electorale Spéciale ; Les rapporteurs ayant été entendus ; Après en avoir délibéré conformément à la Constitution et à la loi ;
Considérant que la Commission Electorale Nationale Indépendante pour la Transition (CENI-T) a publié le 03 janvier 2014 les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 20 décembre 2013 ;
Considérant qu’aux termes de l’article 27 de la loi organique 2012-015 du 1er août 2012 relative à l’élection du premier Président de la quatrième République : « la Cour Electorale Spéciale procède à la proclamation des résultats définitifs au plus tard dans un délai de quinze jours à partir de la date de la publication des résultats provisoires par la Commission Electorale Nationale Indépendante pour la Transition. » ;
Que la proclamation des résultats définitifs du second tour par la Cour Electorale Spéciale ce jour du 17 janvier 2014 rentre bien dans le délai légal ;
I-SUR LA RECEVABILITE DES REQUETES
De la recevabilité tenant à la qualité pour agir et au délai de saisine Considérant qu’aux termes des dispositions de l’article 132 de la loi organique n°2012-005 du 22 mars 2012 portant Code électoral, peuvent saisir la Cour Electorale Spéciale, dans un délai de dix jours francs après la clôture du scrutin :- tout électeur régulièrement inscrit sur la liste électorale et ayant participé au vote, sur la régularité du déroulement de la campagne électorale dans la circonscription électorale où il est inscrit, ou sur la régularité des opérations de vote qui se sont déroulées dans le ressort du bureau de vote où il est inscrit ;- chaque candidat ou son délégué ou son mandataire dans toute ou partie de la circonscription concernée par sa candidature ;- tout observateur national dans tous les bureaux de vote où il est mandaté ; Considérant qu’il résulte de ces dispositions que le requérant tient sa qualité, soit de son inscription sur la liste électorale et de sa participation au vote, soit de son admission comme candidat aux élections ou de sa désignation comme représentant du candidat aux élections en tant que délégué ou mandataire de celui-ci, soit de ses fonctions d’observateur national des élections ;
Considérant qu’en application de ces dispositions sont déclarées irrecevables la requête en disqualification du candidat Robinson JEAN LOUIS présentée par RAHARISON Jean Claude, les requêtes relatives aux demandes d’annulation du scrutin présentées par les dames et sieurs RALAIMAMPISAINARINONY Manoel, le Représentant du GTT International Genève, RASOLDIER Julia, RAHARINOSINJATOVO Josiana Sahondra, RANAIVOARIVELO Bakoly, RASOANANDRASANA Viviane et RANDRIAMANALINA Paul Romule, les requêtes relatives aux demandes d’annulation des voix obtenues par le candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA formulées par ANDRIAMIARISOA Bienvenu, le Pasteur KOTOSOA, RAMIANDRISOA Josoa et consorts, RAKOTOFIRINGA Jean Pierre, RAZAFINDRALAMBO Arsène, KENY Urella et consorts, IBRAHIM Abdallah et consorts, TIANA et consorts, la requête relative à une demande d’authentification des bulletins uniques et de recomptage systématiques des voix obtenues par chaque candidat formulée par le Comité pour la Réconciliation Nationale, aux motifs que les requérants n’ont pas qualité pour agir devant la Cour de céans ou que leurs requêtes ont été déposées en dehors du délai légal ;
De la recevabilité tenant à l’objet de la requête
Considérant que par requête en date du 08 janvier 2014, enregistrée le même jour au greffe de la Cour Electorale Spéciale, le candidat JEAN LOUIS Robinson sollicite de la Cour de céans la rétractation de son arrêt n°03-CES/AR.14 du 7 janvier 2014 ;
Considérant qu’aux termes de l’article 120 in fine de la Constitution, repris par l’article 43 alinéa 3 de l’ordonnance n° 2001-003 du 08 novembre 2001 relative à la Haute Cour Constitutionnelle : « Les arrêts, décisions et avis de la Haute Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Ils s’imposent à tous les pouvoirs publics ainsi qu’aux autorités administratives et juridictionnelles » ;
