mercredi 29 janvier 2014

PROFIL EN FACE N°1 : PATRICK RAHARIMANANA vers les Présidentielles.

Mr Raharimanana Patrick a accepté d'être le premier interviewé d'une série de portraits d'acteurs de la vie malgache.
Mr Raharimanana Patrick a accepté d'être le premier interviewé d'une série de portraits d'acteurs de la vie malgache.


Bonjour Mr Raharimanana,



Sur la planète facebook, je me rends compte que nous avons 230 relations en commun, et que votre liste ne comporte pas moins de 1650 amis ! Comment avez-vous approché ce réseau, et pour quelle raison y êtes-vous présent ?



C’est mon fils cadet qui m’a initié à cet outil extraordinaire, et j’apprends encore tous les jours. Je suis moi-même Ingénieur hydraulicien-informaticien mais la génération n’est pas la même, les jeunes actuels sont nés avec la technologie alors que nous, nous avons un vécu d’un autre environnement. Actuellement, 50% des malagasy ont moins de 18 ans et 75% moins de 45 ans, comme moi. Alors le réseau de type Facebook constitue le quotidien des jeunes, du moins ceux qui ont cette possibilité car 80% de nos compatriotes quand même n’a pas cette chance, si on peut parler de chance la possibilité de s’ouvrir au monde. Pour la liste de mes amis, j’aime beaucoup débattre sur la vie et la situation et le quotidien du pays. Plusieurs internautes m’ont demandé alors d’être leur ami et j’ai accepté très volontiers, mais concernant quelques-uns, c’est moi qui ai fait la démarche car j’apprécie leurs visions même si c’est en contradiction de la mienne. Je préfère aller vers les personnes qui n’ont pas les mêmes idées que moi, sinon autant rester seul avec soi-même si on partage toujours les mêmes points de vue.





Pensez-vous que facebook puisse avoir un impact en termes de vecteur de votre message, sur la décision hors norme que vous avez prise de vous présenter aux prochaines présidentielles ?



Une telle décision est le fruit d’un long parcours, je suis moi-même, comme on dit, tombé dans la marmite de la politique dès ma naissance, car mes parents avaient milité depuis longtemps dans des associations d’insertion de jeunes, d’aide au développement, de scolarisation et de santé avant d’aboutir à des prises de responsabilités politiques. J’ai été aussi Président des jeunes catholiques malagasy pendant quelques années (1986-1990) et ai continué dans la coordination nationale de l’association d’éducation civique et d’observation des élections (KMF-CNOE) pendant une dizaine d’année (1990-1998). Donc le choix de facebook est très significatif, car même si la plupart de nos compatriotes n’ont pas accès à ce vecteur, c’est le signal que je donne sur ce qui attend les malagasy ces 5 prochaines années, un signal pour combler le retard de Madagascar dans sa modernisation, gage d’un vrai changement et d’un réel développement durable. Ainsi, je tiens à signaler que les « amis » que j’ai sur Facebook, ne sont pas seulement quelques internautes désœuvrés qui surfent à leurs moments perdus, mais qu’ils constituent un véritable réseau de gens compétents, chacun dans leur domaine, constitués de personnes volontaires, désireux de s’engager réellement dans le développement de l’île.



Etes-vous un homme de politique avec des amis proches ou moins proches politiciens, ou êtes-vous un homme de terrain qui vise la plus haute fonction de l’Etat, est-ce que être les deux c’est possible ?



