mercredi 29 janvier 2014

Réflexion : FIHAVANANA par ci... FIHAVANANA par là...

..."Il y a des mots dont la définition juridique sera très difficile à établir, nonobstant la langue utilisée, car ce sont des mots dont la signification est totalement vague. Je rappelle que les vides juridiques viennent toujours du non emploi des mots ou alors de leur signification trop vague ou trop transversale.

Parmi ces mots, je cite quelques uns : fihavanana, amour (fitiavana), raiamandreny (on a déjà vu que c’est un titre que l’on peut s’auto-octroyer), Olobe, chefs coutumiers. Rien qu’en parlant des tires genre raiamandreny, Olobe et chef coutumiers, on ne va pas bien comment cela peut résister au temps. Ces titres sont-ils des titres de noblesse transmissibles aux descendants ? Dans ce cas, ce serait contraire à la République, qui justement ne tient pas compte de la transmissibilité du pouvoir par simple filiation. Sinon, quid de la méthode de désignation initiale, du remplacement… À partir seulement de ces quelques exemples, on voit bien que des titres ou des mots de ce genre ne résisteront pas au temps ni à la pratique, car ils seront dépendants des sentiments ou des humeurs du temps.
Je ne suis pas juriste constitutionnel, mais je serai curieux de savoir dans la Constitution de quel État, en 2010, le substantif « amour » est inscrit. Pour sortir un peu du sérieux, en raisonnant par l’absurde, l’amour sur la place publique serait donc un droit constitutionnel, parce que « amour » il faut."...
(Extrait billet d'humeur @ http://www.madagascar-tribune.com/Constitution-et-sentiments,14794.html)

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..."L’objectif étant alors de satisfaire des besoins vitaux de notre société : un besoin de compréhension et non de vengeance, un besoin de réparation et non de représailles, un besoin de « Fihavanana » et non de victimisation.
C’est cette approche qui a permis à l’Afrique du Sud, par exemple, de construire son avenir.
Nous, malgaches, n’avons finalement pas le monopole du concept de « Fihavanana » car en Afrique du Sud, également, la commission Vérité et Réconciliation a été menée selon la théologie de « l’Ubuntu », propre à l’archevêque Desmond Tutu. « Ubuntu » qui est une notion traditionnelle qui proclame « une complétude naturelle de l’humanité, une complétude réalisée chez et par les autres ».

..."Il est loin le temps ou l’on pouvait crier « hazo lava e! » pour que les voisins accourent et prêtent mains fortes. Les temps des « halatra akoho » ont bien changés, même les vols de bœufs sont devenu de plus en plus violent, de plus en plus insatiables.D’aucun sait qu’il ne peut y avoir de développement sans sécurité, mais au fond tout le monde s’en fiche et se chacun se cloitre dans son petit cocon et « s’auto-sécurise », se bouchant les oreilles et fermant les yeux devant les exactions qui se perpètrent aux alentours.
  Triste sort pour les malagasy qui auparavant n’hésitaient pas à s’entraider, se protéger mutuellement, se réconfortaient et se respectaient. C’en est fini maintenant de ces salamalecs d’un autre temps, l’individualisme prenant le dessus, et la misère aidant, le « chacun pour soit … » est devenu le maxime qui gère la vie de chacun.Alors parler de « Fihavanana » dans pareil contexte semble bien désuet et vide de sens, le quotidien rattrape au galop, ce quotidien du chacun pour soit pour sa propre sécurité…"...
(Source : http://www.madagascar-tribune.com/Des-contre-verites-et-realites-sur,14780.html)
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 Le FIHAVANANA est tout ce qu'il inspire dans nos esprit semble trembler sous le poids de l'individualisme, et de la course de la vie. Cette notion est-elle toujours aussi présente dans nos coeurs qu'auparavant? avons-nous su en hériter de nos parents et Ray Amandreny avec dignité ou alors, est-ce devenu un pretexte à tout porter, autant nos périgrinations politiques que nos agitations sociales... Pour un oui ou pour un non, la notion de fihavanana s'en voit empruntée, utilisée, exploitée...
 Devrait-on redéfinir ce que le FIHAVANANA devrait être concrètement suivant ce que nous pouvons donner à son prochain et porter comme valeur du même type, ou doit-on définitivement nous dire que nous avons écrasé ce qui nous "faisait" et qu'il nous faut constater une régression à ce sujet?

UNE CERTAINE DEFINITION DU FIHAVANANA :

Le Fihavanana en réflexion par lucius : Le Malgache contemporain croit foncièrement que la singularité qui le différencie des autres nations est le fihavanana. Mais lorsqu’on lui demande de le définir, il est à court d’arguments. Il tombe dans les propos selon lesquels le mot n’a pas d’équivalent en langue étrangère et il préfére avancer des valeurs qui s’y rapprochent telles que « solidarité, concorde, pacifisme, amitié, ... ». Oui ! il y a des banalités comme telle présentes dans l’île que l’on voudrait tout simplement magnifier.

L’intelligence, faculté d’adaptation à une situation donnée, est la plus poussée chez l’être humain. De par cet avantage, l’homme a pris l’ascendant sur le reste des créatures de la nature. L’intelligence est en fait au nombre de trois : conceptuelle, pratique et sociale. La première est la capacité de l’esprit d’évoluer en abstraction, l’intelligence pratique la droiture à la réalisation des tâches, et la dernière la faculté de retourner en avantage la cohabitation en société.