Considérant que la demande en rétractation invite le juge électoral à examiner de nouveau le bien-fondé de sa propre décision ; qu’alors qu’en application des dispositions combinées de la Constitution et de l’ordonnance sus-citée, la Cour Électorale Spéciale ne peut plus remettre en cause ses décisions antérieurement prises qui revêtent un caractère définitif ;
Qu’il s’ensuit que la requête en rétractation formulée par le sieur JEAN LOUIS Robinson ne peut qu’être déclarée irrecevable ;
II-SUR LE BIEN-FONDE DES DEMANDES INTRODUITES AUPRES DE LA COUR ELECTORALE SPECIALE
De la demande d’annulation du second tour du scrutin de l’élection présidentielle du 20 décembre 2013 sur le territoire national
Considérant que par requête en date du 31 décembre 2013, le candidat Robinson JEAN LOUIS, sollicite l’annulation de l’élection présidentielle du 20 décembre 2013 aux motifs que la liste électorale a été manipulée et modifiée au gré du pouvoir de fait et en faveur de son candidat en ce que d’une part, la liste des votants a été énormément modifiée entre les deux tours et a abouti au retrait de 90.475 électeurs environ et que d’autre part, une large augmentation a été constatée dans les régions où le candidat du pouvoir de fait est gagnant ;
Considérant que par arrêt avant dire droit n° 05-CES/AR.14 du 08 janvier 2014, la Cour a ordonné la production par la CENI-T des listes électorales aussi bien pour le premier que pour le second tour de l’élection présidentielle dans les Districts de Sonierana Ivongo, Ambanja, Ambovombe, Bekily, Tuléar II, Amboasary Sud, Betroka, Majunga I et Marovoay ;
Considérant qu’en exécution de cet arrêt, la CENI-T a fait parvenir à la Cour de céans une version électronique de la liste électorale arrêtée le 09 octobre 2013 et utilisée aussi bien pour le premier que lors du second tour de l’élection présidentielle ajoutée de la liste additive des électeurs omis ;
Considérant en outre que la CENI-T a fait parvenir au siège de la Cour Electorale Spéciale les listes électorales utilisées dans les 09 Districts sus-cités, que la Cour de céans a procédé au contrôle des noms figurant dans les listes électorales et qu’aucune anomalie n’a pu être constatée ;
Considérant que le 14 janvier 2014 à onze heures, en son audience publique, la Cour a reçu les observations orales des avocats représentant les deux candidats ;
Considérant que lors de cette audience, le Conseil du candidat Robinson JEAN LOUIS n’a pas pu rapporter à la Cour la preuve de l’existence d’un retranchement de 90.475 électeurs de la liste électorale dans les 09 Districts sus-énumérés ; qu’il ressort en revanche des vérifications effectuées par la Cour que le nombre des inscrits dans les Districts concernés a connu au contraire une augmentation résultant de la liste additive et ce, après comparaison de la version électronique émanant de la CENI-T avec les inscriptions sur les procès-verbaux parvenus au siège de la Cour Electorale Spéciale et suite au contrôle des listes électorales ;
Considérant en conséquence que le motif invoqué tendant à l’annulation de l’élection présidentielle du 20 décembre 2013 au niveau national n’est pas fondé en l’absence de preuves ;
Que la requête du sieur Robinson JEAN LOUIS doit être rejetée comme non fondée ;
Des demandes d’annulation des voix obtenues sur le plan national par les deux candidats Considérant que par arrêt n° 09-CES/AR.14 du 15 janvier 2014, sont rejetées les requêtes formulées par le candidat Robinson JEAN LOUIS tendant à l’annulation des voix obtenues par le candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA ainsi les requêtes formulées par le candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA tendant à l’annulation des voix obtenues par le candidat Robinson JEAN LOUIS sur l’ensemble du territoire national ;
Considérant en premier lieu que le moyen tiré de la participation des autorités publiques à la campagne électorale ne saurait prospérer ; qu’en second lieu, le moyen tiré des manœuvres frauduleuses de l’Administration n’est pas fondé et qu’enfin, le moyen tiré de l’effet de l’annulation d’un acte administratif est inopérant ;
De la demande de disqualification des deux candidats
