mardi 28 janvier 2014

La notion & l'esprit du fokonolona - R.RATSIMANDRAVA

-         Le Fokonolona,  un concept philosophique et de gouvernance politique situe le Malgache et sa communauté dans une démarche ethico-spirituelle : celle du fanahy maha olona sy ny fanahy no olona.
-         Le concept et la gouvernance du Fokonolona, un projet d’homme et de société, qui visent tout d’abord  la création d’un être fokonolona, caractérisé par un épanouissement de sa personnalité autant individuelle que corporative au sein d’un monde qu’il maîtrise et qui lui permet l’affirmation de son identité et de son développement.
-         L’origine de l’être fokonolona et son devenir est la citoyenneté d’appartenance (je suis parce que je participe) et non plus la simple citoyenneté de naissance (je suis parce que je suis né). La citoyenneté d’appartenance qui exige choix, responsabilité, et engagement envers la communauté à laquelle la personne vit, affirmant la pluralité et l’inclusion, et refusant le sectarisme et l’exclusivisme de la citoyenneté de naissance
-         L’être fokonolona, qu’est le citoyen d’appartenance reflète la vie de la cité qui inclue les personnes de diverses origines sociale, de religion, d’ethnie, d’âge, de sexe, de race etc… , différentes mais unies dans leur engagement et leur attachement à leur communauté et à ses valeurs, le fokonolona.
-         Cette démarche de l’être fokonolona, qui est ethico-spirituelle, personnelle et corporative, exige une rétrospective (histoire passée), une introspective (histoire aujourd’hui ou événementielle), et  une perspective (histoire projection ou la mémoire du futur).
-         Le fanahy (fan-ahy) est mi-ahy et man-ahy et permet à l’être fokonolona d’être artisan de sa communauté, acteur de son développement, et avec les autres citoyens maîtres de leur univers, là où il décide d’être et d’être avec...
-         Dans ce concept de gouvernance et de projet d’homme et de société, la maîtrise par l’être fokonolona de son économie (oikos nomia) et des règles ou des lois de construction et d’entretien de sa maison (la cité) est l’essence et la quintessence même de son existence et sa raison d'être. Et  sans cette maîtrise, le Fokonolona n’est qu’un leurre, vidé de sa substance, et se transforme en son contraire,  un simple outil au service d’une idéologie de contrôle et de pouvoir, en fait un non-fokonolona.

Contexte « Langue, gouvernance et développement »
 
-         Conscient du rôle et de la fonction du Fokonolona, et de l’attachement viscéral du Malgache à son terroir et communauté, les régimes et les gouvernements successifs à Madagascar ont, par différentes approches et conceptions, essayé de s’approprier la sémantique autant que le symbolique et le mythique du Fokonolona dans leurs discours et dans leur pratique de gouvernance.
-         Mais force est de constater que, à part la trop courte période du Colonel Ratsimandrava, aucune de ces conceptions et approches n’a vraiment saisi l’esprit du Fokonolona, qui est ala-olana, fihavanana, et raharaha ikambanana. Aucun n’est arrivé à réinterpréter l’esprit originel du concept, tel que le dit Paul Valery, ….retrouver l’esprit qui fait ces choses et en ferait de tout autres en d’autres…. dans l’objectif  de créer et  décréer (Simone Weil) l’être fokonolona indépendamment du court et moyen terme d’un programme politique.
-         Les séries d’activités  « Langue, Gouvernance, Développement » du Centre des Langues de l’Académie Malgache, dans le cadre de la célébration de l’anniversaire de la naissance de Richard Ratsimandrava, coïncide avec le lancement par le gouvernement malgache de son approche de developpment ayant comme assise le fokontany.

Langue :
-         Le Fokonolona de cette période se singularisait des autres approches et conceptions par l’utilisation de la langue malgache dans son unicité et sa diversité dans toutes les régions de l’île comme langue de communication et de gouvernance ; dans un objectif précis qui était de faire participer tout un chacun à son propre développement et à celui de sa communauté.
-         La langue malgache était utilisée comme instrument et levier de développement, et servait à une meilleure compréhension entre peuple et gouvernants ; la nation, son histoire et son devenir ; et les Malgaches entre eux.  D’où son qualificatif Fokonolona Malagasy.
Gouvernance :
-         Discours et pratique marqués par une approche dialogique et participative, dont le centre et l’acteur principal est l’être fokonolona vivant et agissant au sein de sa communauté.
-         La connaissance du tsirairay sy ny daholobe, liés par le fihavanana  au sein de leur communauté fokonolona donnait une transparence qui permettaient d’identifier plus rapidement, les problèmes qui vont faire partie de la sphère des causes communes (raharaha ikambanana) et pour lesquelles tout un chacun est sollicité pour la découverte des solutions (ala-olana).
-         De ce fait, le Fokonolona alaolana (problem solving) en soi est devenu la marque déposée de cette gouvernance qui est aussi le Fokonolona Raharaha Ikambanana (Commons Goods).  Le Fokonolona Alaolana permet à chaque membre du Fokonolona de s’exprimer (liberté d’expression), de proposer des solutions, et d’identifier les besoins, pour une prise de decison éclairée (participation) où tsirairay sy ny daholobe sont responsables devant leur histoire, leur devenir, et leur communauté.  Les idées contradictoires sont prises comme apports positifs, et les tenants de ces opinions comme des participants à part entière dans le développement du Fokonolona (kabary tenu à Ambohimahasoa, Ny fokonolona, araka ny kabary nataon’ny Kôlônely Ratsimandrava 1973 – 1975, p. 45 - 51).