Le mot politique est dénaturé actuellement par ceux qui prétendent l’être. La politique concerne la gestion de la vie quotidienne de la cité, mais actuellement, le citoyen lambda, ne voit dans l’homme politique que celui avec son gros 4x4 bardé de gardes du corps armés de kalachnikov et de bazooka, celui qui ne voit pas la réalité du pays, celui qui promet monts et merveille et distribue des tee-shirts ou des sacs de riz lors des élections, il faut donc restaurer cette image de l’homme politique, se comporter comme tel, responsable de la vie quotidienne de la cité, faire montre de pédagogie pour expliquer ce que c’est que la politique, la véritable politique, être au service du peuple et de la nation. La population malagasy a vécu des années où les politiciens ont abusé de sa générosité, ce ne sera pas chose aisée de restaurer cette image, mais j’y crois, les malagasy sont désireux de sortir de cette situation, et une politique menée par un homme de terrain, près des gens ne peut que rencontrer des échos favorables, tant en ville qu’à la campagne. Les pères ou mères de famille sortent de la maison à 5h du matin et ne rentrent qu’à 20h du soir, mais en plus doivent demander encore à leurs voisins soit du sel, soit un bol de riz, soit un comprimé de médicament car leurs salaires sont largement insuffisants, l’argent manque. Ils se pincent le cœur en envoyant leurs enfants à pied à l’école, avec un petit sac de cantine de riz froid pour le repas de midi, repas avalé rapidement dans un jardin public peu entretenu.Donc j’évite les qualificatifs mais je me concentre à l’essentiel qu’est le vrai changement dans le quotidien de chaque Malagasy. D’ailleurs la plus haute fonction de l’Etat c’est celle de chaque citoyen, mais on l’oublie souvent, on l’oublie toujours, ou on l’ignore volontairement, c’est le citoyen qui vote, c’est le citoyen qui paye les impôts, c’est le citoyen qui consomme et qui fait marcher l’économie, c’est le citoyen qui paie le salaire de ceux qui sont aux responsabilités.





Pensez-vous avoir le savoir faire, et le savoir être, afin de pouvoir accéder à ce type de responsabilités, beaucoup pensent que le futur chef de l’Etat devrait tout savoir sur tout, tout maîtriser quand d’autres défendent que le chef de l’état est un chef d’équipe, et ne peut, ne doit, avoir la science de tous ces ministres et conseillers – une tête bien pleine bien entourée… qu’en pensez-vous ?



Moi-même, actuellement Expert en gestion en temps réel auprès des Entreprises, c’est mon cadet qui m’initie à facebook, alors celui qui prétend tout connaitre est le menteur du siècle, comme ceux qui disent qu’ils vont exploiter 30 millions d’hectares de terrain cultivable à Madagascar, alors que la superficie totale de notre pays n’est que de 587 000Km² c’est-à-dire 58 millions d’hectares… Les dirigeants doivent savoir que nos citoyens sont mûrs et méritent d’être traités en conséquence. Je suis sidéré en entendant certains dire qu’il faut que la nouvelle constitution soit votée par les députés car les gens ne vont rien comprendre, ou que de toute façon ils vont dire OUI, on retirerait donc au peuple malagasy le droit de choisir sa propre destinée, sa propre constitution ? Cette concentration sur une seule personne a fait toujours mal au pays. Pourquoi les décisions d’octroi de licence d’exploitation minière (un exemple parmi tant d’autres) doivent-elles toujours être prises sans concertation ni même simple consultation par la présidence ou la primature voire du ministre tutelle ? Sans qu’il n’y ait de débats, sans qu’il n’y ait de contrats ni de consensus auprès des premiers concernés ? A savoir les régions et les populations ? Alors que ce sont les fokontany et communes qui héritent des trous béants et des résidus de plomb ou autres matières toxiques laissées par l’exploitant minier ? Quelles sont les retombées pour les fokontany à part le saccage de leurs environnements ?





A chaque fois, sur nos murs d’accueil de l’actualité des amis, je vois que vous accueillez systématiquement une nouvelle relation personnellement en l’invitant à prendre connaissance de votre site fort bien fait http://www.vatofototra.com/ - Qui gère votre profil facebook, et comment faites-vous pour servir autant d’informations sur votre site, qui donne accès à des news actualisées, difèles et pertinentes, mais aussi à des débats citoyens forts utiles ?