Considérant que par arrêt n°03-CES/AR.14 du 07 janvier 2014, la Cour Electorale Spéciale a rejeté les requêtes formulées par le candidat JEAN LOUIS Robinson tendant à la disqualification du candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA et la requête formulée par Hery RAJAONARIMAMPIANINA, à titre reconventionnel, tendant à la disqualification du candidat JEAN LOUIS Robinson ; Considérant que par le même arrêt, la Cour Electorale Spéciale a relevé que les deux candidats ne détiennent plus la qualité d’autorité publique ni de celle de personne privée chargée de gérer un service public ; que dans ces conditions, ils sont insusceptibles de détenir ou d’user de prérogatives de puissance publique ; qu’il en résulte que les dispositions de l’article 134 du Code électoral ne leur sont pas applicables ; que dès lors les requêtes en disqualification ne peuvent qu’être rejetées comme non fondées ;
De la confrontation, de la vérification et du recomptage contradictoires des bulletins de vote utilisés
Considérant que le candidat Robinson JEAN LOUIS demande à la Cour Electorale Spéciale d’ordonner la suspension de la proclamation des résultats partiels aux fins de vérification, de confrontation et de recomptage contradictoires des bulletins de vote utilisés quant à leur numéro de série et ce, par rapport aux souches et de recomptage contradictoire des bulletins de vote pour définir le résultat probable, le tout en présence des représentants du sieur Robinson JEAN LOUIS; qu’il fait valoir que cette démarche est nécessaire face à plusieurs suspicions de fraude massive lors de l’ élection présidentielle du second tour qui s’est déroulée le 20 décembre 2013 et pour une bonne et saine administration de la Justice ;
Considérant dès l’abord qu’au niveau des bureaux de vote, les décomptes de voix s’effectuent au moment du dépouillement public des résultats par les soins des membres des bureaux de vote et des scrutateurs ; Que le dépouillement des résultats des opérations électorales est régi par les prescriptions des articles 98 à 114 de la loi organique n°2012-005 du 22 mars 2012 portant Code électoral ;
Considérant qu’en application combinée des articles 112 et 114 du Code électoral, chaque délégué de candidat, présent au moment du dépouillement, a droit à la copie du procès-verbal des opérations électorales et que chaque copie a valeur d’original ;
Considérant qu’en vertu des dispositions de l’article 122 alinéa 2 du Code électoral, le candidat ou ses représentants dûment mandatés peuvent demander la confrontation des procès-verbaux soit au niveau de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI-T) ou de ses démembrements, soit au niveau de la Cour Electorale Spéciale ; Qu’il échet toutefois de préciser qu’il appartient au requérant d’indiquer les bureaux de vote où la confrontation des procès-verbaux est sollicitée et que les preuves relatives aux suspicions de fraude doivent être rapportées ;
Considérant que la Cour Electorale Spéciale, au vu des garanties légales entourant les opérations électorales, estime qu’un nouveau décompte de voix dans tous les bureaux de vote sur tout le territoire national n’est plus utile ;
Considérant qu’en tout état de cause, la Cour Electorale Spéciale, dans l’exercice de ses fonctions, soit par saisine d’office lors du contrôle de légalité des procès-verbaux des bureaux de vote et des sections de recensement matériel de vote, soit à la suite de requêtes introduites, est habilitée, en cas d’irrégularités dûment constatées, à procéder ou au redressement ou à la rectification ou à l’annulation partielle ou totale des résultats des opérations électorales ;
Considérant par ailleurs que la législation en matière électorale a fixé des mesures pratiques qui contribuent à la transparence du processus électoral et permettant au candidat de relever les irrégularités ou les violations de dispositions législatives ou réglementaires à chaque niveau ;
Qu’il en est ainsi du droit du candidat à l’élection présidentielle d’être représenté dans chaque bureau de vote par un délégué titulaire ou un délégué suppléant habilité à observer l’élection selon l’article 69 du Code électoral ;