L’exacerbation du fihavanana comme idiosyncrasie des habitants de Madagascar paraît toute récente. On ne l’a jamais entendu être instrumentalisé de la sorte lors de la période coloniale, ni pendant le XIXe siècle malgache, pas plus qu’auparavant. Bien que terme proprement malgache, jamais on n’y a tellement recouru qu’à l’époque actuelle. Il semble que sa fréquence d’utilisation relève de la nouvelle cohabitation nationale qui s’impose depuis le retour de l’indépendance. En effet, la période post-indépendance est un défi à la cohabitation des soi-disant « dix-huit ethnies » en raison de la « politique des races » cultivée par l’administration coloniale et le traumatisme des conquêtes merina, brutales durant ses dernières phases. Le vivre ensemble à Madagascar après les péripéties de l’histoire requiert un génie particulier.

Le fihavanana est l’expression malgache de l’intelligence sociale, par défi de l’évolution de son histoire. Il est une culture du consensus qui est loin cependant d’être un patrimoine typiquement malgache. En effet, alors que Madagascar n’était pas encore peuplé, le Grec Aristote enseignait déjà que « la vertu est le juste milieu entre les extrêmes », maxime qui résume ce qu’est la culture du consensus. Et certainement qu’elle a été présente chez les autres grandes civilisations nous ayant précédées, le plus ancien site archéologique du pays remonte à peine à 406 ap. JC (Andavakoera, dans la partie septentrionale). Les Malgaches ne sont donc pas si exceptionnels tels qu’ils se croient ; cette erreur d’auto-jugement est à mettre sur le compte de l’insularité. Le fihavanana, que l’opinion publique de la Grande île s’évertue à qualifier comme tempérament qui singularise les habitants de Madagascar, n’est que de l’intelligence sociale, soit une forme de prédisposition biologique. Il est ainsi naturel, au même titre que boire, manger ou se vêtir.

Des peuples en sont venus à l’extase en ayant cru qu’ils constituaient des nations élues de par la croyance en des exceptionnalités dont ils seraient les détenteurs. Le IIIe Reich qui croyait que la race germanique avait été conçue pour être le maître du monde, le Japon militariste qui prétendait simultanément être le « peuple du soleil » et donc devait dominer le reste du monde. Lorsqu’on exacerbe à l’extrême ce à quoi on est convaincu d’être unique, on tombe dans les dérives du fanatisme dont le lot qui l’accompagne est l’intolérance et le mépris de l’autre. À force de se replier sur soi-même en se référant sans cesse au fihavanana nous prenons le risque de nous considérer comme le nombril du monde. Un challenge d’ordre économique et social s’impose avant de courir le monde

QUELQUES POST MARQUANTS des internautes :
 
* Rako Danny - L’insécurité à Antananarivo n’est plus à mettre dans la rubrique « faits divers ». C'est désormais un phénomène de société. Il ne se passe plus un jour sans qu'on déplore de...s at¬taques à main armée, des cambriolages, des viols, etc., dans la capitale. Pour la énième fois, nous interpellons" les pouvoirs" afin qu'ils prennent des mesures drastiques pour éradiquer ou au moins limiter ce phénomène qui, à terme, pourrait déstabiliser le" régime". Les Tananariviens crient au secours, un SOS, mais qui ne semble pas du tout entendu ni à Ambohitsirohitra ni à Mahazoarivo. Nos dirigeants sont-ils trop préoccupés aux résolutions du dernier sommet de la Sadc, à la future composition du gouvernement ? Cette démission générale concernant l'insécurité à Antananarivo inquiète la population. Pire : maintenant les lieux où il fortement déconseillé de fréquenter, surtout pour les touristes étrangers, ont augmenté. Après 67ha, Analakely, Isotry, Behoririka, Anosibe, Andranomanalina..., voilà que le marché d'Andravoahangy devient lui aussi infréquentable. Des pick¬pockets y règnent, en effet, en maîtres. Depuis un certain temps, des vols répétés ont eu lieu, le plus souvent perpétrés par des femmes,selon les dires des victimes. Hier dans la matinée, une jeune fille a été surprise par la foule en flagrant délit de vol. Elle a failli être lynchée, et a été sauvée de justesse par des policiers. Une chose est sûre, les endroits trop populaires ou po¬puleux sont désormais à éviter. Ce jour et demain, on verra encore dans la presse. des assassinats, des braquages. Quand ce cycle de violences va't-il s'arrêter


AUTRES POSTS :

Sujet de départ --> comparaison entre notre Constitution actuelle et le projet de constitution nouvellement soumis à votre attention @http://www.facebook.com/note.php?note_id=478517848553&id=525497770)


* Malala S R-  C'est quoi aujourd'hui le fihavanana ? A t-il encore un sens ? On l'utilise pour tout maintenant pour justifier et donner une moralité et une respectabilité à ce qu'on fait, même au pire. On ne sait plus très bien ce que ça veut dire réellement ! Pour moi le fihavanana n'est pas une théorie ou une notion abstraite, c'est quelque chose qui se vit, au quotidien et qui s'accompagne d'actes. Moi je pense et ceci n'engage que moi, que Madagascar n'est plus le pays du Fihavanana. -Juste un détail, le mot Fihavanana n'existe pas dans le "Rakibolana malagasy" (Rajemisa-Raolison 1985) ! étaient-ce des visionnaires ? "

* Hanta R -  Le Fihavanana dans la constitution .... il... faudrait déjà que ces théories pensent à ce qu'en pensent réellement les gens... pas de définitions effectivement, juste une impression vague d'une identité commune sans laquelle nous ne pourons plus survivre..."

* Thomas H -  C'est vrai qu'à la vue de cette comparaison, on dire que peu de chose ont changés . Mais on ne changera rien non plus en ajoutant à chaque fois des patchs à l'ancien. Il faudrait oser detruire les acquis politiques depuis l'indépendance. Tout remettre en cause :même le Fihavanana, de toute façon nous n'avons jamais su l'appliquer."

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