La relation simple, directe et authentique est le point fort de Facebook, et je ne peux pas me permettre de confier cette partie à mes collaborateurs, je tiens à le faire moi-même avec mes mots, mon franc-parler et mon authenticité. C’est une manière aussi de me remettre en cause tout le temps ou alors de me conforter dans ma démarche. L’inconvénient, c’est le risque de se perdre dans les méandres de suggestions et critiques que vous recevez, mais à ce moment-là, il faut savoir garder votre ligne directrice, votre conviction intime forgée par votre histoire et parcours avec la vie du pays, une conviction affinée ou corrigée malgré tout par ces échanges fructueuses qui vont au plus près des besoins et réalités du pays. Pour vatofototra.com, ce site est né après la tuerie du 7 février 2009, les politiciens utilisent toujours les médias pour défendre leurs causes personnelles, des médias qui risquent ainsi de devenir la voix de leurs maîtres. Et à chaque crise, les médias deviennent un enjeu d’information et de désinformation, alors j’ai décidé d’apporter à nos concitoyens mes modestes compétences en la matière pour mettre à la disposition des internautes des informations de différentes sources, de différents points de vue, car je reste persuadé qu’un citoyen bien informé est un citoyen prêt et capable d’analyser et à entendre la vérité, donc participera aux réformes et aux vrais changements indispensables au pays. La devise du site : « Je ne partage pas vos idées, mais je me battrais pour que vous puissiez les exprimer », alors n’attendez pas à ce que vatofototra.com devienne le site de propagande d’un quelconque candidat.Pour les sources d’information, c’est le sacro-saint du métier de journalistes et sites d’information, je peux juste dire que j’ai un réseau inestimable à travers Facebook, appuyé par mes réseaux personnels constitués depuis 20 ans et que je remercie au passage, car c’est grâce à leurs confiances et à leurs prises de risque que vatofototra.com peut diffuser des informations inédites comme l’affaire de bois de rose avec son passif de un milliard de $US.J’ai vu dernièrement sur votre « mur » public vos félicitations envers les sections vitatsika DIANA, MELAKY, BOENY et vitatsika io, qu’est-ce que c’est au juste ?



Face à ce constat de pauvreté de la population, l’enrichissement subite au grand jour de beaucoup de dirigeants, face au pillage de nos richesses, …des débats sur Facebook ont suggéré de nous unir pour prendre nos responsabilités, alors j’ai pris la mienne en faisant appel à mes collègues Ingénieurs et Universitaires pour nous regrouper. En 24h, nous étions à plus de 200 personnes et des voix ont demandé à ouvrir le groupe vers toutes les bonnes volontés, et en 2 semaines nous étions 800 ingénieurs, universitaires, médecins, enseignants, financiers, officiers militaires, cadres d’entreprise dans plus de 50 pays, et plus de 1000 personnes pour les bonnes volontés, sans distinction politique. Nous avons alors mis en place le groupe « Vitatsika io ».J’ai soumis en public ma vision de société basée surtout sur un projet économique et social. Un projet qui reste inédit, car jamais à Madagascar un parti politique ou un candidat n’a soumis à l’avance son projet pour être débattu, critiqué, amélioré par le public. Nous nous sommes repartis alors en plusieurs groupes suivant ses compétences et nous travaillons avec les moyens technologiques modernes : soit sur Facebook, soit par mail, soit par vidéo conférence, car il y a parmi nos membres qui se trouvent à l’étranger et ceux qui sont repartis sur les 22 régions de Madagascar, avec une parité femme et homme assez élevée. Et la plupart sont des jeunes compétents et efficaces.Qu’est-ce que c’est également que le projet « valitanana », vous écrivez vouloir réunir un million de personnes… dans quel but et de quelle manière ?