Qu’en outre, chaque candidat à l’élection présidentielle peut désigner deux représentants siégeant de plein droit au sein de la Commission Electorale Nationale Indépendante pour la Transition et de ses démembrements pour assister aux travaux en tant qu’observateurs ;
Considérant que par Décision n°25-CES/D du 28 décembre 2013, la Cour Electorale Spéciale a rejeté la requête du sieur ROBINSON Jean Louis;
Considérant que par requêtes distinctes datées du 30 décembre 2013, le candidat JEAN LOUIS Robinson, représenté par Maître Hasina ANDRIAMADISON, avocat au barreau de Madagascar, demande à titre principal la vérification, la confrontation et le recomptage contradictoire des bulletins de vote utilisés lors de l’élection présidentielle du 20 décembre 2013 dans 196 bureaux de vote dont la liste se trouve en annexe ; à défaut, à titre subsidiaire, l’annulation des résultats des opérations électorales dans les bureaux de vote concernés ;
Considérant que la CENI-T a fait parvenir au siège de la Cour de la Cour les documents électoraux correspondants aux bureaux de vote concernés ;
Que la Cour de céans a procédé à la vérification et à la confrontation des procès-verbaux émanant de la CENI-T avec ceux en possession du requérant et ceux détenus par la Cour Electorale Spéciale ;
Qu’en outre, la Cour a procédé au contrôle de l’authenticité des bulletins de vote qui lui sont parvenus et a constaté que les numéros de série des bulletins de vote utilisés correspondent à ceux inscrits sur les procès-verbaux des opérations électorales ;
Qu’en tout cas, lors du contrôle effectué par la Cour, aucune anomalie n’a pu être relevée ;
Qu’il échet de rejeter les requêtes formulées par le candidat Robinson JEAN LOUIS ;
Des irrégularités des opérations électorales dans les bureaux de vote : Considérant que par le truchement de Maîtres Nicole ANDRIANARIVOSON, Lala RATSIRAHONANA, Sahondra RANDRIAMORASATA, Henry RABARY-NJAKA, Armand Fredon RATOVONDRAJAO et Rakoto F. RANAIVOMANANA, le candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA demande à la Cour l’annulation des voix obtenues par le candidat JEAN LOUIS Robinson dans les bureaux de vote du District d’Antsirabe I :
Fokontany Ivory, EPP Karmaly salles 1, 2 et 4 Fokontany Andrangy, EPP Andrangy, salles 1 et 2 Fokontany Ambositrakely, EPP Fananana Ambositrakely, salle 1 Fokontany Mahazina, EPPAmbavahadimangatsiaka, salles 1-2-3 Fokontany Antanety, EPP Mandaniresaka salles 2 et 3 Fokontany Ambalavato 601, EPP Fitsindronana, salle 1 Fokontany Ambohimanarivo, EPP Ambohimanarivo, salles 1 et 2 Fokontany Ambohimanga, EPP Ambohimanga, salle 1;
Que le requérant, à l’appui de sa demande, expose:- que dame RAZAFIARISOA Hanta Pascaline, membre du Comité Electoral du District (CED) d’Antsirabe I et appartenant à la mouvance RAVALOMANANA, a confisqué et emmené à son domicile les procès-verbaux des opérations électorales au nombre de quinze contenant des résultats pour ne les rendre à la Section de Recensement Matériel de Vote que le 21 décembre 2013 ;- que l’incident est confirmé par le président du Comité Electoral de District ;- que la violation du Code électoral au moyen du fait rapporté est confirmée par onze témoins ayant signé chacun une lettre corroborant l’incident relevé ; que sont versées au dossier les cartes d’électeur ou les cartes nationales d’identité des témoins ;
Considérant d’emblée que la distribution de sommes d’argent en contrepartie d’un vote en faveur d’un candidat signifie l’achat du vote constituant une infraction pénale qui échappe à la compétence de la Cour de céans ;
Considérant que la preuve n’est pas rapportée qu’un membre d’un bureau de vote a indiqué aux électeurs le choix du candidat le jour du scrutin ou que les membres du bureau de vote ont marqué par « X » les bulletins de vote avant leur introduction dans l’urne ;