Développement :
-         Le développement dans l’approche et la conception du Colonel Ratsimandrava n’était pas une simple finalité. Il était l’origine et le processus de l’être fokonolona. Car l’être fokonolona n’était pas une coquille vide à remplir, mais un être pourvu d’intelligence et de bagage  et qui au départ a déjà son propre développement hérité des ses ancêtres, son TK (Traditional Knowledge), et qu’il a acquis par son expérience de vie et sa connaissance du milieu.
-         Le developpement part de l’existant et du milieu ambiant, et s’ouvre au monde extérieur en intégrant au Fokonolona d’autres apports qui entrent dans la dynamique de l’enrichissement de l’étant fokonolona
-         En créant le Vatoeka (Vaomieran’ny Toekarena) et en y adhérant, l’être fokonolona affirme sa participation et sa prise en main en son propre développement. Étant à la fois le plus lésé et le premier bénéficiaire, il  est, plus que d’autres,  compétent dans le developpement du Fokonolona. L’État, dans l’esprit Vatoeka, n’est qu’un facilitateur qui permet à l’être fokonolona de se réaliser et de réaliser le bien commun Raharaha Ikambanana(Commons Good). Pour ce faire, le fokonolona se sert de l’esprit du fihavanana qui ainsi devient le moteur, l’instrument, et l’objectif du développement. D’où son appellation de Fokonolona Fihavanana
-         En bref, la conception et l’approche Fokonolona du Ratsimandrava Richard, se reconnaît par le Fokonolona Alaolana, Fokonolona Raharaha Ikambanana, et Fokonolona Fihavanana.


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Tanora mivôlana momba ny fokonolona / le Fokonolona à travers un forum des jeunes

La FES, en prêtant la main au Centre des Langues de l’Académie Malgache et en appuyant son initiative d’organiser des débats publics sur le Fokonolona, renouent avec la dynamique de la citoyenneté d’appartenance du Fokonolona Malagasy, et donne une dimension locale, nationale, et internationale à l’être fokonolona. Le débat sur des sujets identifiés par les jeunes, la majorité des Malgaches,  réaffirme la vitalité et l’actualité de l’esprit Fokonolona

Son objectif global est de

-         Favoriser la participation des jeunes malgaches aux débats portant sur des thèmes de la vie publique de leur nation, et encourager leurs propres engagements dans le cadre de leur préparation et de leur émergence en tant qu’une nouvelle génération de leaders pour la participation politique et les affaires nationales.

Ses objectifs spécifiques sont de

-         Créer et mettre en exergue les opportunités d’échanges et de dialogues au sein des différents cercles et réseaux de jeunes
-         Créer des fora d’échanges d’information, d’idées et d’expériences entre les jeunes et les autres acteurs de la société et du Fokonolona dans la dynamique RARIAINA
-         Impulser une dynamique de participation des jeunes aux débats et processus de décision en tant qu’éléments catalyseurs des cercles de reflexion sur les approches et stratégie de développement basées sur l’esprit Fokonolona Malagasy (alaolna, fihavanana, raharaha ikambanana)
-         Amener davantage les jeunes à articuler et défendre leurs idées et intérêts au sein de la société malgache et du Fokonolona.
*Et les résultats attendus de ce forum verront des  jeunes :
 -         Plus informés et plus conscients de leur rôle, place, et responsabilités dans la société,
-         Plus informés et plus conscients de leur rôle, place, et responsabilités  du Fokonolona Malagasy (alaolana, fihavanana, raharaha ikambanana),  dans les concepts et la pratique de développement à Madagascar.
-         Plus disposés à s’organiser, et à organiser ou à faciliter d’autres rencontres les concernant et concernant des thèmes portant sur la vie publique avec :
-         Des capacités thématiques accrues en matière de developpement à la base partant de l’esprit Fokonolona
 *À l’issue de ce genre de rencontres, les participants seront :
-         Mieux informés sur la place du Fokonolona Malagasy dans la société et interpellés sur la pertinence du Fokonolona Malagasy (alaolana, fihavanana, raharaha ikambanana) dans les concepts et le plan de développement de Madagascar.
-         Amenés à continuer les reflexions sur le Fokonolona Malagasy (alaolana, fihavanana, raharaha ikambanana)
-          Mobilisés pour participer aux débats concernant le Fokonolona dans le contexte actuel de développement de Madagascar.