Depuis 50 ans, à chaque événement on parle toujours de politique de lutte contre la faim, d’autonomie alimentaire, d’agrobusiness, de 30 millions ha de terre cultivable…mais le constat est implacable : d’année en année, la population s’appauvrit : il y a quelques années, une famille pouvait s’acheter un sac de riz de 100kg, c’est descendu à 50kg, puis l’on est arrivé à la situation où l’on achetait par kapoaka (par boite de lait concentré de 200g), et aujourd’hui, on achète par madco (boite de tomate de 50g), et dans d’autre zone, on parle même de vente de graine de riz blanc en cuillère à soupe.Pour dire que le problème de la famine et de la pauvreté sont là, et qu’aucun développement ni changement, et encore moins des réformes ne sont possibles si la population meurt de faim…Donc contrairement à ce qui a été fait depuis, c’est à dire prendre des mesures démagogiques et populistes comme les créations de tsakipôpy (cantine populaire) ou diminution artificielle du prix du riz –mesure antiéconomique avec effet boomerang pour un Etat sans moyens et face à un secteur agricole en déroute, nous prévoyons de relever le salaire minimum d’embauche SME ou SMIG à 200 000ariary/mois (100$US contre 25$US à l’heure actuelle, et contre 200$US à l’île Maurice) et mettre en place un programme social contre la famine et la pauvreté que nous appellerons « Valitanana ». Evidement, cette mesure de relèvement de SMIG entre parmi les mesures de restructuration globale de l’économie, avec une stratégie pour éviter l’inflation et le déséquilibre commercial. L'objectif est de réunir 1 million de personnes pour la lutte contre la famine et la pauvreté. C'est un contrat social pendant 3 ans payé au SMIG à 200 000 ariary.Ces personnes, avec un statut paramilitaire et encadrées par des militaires vont aider la population, les fokontany, à construire et à s’occuper des écoles (enseignement primaire, alphabétisation), à bâtir des hôpitaux et à y exercer, s’occuper des reboisements et en assurer le suivi, garantir la sécurité civile, développer l’agriculture, s’atteler aux constructions de barrages et canaux d'irrigations, faire les routes, construire des maisons et logements, revoir les adduction d'eau, l’électrification rurale, la rénovation des bâtiments publics, l’informatisation de l’administration, l’accompagnement des personnes âgées, des handicapés... Et tout dans un esprit de valitanana, notion prise dans la tradition d’entraide malagasy, c'est-à-dire, les personnes ou les régions qui bénéficient de cette opération s'engagent à fournir et la matière première basique trouvée sur place (sable, pierre, gravillon, bois...) et éventuellement l'hébergement ou la préparation des repas de ces équipes Valitanana. Ces équipes seront formées tout le long de leurs parcours et seront orientées vers un métier à la sortie de leurs contrats. Ainsi, apportant de l’aide, participant à la lutte contre la famine et la pauvreté, ils se retrouveront avec une compétence professionnelle à la fin de leurs contrats. Cette compétence va constituer le vivier des entreprises qui découleront de la stratégie de levier économique des grands travaux et de la politique de l’industrialisation et du tourisme.Le volet de la santé, l’enseignement gratuit pour tous et l’environnement seront la priorité de Vitatsika.


Vitatsika va déjà commencer à dispenser des formations à des milliers de personnes et trouver des moyens pour soutenir des groupes de jeunes, d’entrepreneurs, ou des projets de développement communautaires. Nous invitons d’ailleurs nos compatriotes à s’inscrire à ces formations ou se constituer en petits groupes pour soumettre un projet de développement ou un projet d’entreprenariat.


Vitatsika lancera dans ce sens des projets de développement pilote. Les projets doivent être globalement fonctionnels et autonomes après lancement. L'idée, c'est de se constituer un fond, lancer plusieurs projets et récupérer le fond pour développer d'autres :- Adduction d'eau potable (pompe fokontany) - pompage à eau- Village autonome en électricité solaire...- Cuisson solaire- Station radio information- Irrigation agricole- Informatisation école – Fokontany- Cybercafé- Cantine scolaire- Transport scolaire- Barrage hydro-électrique mixé avec décortiqueur à riz- Grenier à riz, tracteur- Moteur vedette- Outils de pêche - filet - frigo - alimentation électrique solaire- Elevage…



En début de mois, et très régulièrement avant cette date, vous avez introduit l’idée de « l’autoroute de l’unité nationale ».

Effectivement, j’ai choisi trois axes pour faire décoller notre développement :- La production (agricole, industrielle, minière, services-finances, automobiles…)- Le tourisme- La technologie – Energie (hors pétrole)Et je pars du principe que seul l’investissement peut créer de la richesse, et c’est à partir de la richesse que chacun peut avoir des ressources, l’Etat compris, et à partir de ces ressources chacun peut consommer et épargner, faire décoller et pérenniser la croissance économique. Nous avons alors choisi des grands travaux, que nous avons nommé « Autoroute de l’Unité Nationale » qui va longer tout le littoral de Madagascar avec des interconnexions à l’intérieur du pays, en fonction des concentrations de la population et les intérêts économiques, industriels, miniers et touristiques du pays.