Considérant cependant qu’il ressort de l’examen des pièces du dossier, qu’il est établi que dans le District d’Antsirabe I, Dame Razafiarisoa Hanta Pascaline a amené à son domicile les procès-verbaux des opérations électorales contenant des résultats pour ne les rendre que le 21 Décembre 2013 ; Que ces faits rentrant en violation des dispositions de l’article 113 du Code Electoral, et constituant une atteinte à la sincérité du scrutin, sont de nature à entraîner l’annulation des opérations électorales dans les bureaux de vote concernés mais pas l’annulation des voix obtenues par un candidat ;
Qu’il échet d’annuler les opérations électorales des bureaux de vote cités ci-dessus, tous situés dans le District d’Antsirabe I ;
Considérant que par requête en date du 31 décembre 2013, dame RABENJAMINA née JEAN LOUIS Laura demande à la Cour de Céans l’annulation des voix obtenues par le Candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA dans le District d’Antananarivo Antsimondrano, Commune Ambalavao, Fokontany Ambohimamory, Bureau de vote n° 110503060101 ;
Considérant que lors du dépouillement, les candidats JEAN LOUIS Robinson et RAJAONARIMAMPIANINA Hery ont respectivement obtenu 24 et 50 voix ; que sur la copie du procès verbal reçu par leur délégué, les voix obtenues par les deux candidats sont 42 pour le candidat JEAN LOUIS Robinson et 50 pour le candidat RAJAONARIMAMPIANINA Hery ;
Considérant qu’après confrontation des procès-verbaux et recomptage des voix, la Cour a pu relever que les résultats inscrits sur la feuille de dépouillement et les procès verbaux ne représentent aucune incohérence ; que l’erreur manifeste soulevée par la requérante ne s’est présentée que dans le procès-verbal détenu par le délégué du candidat JEAN LOUIS Robinson ;
Que par conséquent, il échet de rejeter la demande de la dame RABENJAMINA née JEAN LOUIS Laura ;
Considérant que par requête en date du 31 décembre 2013, le candidat Hery RAJOANARIMAMPIANINA, par le truchement d’un collectif d’avocats dirigé par maître Nicole ANDRIANARIVOSON demande à la Cour de céans d’annuler le résultat du scrutin dans le bureau de vote n° 410209010101 salle n° 01 EPP Marokoro, District de Maevatanàna aux motifs que le procès-verbal des opérations électorales a été rédigé au bureau de la Commune de Marokoro en présence du Maire de ladite Commune ;
Que le requérant verse au dossier trois déclarations de témoignages individuels et séparés ;
Considérant qu’en application des dispositions de l’article 136 alinéa 4 du Code électoral, la Cour apprécie souverainement la force probante des pièces versées au dossier ;
Considérant ainsi que la Cour estime que lesdits témoignages ne constituent pas des preuves suffisantes pouvant justifier l’annulation du scrutin dans le bureau de vote concerné ;
Qu’il échet de rejeter la requête comme non fondée ;
De l’annulation des opérations électorales pour omission de formalités substantielles
Considérant qu’en application des dispositions de l’article 32 alinéa 2 de la loi organique n° 2012-015 relative à l’élection du premier Président de la quatrième République, la Cour Electorale Spéciale, en l’absence de tout recours, s’est saisie d’office pour sanctionner la violation des dispositions législatives ;
Qu’il en est ainsi en cas de constatation de défaut de signatures et d’omission des noms des membres du bureau de vote dans le procès-verbal des opérations électorales en violation des dispositions de l’article 109 alinéa 3 du Code électoral ;
Que pour ce motif, il échet d’annuler les opérations électorales dans 27 bureaux de vote dont la liste se trouve en annexe ;
De l’annulation des opérations électorales pour commission d’infractions pénales
Considérant que le Code électoral en son article 159 dispose que ceux qui par actes ou omissions, même en dehors des bureaux de vote, ont porté atteinte ou tenté de porter atteinte à la sincérité du scrutin, violé ou tenté de violer le secret du vote, empêché ou tenté d’empêcher les opérations du scrutin ou d’entraver le déroulement des opérations électorales ou qui par les mêmes actes ou omissions en ont changé ou tenté de changer les résultats sont punis de un à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de Ariary 600.000 à Ariary 6.000.000 ;
