mardi 28 janvier 2014

Mais qui veut la peau de Marc Ravalomanana ?

Février2011

Un candidat de taille risque de rater la prochaine élection présidentielle. Il s'agit de l'ancien chef de l'Etat, Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud depuis le 17 mars 2009 mais qui pourrait encore y rester pour un bon moment avant de pouvoir rentrer dans le pays.

C'est du moins ce que prévoit l'article 14 du nouvel accord politique de sortie de crise, initié par les médiateurs de la Sadc et soumis aux différentes sensibilités politiques depuis avant-hier, avant que celui-ci ne soit adopté définitivement d'ici peu. Cet article prévoit en effet : «Marc Ravalomanana ne devrait pas rentrer à Madagascar jusqu'à l'instauration d'un climat politique et de sécurité favorable dont l'appréciation relèvera de la compétence souveraine et exclusive du futur gouvernement à l'issue des élections…»

Cette stabilité concerne notamment le plan institutionnel. Après le référendum constitutionnel du 17 novembre dernier, le pays s'apprête maintenant à aller vers les différentes élections destinées à mettre en place toutes les institutions de la 4è République dont le nouveau président de la République.

Marc Ravalomanana étant interdit de retour, il ne serait pas candidat à cette élection. D'autant plus que son cas ferait aussi l'objet d'un examen particulier du nouveau gouvernement qui sera nommé par le nouveau président de la République. En tout cas, le prochain gouvernement d'union nationale qui sera dirigé par un premier ministre de consensus n'est pas autorisé à procéder à cet examen.

On sait que les partisans de l'ancien président s'évertuent encore à chercher tous les moyens de faire accepter le retour au pays de ce dernier… afin qu'il puisse se présenter à ladite élection. Mais les chances d'aboutissement de cette revendication semblent presque nulles.

Place aux grosses pointures

En dépit du fait que l'accord prévoit des mesures d'apaisement, relatives notamment à l'octroi d'une mesure d'amnistie pour les événements de 2002 à 2009, force est d'avancer que Marc Ravalomanana ne serait pas sur la liste des bénéficiaires de cette mesure. Pour la simple raison que les poursuites judiciaires dont il fait l'objet sont déjà annoncées et prévues par l'article 13 de la feuille de route en ces termes : «…sont exclus de l'amnistie les crimes contre l'humanité, les crimes de génocide et d'autres violations graves des droits de l'homme et des libertés fondamentales…».

De fait, il est très tentant d'avancer que Marc Ravalomanana ne prendra pas le départ de la prochaine course à la magistrature suprême du pays. Mais même si cela se confirme, cette course s'annonce âpre pour tous les prétendants au titre, car les uns et les autres se guettent continuellement dans leurs préparatifs respectifs.

Ce sera une course stratégique et réservée peut-être aux seules grosses pointures, car les «fantaisistes» pourraient certainement ne pas faire le poids et risquent de s'essouffler avant même le départ

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Misaotra!