Certains applaudissent des deux mains car conscients que le développement des régions, le désenclavement et l’essor des échanges économiques/touristiques passeront par là, quand je lis aussi que d’autres ne veulent pas entendre parler d’autoroutes à péage quand le niveau de vie est déjà au ras des pâquerettes, et disent que les urgences sociales, d’éducation, accès à l’eau, création d’emplois et sécurité alimentaire sont bien assez d’épines douloureuses dans le pied pour penser à autre chose, que pensez-vous de cela ?Vous parler d’urgences sociales ?
 
 N’est-ce pas d’urgence de créer des emplois, n’est-ce pas d’urgence justement un tel projet capable de générer des emplois rémunérateurs à un SMIG de 200 000ariary ? Les travaux d’autoroute seront confiés à des sociétés locales comme maître d’œuvre, les 10 000Km d’autoroute seront divisés en 200 lots de 50 Km, à leur charge de trouver des partenaires financiers et techniques pour la réalisation et/ou l’exploitation. Une entreprise peut prétendre répondre aux offres sur plusieurs lots en fonction des cahiers de charge avec la transparence et les règles de concurrence totale.Nous prévoirons alors une création supplémentaire de 1 million direct ou indirect d’emplois en plus des emplois issus de Valitanana. Il faut noter que l’existence de ce genre d’infrastructures (les autoroutes) va relancer toutes les sous-traitances locales : location de voiture, tourismes, restaurations, sécurités civiles, stations services, garage-dépannage, police de la route, entretien routier, vente automobile, contrôle technique automobile à confier à des professionnels privés assermentés…Madagascar est constitué de 4 millions de foyer avec 5 personnes en moyenne par famille, alors en plus de ceux qui ont du travail actuellement, si le projet d’autoroute et Valitanana peuvent créer 2 millions d’emploi supplémentaires, au moins chaque foyer aura une personne qui a un revenu minimum de 200 000ariary.



Pour l’arbitrage d’urgence, nous sortons complètement des pratiques antérieures qui consistent en un Etat providence, c’est-à-dire un Etat qui donne tout, et une population réduite à mendier. Nous proposons de donner véritablement la possibilité d’investir aux Entreprises privés locales avec des partenaires étrangers, dans un système de marché boursier permettant à tous d’y participer. Il y a aussi les communes qui peuvent se constituer en actionnaires comme toute personne dont le terrain serait nécessaire au tracé de l’autoroute, nous parlerons alors de cession de terrain, de participation à l’entreprise au lieu d’expropriation pure et simple. Le principe, c’est que chaque personne, chaque fokontany, ou chaque commune concernée par un projet public, ait le choix d’être bien indemnisé ou de donner ses biens en contrepartie d’une participation en tant qu’actionnaire du projet.Donc, l’urgence est gérée par le Valitanana mais le projet d’autoroute est financé en grande partie par le privé ou les communes qui vont gérer leurs patrimoines fonciers, miniers, marins…Pour le péage, il faut comparer au trajet Antsiranana/Toamasina. Actuellement, il faut 4 jours pour parcourir 2000Km de routes sinueuses, en traversant 4 provinces (Antsiranana, Mahajanga, Antananarivo, Toamasina), alors qu’avec l’autoroute on parcourra juste 300 Km en 4 à 5 heures, sans passer par Mahajanga et Antananarivo, sans les inconvénients de la situation actuelle (perte de temps, fatigue, pourrissement du produit transporté…) Faites le calcul du carburant, des amortissements de la voiture et le temps et difficultés passés en 4jours et 2000 Km face à un péage moins cher qui va assurer en même temps le problème d’entretien de la route, le péage étant la garantie d’entretien de cette autoroute. Il y a parmi les panelistes qui ont avancé l’idée de chemin de fer, moins cher et non polluante à la place de l’autoroute, mais nous avons estimé que l’autoroute procure plus de travail pour les malagasy et les entreprises locales, alors que le ferroutage nécessite de l’énergie et de la technologie qui dépendront totalement des entreprises et pays étrangers, nous ne mettrons pas en route des projets qui nous lieront pieds et mains aux pays industrialisés. La question de la pollution et de l’environnement est importante également pour nous, c’est une question d’ordre mondial, et nous entamerons aussi une réflexion pour développer les autres sources d’énergie que le pétrole ou produits fossiles générateurs de pollution. Vous avez mis en partage une partie de votre « projet économique et social » qui a remporté 86 commentaires : http://www.facebook.com/album.php?aid=2042607&id=1256349061 …et le sujet de la nationalité est ressorti entre autres retours : vous écrivez : « Notre code de nationalité doit évoluer avec notre histoire et réalité du pays. Ce n'est la faute à personne si la colonisation est passée par là, Madagascar est toujours ouvert vers l'extérieur et pourquoi les enfants nés de ces unions ne puissent pas couvrir leur « droit » ?Ce qui a permis la réponse suivante d’un facebookeur : « Au sujet de ton 1er commentaire, la réponse est: «INCITER LES FEMMES MALGACHES A EPOUSER ET FAIRE DES ENFANTS A DES HOMMES MALGACHES". A titre d’information...Il y a 3 semaines, Vol Corsair en partance pour Tana via Nosy-Bé:80% des femmes ...gasy...J'AI BIEN DIS 80%...étaient toutes dans les bras d'un vazaha...80%,C'EST GRAVE!!! Dernièrement, je me suis marié à Diego...sais-tu ce qu'on m'a dit à la mairie et au consulat????:"VOUS ETES UN CAS A PART..ON EN VOIT PAS SOUVENT DES COUPLES COMME VOUS"!!! Qu’en pensez-vous ?