Considérant en outre qu’en vertu de l’article 162 du même Code : « Tout vendeur et tout acheteur de suffrage sont condamnés chacun à une amende égale au double de la valeur des choses reçues ou promises. En outre, toute personne qui, à l’occasion d’une élection ou d’une consultation référendaire, a acheté ou vendu un suffrage à un prix quelconque, est privée de ses droits civiques et déclarée incapable d’exercer aucune fonction publique ou interdite d’exercer aucun mandat public électif pendant cinq à dix ans. »
Considérant que par requête en date du 31 décembre 2013, la dame RAZAFIARIVONJY Henriette sollicite l’annulation des voix obtenues par le candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA ou l’annulation des opérations électorales dans les bureaux de vote n° 501108040101 et n° 501108040102, Commune d’Andilanatoby, District d’Ambatondrazaka aux motifs que les délégués du candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA ont encore procédé le jour du scrutin à la propagande et à l’achat de voix de leur candidat ;
Considérant que par requête en date du 31 décembre 2013, le sieur RAKOTOARIMANANA Jean William sollicite l’annulation des résultats du bureau de vote n° 510104040101, Commune d’Ambatosoratra, fokontany Ambatosoratra- Ambodivoara, aux motifs que des coups et blessures volontaires ont été perpétrés sur la personne du délégué du candidat JEAN LOUIS Robinson lors de l’opération de dépouillement dans la nuit du 20 décembre 2013 ;
Considérant que les faits allégués ci-dessus, constituant des infractions pénales dont la connaissance relève exclusivement des juridictions répressives, ne sauraient valablement motiver par eux-mêmes une quelconque demande d’annulation des opérations électorales ; qu’en conséquence, il y a lieu de rejeter lesdites requêtes;
De l’annulation des opérations électorales pour absence de documents électoraux
Considérant qu’aux termes des dispositions de l’article 112 du Code électoral : «Le procès-verbal est établi en plusieurs exemplaires ayant valeur d’original en fonction des destinataires.
Dans tous les cas, la commission électorale nationale indépendante ou ses démembrements au niveau territorial et les juridictions compétentes sont destinataires chacun en priorité d’un exemplaire du procès-verbal » ;
Qu’il résulte de ces dispositions que la Cour Electorale Spéciale, étant la juridiction compétente, doit être destinataire d’un exemplaire de chaque procès-verbal de tous les bureaux de vote ;
Que suite à la non-réception par la Cour de 13 procès-verbaux nécessaires à l’exercice de son contrôle sur les opérations de vote dans les bureaux de vote concernés et malgré les diligences initiées, la Cour est amenée à annuler lesdites opérations au sein des bureaux de vote qui figurent en annexe du présent arrêt ;
III-SUR LA CARENCE DE RESULTATS DANS LES BUREAUX DE VOTE
Considérant qu’aux termes des dispositions de l’article 119 du Code électoral en son alinéa 3 : « Si pour des raisons majeures, les résultats d’un ou de plusieurs bureaux de vote n’ont pas pu lui être acheminés, la section de recensement matériel des votes dresse un procès-verbal de carence » ;Que la Cour a relevé 22 bureaux de vote objet de procès-verbaux de carence dont la liste se trouve en annexe du présent arrêt;
Qu’il échet d’en prendre acte ;
IV- DES RAJOUTS EXCESSIFS A LA LISTE ELECTORALE
Considérant qu’aux termes des dispositions de l’article 97 du Code électoral : « Les fonctionnaires, magistrats, agents de la fonction publique, militaires de l’Armée ou membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante ou ses démembrements au niveau territorial qui se trouvent, le jour du scrutin, en dehors de leur fokontany de résidence, mais dans la même circonscription électorale, peuvent participer au vote en présentant leur ordre de mission ou toute autre pièce en tenant lieu, leur carte d’électeur et leur carte nationale d’identité, au président d’un des bureaux de vote de la localité où ils se trouvent en service ou temporairement affectés » ;