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JE VOUS REMERCIE DE CETTE PARTICIPATION ACTIVE - je citerai afin d'enrihir le ébat qui est déjà fort étoffé :

"Il ne faut pas non plus nous laisser piéger par les mots, car quel est vraiment la traduction de "Fanahy" en français ? Le Révérend expose bien les origines, l'étymologie (mi-ahy , man-ahy) , mais ne confondons-nous pas souvent "esprit et âme" pour traduire le "Fanahy" (Ny Fanahy no maha-olona) ; ici le sens est vraiment religieux, spirituel que je crains qu'il n'ait rien à voir avec le "fokonolona" ; je respecte le statut de l'auteur de cette communication, avec qui je ne peux qu'être d'accord, dans l'esprit et l'ensemble de la communication ; mais ce qui nous "meut", ce qui nous fait bouger "c'est l'âme" (les anglais dont je ne maîtrise pas tout à fait les racines auraient le choix entre : Soul, Spirit ou Goth...) ; il me semble qu'on pourrait parler de l'âme Fokonolon, laquelle, si jamais on la perd, on perdrait tout son essence ("Very Fanahy mbola velona toy ny Valalala voatango") ;

Avant l'être Fokonolona, je parlerai plutôt de "l'ensemble Fokonolona"(=ENS, qui serait l'être ou l'essence elle-même) ; c'est une Communauté (Community) ;

Il y a d'autres remarques, qui ne sont pas des critiques, mais qui permettent de voir le Fokonolona sous d'autres angles ; D'ailleurs, je ne sais pas si l'ordre donné ou les étapes sont figées ou pas dans la progression : Alaolana, Ikambanana et Fihavanana...Pour moi c'est le Fihavanana qui serait en premier : Fihavanana, Alaolana, Ikambanana....c'est parce que nous sommes régis par le Fihavanana que nous pouvons nous rapprocher pour le Alaolana (pas inddividualiste : ny Iray sy ny Daholobe : The Whole (be), en anglais, à nouveau) , si nous sommes individualistes (chacun sa merde ! samy mi-démerde !) ; et puisque ENSemble (=ENS) nous avons trouvé la solution (Alaolana), ensemble nous allons réalisé le Raharaha Ikambanana (ou ASAM-POKONOLONA)...

Pour certains le RAHARAHA est encore au stade de la réflexion ; tandis "ASA" c'est l'action : "ACTA NON VERBA".
 Il ne faut pas non plus nous laisser piéger par les mots, car quel est vraiment la traduction de "Fanahy" en français ? Le Révérend expose bien les origines, l'étymologie (mi-ahy , man-ahy) , mais ne confondons-nous pas souvent "esprit et âme" pour traduire le "Fanahy" (Ny Fanahy no maha-olona) ; ici le sens est vraiment religieux, spirituel que je crains qu'il n'ait rien à voir avec le "fokonolona" ; je respecte le statut de l'auteur de cette communication, avec qui je ne peux qu'être d'accord, dans l'esprit et l'ensemble de la communication ; mais ce qui nous "meut", ce qui nous fait bouger "c'est l'âme" (les anglais dont je ne maîtrise pas tout à fait les racines auraient le choix entre : Soul, Spirit ou Goth...) ; il me semble qu'on pourrait parler de l'âme Fokonolon, laquelle, si jamais on la perd, on perdrait tout son essence ("Very Fanahy mbola velona toy ny Valalala voatango") ;Avant l'être Fokonolona, je parlerai plutôt de "l'ensemble Fokonolona"(=ENS, qui serait l'être ou l'essence elle-même) ; c'est une Communauté (Community) ;Il y a d'autres remarques, qui ne sont pas des critiques, mais qui permettent de voir le Fokonolona sous d'autres angles ; D'ailleurs, je ne sais pas si l'ordre donné ou les étapes sont figées ou pas dans la progression : Alaolana, Ikambanana et Fihavanana...Pour moi c'est le Fihavanana qui serait en premier : Fihavanana, Alaolana, Ikambanana....c'est parce que nous sommes régis par le Fihavanana que nous pouvons nous rapprocher pour le Alaolana (pas inddividualiste : ny Iray sy ny Daholobe : The Whole (be), en anglais, à nouveau) , si nous sommes individualistes (chacun sa merde ! samy mi-démerde !) ; et puisque ENSemble (=ENS) nous avons trouvé la solution (Alaolana), ensemble nous allons réalisé le Raharaha Ikambanana (ou ASAM-POKONOLONA)...Pour certains le RAHARAHA est encore au stade de la réflexion ; tandis "ASA" c'est l'action : "ACTA NON VERBA".Professeur RABEAMAHARO Jacques (Toulouse)

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