Oui c’est la réalité, beaucoup sont dans la détresse totale, et pensent qu’aller à Andafy (à l’étranger) est la seule solution, même s’il faut se marier avec un vazaha (étranger, vieux ou pas, beau ou pas, aimant ou pas).Mais si vous demandez à chacun des 100 000 Malagasy vivant en France par exemple (première destination des Malagasy, suivie de loin par les Etats Unis d’Amérique, et maintenant le Liban, la Chine et l’Asie du Sud-Est), tout le monde vous dira qu’ils veulent rentrer au pays mais la situation économique et sociale du pays ne le leur permet pas. Restons toujours au cas des Malagasy en France, globalement, ils occupent des postes bien rémunérés, ce ne sont pas les malagasy qui s’occupent des égouts de la France, mais une autre frange d’immigrant, rien qu’à Paris, il y 400 médecins malagasy. Pour dire que nos ressources humaines, première richesse du pays s’en vont pour servir d’autres pays, d’ailleurs, ce diaspora est toujours utilisé par les politiques, soit pour les aider à renverser un pouvoir, soit pour un prétexte de tout genre, mais jamais ils ne lui ont donné la possibilité de voter et d’avoir leur représentant au sein des institutions. Je persiste aussi à dire que Madagascar a besoin de tous ses enfants, comment accepter de voir toutes ces communautés qui ont vécu à Madagascar pendant des générations et qui ne peuvent pas accéder à la nationalité malagasy, et ces communautés, sans les citer tous, les Karana (Indiens, Pakistanais, Libanais), les Arabes, les Chinois, les Comoriens, les Africains n’ont le droit à rien, et surtout pas au droit foncier, si cher au Malagasy ? Alors à coup de corruption tout devient possible, on crée ainsi nous-mêmes nos sources de corruption. Avec cette situation d’apatride, on les pousse davantage dans le communautarisme qui devient des sources de conflit ou des outils politiques, ils deviennent facilement des boucs émissaires pour des politiciens sans scrupule : - OPK… – opération Karana qui consiste à saccager leurs biens lorsqu’il y a crise ou lorsqu’on veut casser une manifestation. Et le résultat, ces communautés, avec le chantage des politiciens, deviennent un noyau de financement des campagnes électorales ou de lobbying pour un renversement ou raffermissement du pouvoir.C’est pour cela que nous allons faire évoluer le code de nationalité car notre histoire est passé par là, ne m’obligez pas en tant que fils de l’histoire de Madagascar de choisir entre ma mère et mon père qui ont dans leurs veines d’autres sangs venus d’ailleurs, ne m’obligez pas à choisir entre ma mère qui vient de Diego-Suarez, avec ses liens avec les Arabes et la France, et mon Père qui vient de Mahajanga avec son histoire avec les Indiens et les Comoriens, ne m’obligez pas à choisir entre ma femme et ma ville de naissance, ma femme qui vient d’Antananarivo avec son histoire de royauté où les Anglais ont été si présents, ma ville de naissance, ma Terre natale Toamasina avec son histoire avec les Chinois. C’est tout ça l’histoire de Madagascar, et cette histoire a fait naître des enfants qui lui ressemblent, de tous les horizons…