Considérant ainsi que la qualité du votant découle ou de son inscription sur la liste électorale ou de son rajout à la liste sur présentation d’une des pièces justificatives citées à l’article sus-cité ; qu’en conséquence, en dehors de ces cas, aucun rajout ne peut être pris en compte ;
Considérant alors que la Cour de céans a procédé à l’annulation des opérations électorales due à l’existence de rajouts manifestement excessifs sans justification aucune ayant modifié le sens du vote dans 03 bureaux de vote dont la liste est annexée au présent arrêt;
* * *
Considérant qu’aux termes des dispositions de l’article 27 de la loi n°2012-014 du 26 juillet 2012 portant création de la Cour Electorale Spéciale, celle-ci procède à la proclamation des résultats définitifs au plus tard dans un délai de quinze jours à partir de la date de la publication des résultats provisoires par la Commission Electorale Nationale Indépendante pour la Transition ;
Que la Cour Electorale Spéciale, aux termes de l’article 28 de la même loi, procède en séance publique à la proclamation officielle des résultats, en spécifiant :- le nombre total des électeurs inscrits ; - le nombre total des votants ; - le nombre total des bulletins blancs et nuls ;- le nombre total des suffrages exprimés ;- le nombre des suffrages exprimés recueillis par chaque candidat ;
Considérant qu’en application de l’article 30 de la loi sus citée, est proclamé élu au second tour le candidat qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages exprimés ;
Par ces motifs, La Cour Electorale Spéciale Arrête :
Article premier.- Sont déclarées irrecevables la requête en disqualification du candidat Robinson JEAN LOUIS présentée par RAHARISON Jean Claude, les requêtes relatives aux demandes d’annulation du scrutin présentées par les dames et sieurs RALAIMAMPISAINARINONY Manoel, le Représentant du GTT International Genève, RASOLDIER Julia, RAHARINOSINJATOVO Josiana Sahondra, RANAIVOARIVELO Bakoly, RASOANANDRASANA Viviane et RANDRIAMANALINA Paul Romule, les requêtes relatives aux demandes d’annulation des voix obtenues par le candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA formulées par ANDRIAMIARISOA Bienvenu, le Pasteur KOTOSOA, RAMIANDRISOA Josoa et consorts, RAKOTOFIRINGA Jean Pierre, RAZAFINDRALAMBO Arsène, KENY Urella et consorts, IBRAHIM Abdallah et consorts, TIANA et consorts, la requête relative à une demande d’authentification des bulletins uniques et de recomptage systématiques des voix obtenues par chaque candidat formulée par le Comité pour la Réconciliation Nationale.
Article 2.- Est déclarée irrecevable la requête formulée par le sieur JEAN LOUIS Robinson tendant à la rétractation de l’arrêt n°03-CES/AR.14 du 7 janvier 2014 .
Article 3.- Rejette comme non fondée la requête du candidat Robinson JEAN LOUIS tendant l’annulation de l’élection présidentielle du 20 décembre 2013.
Article 4.- Rejette comme non fondées les requêtes formulées par le candidat Robinson JEAN LOUIS tendant à l’annulation des voix obtenues par le candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA ainsi que les requêtes formulées par le candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA tendant à l’annulation des voix obtenues par le candidat Robinson JEAN LOUIS sur l’ensemble du territoire national.
Article 5.- Rejette comme non fondées les requêtes formulées par le candidat Robinson JEAN LOUIS tendant à la disqualification du candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA et la requête formulée par Hery RAJAONARIMAMPIANINA, à titre reconventionnel, tendant à la disqualification du candidat Robinson JEAN LOUIS.
Article 6.- Rejette la requête formulée par le candidat Robinson JEAN LOUIS tendant à la vérification contradictoire, la confrontation et au recomptage contradictoires des bulletins de vote utilisés lors de l’élection présidentielle du 20 décembre 2013.
Rejette également les requêtes distinctes formulées par le candidat Robinson JEAN LOUIS tendant à la vérification contradictoire, la confrontation et au recomptage contradictoires des bulletins de vote utilisés lors de l’élection présidentielle du 20 décembre 2013 dans 196 bureaux de vote dont la liste se trouve en annexe.