Vous avez écrit sur votre mur : «la Diaspora malgache envoie 350 millions de $US/an à Madagascar (la moitié du financement de la communauté internationale), quel degré d’importance accordez vous à cet ensemble dans le rôle qu’elle peut jouer pour le futur du pays ? Que pensez-vous de l’actualité et de l’activité des représentations politiques représentées à l’extérieur du pays, pensez-vous que cela ait un impact réel sur la vie politique locale ?

J’ai déjà abordé largement le cas de la Diaspora malagasy, mais sur le 350 millions de $US, nous avons conçu un système boursier pour accueillir ces fonds pour qu’ils participent à la croissance du pays en finançant des investissements et créations d’Entreprise, tout en profitant à la famille restée au pays avec les rémunérations du placement. Madagascar doit multiplier ses sources de financement pour éviter l’étranglement par un seul intérêt.



Vous avez posté une vidéo « ne laissez jamais la peur d’échouer vous arrêter » - avez-vous peur vous-même de ne pas atteindre votre but, et comment sur le terrain avez-vous planifié de vous intégrer dans le paysage politique Malgache ?



Qui n’a pas peur d’échouer ? Mais ne laissez jamais la peur d’échouer vous arrêter. La peur peut être utilisée comme une arme, une force intérieure pour avancer, se remettre en cause et trancher en cas de besoin. Une telle responsabilité ne vous laisse pas de marbre, car un moment donné, sinon tous les jours, vous devriez prendre une décision qui va favoriser un groupe mais en même temps qui va faire gronder voire léser un autre. Comment concilier l’exploitation pétrolière bitumeuse de Bemolanga par exemple, source de revenus importants pour la commune et l’Etat alors que la production d’un baril de pétrole nécessite un lavage à l’eau courante de 2 tonnes de gravât, et la pollution de l’eau avec le résidu de plomb et produits chimiques, source de cancer ne disparaissant qu’au bout de 600 ans ? Pour le paysage politique, je vais suivre ma logique d’approcher directement la population qui est la première concernée par ce changement et le développement, je vais m’occuper plus de sa formation car sans formation préalable, comment cette population va pouvoir participer à ces grands travaux ? Je ne veux pas arriver à cette situation où les industriels actuels vont chercher les mains d’œuvre qualifiées à Maurice, en Chine ou ailleurs et qui vont chercher même des poulets de chair à l’extérieur car les entreprises locales n’arrivant pas à assurer le marché…





Sur la page « info » de votre identité, je peux lire que vous avez fait « polytechnique tananarive ’89 », après l’établissement « sainte famille tananarive ‘84 » et que vous êtes établi à Majunga, quelle est votre histoire exactement, quelles personnalités sont vos parents, quel petit garçon et jeune homme avez-vous été ?



J’ai survolé un peu mon histoire auparavant, et c’est plus facile de parler des autres que de faire sa propre biographie.


Je suis né en 1965 à Fénérive-Est, Tamatave, à l’Est de Madagascar, j’ai quitté cette belle région à mon jeune âge pour Antananarivo, mon père était chercheur sociologue à l’Université d’Antananarivo, il vient de Mandritsara – Mahajanga, ma mère par contre vient de Diego-Suarez (ou Antsiranana). Nous étions éduqués dans la diversité, mes parents avec leurs 7 enfants, ont aussi comme tous malagasy qui se respectent éduqué d’autres enfants, parfois, on ne connaissait d’ailleurs pas leurs parents, il nous arrive souvent d’être une quinzaine à table, voire une vingtaine, nous avions une grande table pliable. On nous a appris la valeur du partage et la valeur de la parole donnée. Et avec ce nombre important à la maison, toutes les tâches du quotidien étaient partagées et organisées, et en tant que l’ainé des garçons, je me devais toujours de montrer l’exemple, dur lorsqu’on est adolescent, mais cela vous forme, rien qu’en me confiant la gestion de l’argent du petit déjeuner de la semaine… Au départ tout le monde vous accable, car l’argent est mal géré ou utilisé pour autre chose, et les 2 derniers jours plus de petit déjeuner ! Et là, aucun moyen de se cacher… Donc, vous êtes obligé de jouer la transparence, mais la transparence vous oblige à calculer, noter et rendre compte. Fort de ces expériences, je mettrais à la disposition du public la gestion du patrimoine de Vitatsika, les recettes et les dépenses à 1 centimes près. Evidement même si la loi actuelle n’oblige pas les candidats à déclarer son financement de campagne, le mien sera publié sur internet, et tout le monde pourra y accéder et voir la destination de sa participation. C’est une manière pour moi de me protéger aussi des demandes de contrepartie frauduleuse des financements de campagne.Qui va croire qu’une personne qui donne 50 millions de $US, avec des hélicos et des 4x4 ne va pas demander des contreparties pour amortir son investissement ? En passant par le collège Sainte Famille et le Service National Hors Force armée (SN) en 1984, j’ai suivi 5 ans d’étude à Vontovorona, filière Hydraulique spécialité informatique.Actuellement je suis marié depuis 22 ans et nous avons 3 enfants. C’est pour ca que j’attire toujours notre attention, de voir loin, 50 ans minimum. En regardant mon fils qui va passer son bac cette année, et va voter bientôt, il aura 67 ans dans 50 ans, c’est-à-dire qu’il ne va plus rouler avec une voiture à essence car il n’y aura plus de pétrole d’ici 50 ans, donc le futur est déjà chez nous, dans la maison, il va voter, il va faire le futur. Donc prenons des décisions qui vont influer notre vie dans 50 ans et non pas notre vie dans 5 ans (petites routes en terre, petites bricoles, angady, sarety…) ; Osons entrer dans notre siècle, ce n’est pas la peine de réinventer la roue, toutes les connaissances sont déjà là, les technologies et la modernisation sont là, faisons ENSEMBLE le grand saut.


Dans vos « pages » et centres d’intérêts, plusieurs m’ont interpellé : « barack Obama », « Jean Joseph Rabearivelo », et Nicolas Sarkozy » qu’avez-vous à en dire ?



Ce sont des personnalités importantes et jeunes qui ont marqué le visage du monde ainsi que le visage de Madagascar. - Barack Obama incarne l’image de rêve de l’impossible vers le possible si on se donne la main et Ensemble nous y arriverons. (Yes we can)- Nicolas Sarkozy, comme tous les chefs d’Etat français avant lui, suit de près l’histoire et l’actualité de Madagascar, même si chacun dit que Madagascar est indépendant, la main de la France est omniprésente dans notre pays. La preuve c’est à l’Elysée que la décision se discute actuellement pour la sortie de crise à Madagascar. La question n’est pas Nicolas Sarkozy, la question est notre lien avec la France, ou même plus pragmatiquement, notre relation avec l’Elysée et ses conseillers occultes, comment sortir de tout ça et promouvoir toujours la transparence ? - Jean Joseph Rabearivelo, un grand poète, un patriote intègre, un écrivain et un grand penseur. Un pays sans penseur est un pays voué à disparaitre, car il perd son âme.



L’AMI FACEBOOKPuis-je piocher au hasard un ami de votre liste et lui demander ce qu’il pense de Patrick Raharimanana l’homme – et Patrick Raharimanana et ses engagements ?Avec plaisir car comme dit le proverbe malagasy : « raha mitovy hevitra hatrany ny mpivady, dia na ny akoho mamana an-trano aza dia maty », fa raha miray hina kosa dia ho… Vitatsika io. « Si les époux ont toujours les mêmes opinions, même les poules couveuses (garantie de la pérennité) vont être abattues » mais si nous nous mettons ENSEMBLE, nous y arriverons.

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