Article 7.- Rejette comme non fondée la requête du candidat Hery RAJOANARIMAMPIANINA tendant à l’annulation du résultat du scrutin dans le bureau du Fokontany de Marokoro District de Maevatanàna.
Rejette également comme non fondée la requête de la dame RABENJAMINA née JEAN LOUIS Laura tendant à l’annulation des voix obtenues par le candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA dans le bureau de vote n° 110503060101 situé dans le District d’Antananarivo Atsimondrano.
Article 8.- Rejette la requête de la dame RAZAFIARIVONJY Henriette tendant à l’annulation des voix obtenues par le candidat Hery RAJAONARIMAMPIANINA ou l’annulation des opérations électorales dans les bureaux de vote n° 501108040101 et n° 501108040102, Commune d’Andilanatoby, District d’Ambatondrazaka.
Rejette également la requête du sieur RAKOTOARIMANANA Jean William tendant à l’annulation des résultats du bureau de vote n° 510104040101, Commune d’Ambatosoratra, fokontany Ambatosoratra- Ambodivoara.
Article 9.- Sont annulés les résultats des opérations électorales dans 27 bureaux de vote totalisant 8.601 voix dont la liste se trouve en annexe pour violation de formalités substantielles.
Sont annulés les résultats des opérations électorales dans 03 bureaux de vote totalisant 1.154 voix dont la liste se trouve en annexe pour rajout excessif.
Sont annulés les résultats des opérations électorales dans 13 bureaux de vote dont la liste se trouve en annexe pour absence de documents électoraux.
Prend acte de la carence de résultats électoraux dans 22 bureaux de vote dont la liste se trouve en annexe.
Article 10.- Sont arrêtés comme suit les résultats définitifs du second tour de l’élection présidentielle du 20 décembre 2013 :- Nombre des électeurs inscrits…………………………. = 7.971.790- Nombre des votants…………………………………………= 4.043.246- Nombre des bulletins blancs et nuls…………………= 191.786- Nombre des suffrages exprimés……………………….= 3.851.460- Taux de participation……………………………………….= 50,72 %
- Voix et pourcentages obtenus par chaque candidat :RAJAONARIMAMPIANINA RAKOTOARIMANANA Hery Martial: 2.060.124 soit 53,49 % JEAN LOUIS Robinson Richard: 1.791.336 soit 46,51%.
Article 11.- Proclame élu Président de la République le candidat RAJAONARIMAMPIANINA RAKOTOARIMANANA Hery Martial.
Article 12.- La présente décision sera publiée au journal officiel de la République.
Ainsi délibéré et prononcé en son audience publique tenue à Antananarivo, le vendredi dix-sept janvier deux mille quatorze à dix heures, la Cour Electorale Spéciale étant composée de :
Monsieur RAKOTOZAFY François, Président Monsieur RAHARINARIVONIRINA Alisaona, Membre Monsieur RAZAFINDRABE JOSOA Jean Clément, Membre Monsieur RAMANGASON Jean Marie, Membre Madame PELIARIMANANA Augustine Elysée, Membre Monsieur RASIVIARSON Félicien, Membre Monsieur RAKOTONDRABAO ANDRIATSIHAFA Dieudonné, Membre Monsieur RAJERISON Arsène, Membre Monsieur MAHAZAKA Clermont Gervais, Membre Madame RANAMPY Marie Gisèle, Membre Monsieur BEFOUROUACK William, Membre Monsieur RANDRIANTSOA Mong Wai-Tune Serge Lucky, Membre Monsieur ANJARARISON Ken, Membre Monsieur IMBIKI Herilaza, Membre Monsieur RABARISOA Andrianaina, Membre Monsieur RASOLO Nandrasana Georges Merlin, Membre Madame RAHELIMANANTSOA Rondro Lucette, Membre Monsieur ANDRIAMAMPIANDRA Mamy Jaona, Membre et assistée de Maître RALISON Samuel Andriamorasoa, Greffier en Chef.