mardi 28 janvier 2014

PHILIBERT TSIRANANA - Politika

Philibert Tsiranana : premier président de la République de l’île de Madagascar
Homme politique de renom, Philibert Tsiranana fut le premier président de la République de l'histoire de l'île de Madagascar. D'origine très modeste, aucun n'aurait pu imaginer un instant à quel fabuleux destin le père de l'indépendance malgache allait être voué ! Philibert Tsiranana voit le jour officiellement en 1912 et officieusement en 1910 dans une petite localité du district de Mandritsara, au nord ouest de la Grande Ile. Issu d'une famille de bouviers appartenant à l'ethnie des « Tsimihety », le jeune Tsiranana était dès le départ voué à garder le troupeau familial.

Mais un évènement tragique, la mort de son père, allait changer le destin d'éleveur de boeufs tout tracé du jeune Philibert. En effet, suite à cette tragédie, Tsiranana, confié à un oncle, eut l'opportunité d'intégrer une école primaire grâce aux bons offices de ce dernier. Se révélant être un élève assidu et brillant, le jeune garçon gravit petit à petit les échelons. En 1926, il réussit à décrocher son certificat d'études du second degré.

Cela lui permet d'intégrer en 1930 la prestigieuse école « Le Myre de Vilers » situé dans la capitale de la Grande Ile : Tananarive. Formé au métier d'instituteur par cet établissement, Tsiranana décroche son diplôme au bout de quelques années et se paie même le luxe de sortir major de sa promotion. Embrassant dès lors une carrière dans l'enseignement, le jeune homme fera profiter de ses connaissances sa région natale avant de se lancer un nouveau défi : celui d'accéder au professorat, chose qu'il accomplira en 1945. Décrochant l'année suivante une bourse d'études au sein de l'école normale de Montpellier, Philibert Tsiranana quitte Madagascar pour la France métropolitaine en novembre 1946.

Parallèlement à cette carrière flamboyante dans l'enseignement, Tsiranana s'intéresse énormément à la politique de son pays alors sous la coupe du colonisateur français.

Ce goût de la politique, le jeune instituteur l'hérita de son mentor, Paul Ralaivoavy qui était à l'origine d'un groupuscule d'obédience communiste en 1946 : le GEC (Groupe d'Etudes Communistes de Madagascar) auquel d'ailleurs Tsiranana avait lui-même adhéré. Grâce à ses relations dans le GEC, l'enseignant put créer à son tour en 1946 son propre parti politique : le PADESM (Parti des Déshérités de Madagascar).

Le mouvement du jeune Tsiranana entendait à l'époque lutter contre les inégalités dont souffraient les côtiers (les Malgaches originaires des côtes malgaches) dans la classe politique malgache devant la prédominance des Merina (ethnies originaires des Hauts Plateaux et de la capitale malgache en général). Durant son séjour sur le territoire français de 1946 à 1950, Philibert Tsiranana prenant encore davantage conscience du manque d'accessibilité des côtiers à l'élite de la société malgache, prend l'initiative de créer l'AEMC (Association des Etudiants Malgaches Côtiers).

De retour sur le sol malgache en 1950, il prend alors une part active dans la vie politique malgache.

C'est ainsi que l'homme, enfin politicien, grâce à un discours progressiste contrastant avec ses positions originaires et prônant l'unification et la réconciliation nationale pour faire taire les différends tribaux, réussit à se faire élire au poste de conseiller provincial dans la circonscription de la province de Majunga en 1952. Homme politique ambitieux, Tsiranana réussit en 1956 à se faire élire député de Madagascar.

Grâce à cette nouvelle ascension, l'homme se dote d'une stature d'envergure nationale qui lui permet d'être le relais « naturel » des revendications indépendantistes malgaches auprès de la France. Cependant, politique pragmatique, Philibert Tsiranana savait que le seul moyen d'accéder à l'indépendance passerait par une négociation pacifique sans effusion de sang.

Confirmé ainsi comme étant un des leaders malgaches les plus influents, Tsiranana mettra en place un nouveau parti politique avec la complicité de quelques compagnons du PADESM : le PSD ou Parti Social Démocrate. Séduisant les autorités coloniales par sa politique progressiste et modérée, Tsiranana connaît une ascension irrésistible, aidé en cela par la volonté desdites autorités d'instaurer une autonomie progressive dans les colonies africaines. C'est ainsi qu'en 1957, il accède à la vice-présidence du Conseil du Gouvernement.


Trois ans plus tard, le 26 juin 1960, Philibert Tsiranana réussit à convaincre le Général De Gaulle d'accorder la souveraineté totale à la Grande Ile et devient par la même occasion le premier président de la République de Madagascar. Cet exploit vaudra au président 7 ans d'état de grâce de la part du peuple malgache. Partisan au départ du libéralisme politique à l'occidental, le régime de Tsiranana vire peu à peu à une « démocratie restreinte » qui ne voit les principes démocratiques appliqués effectivement que dans les grands centres urbains.

Usé petit à petit par le pouvoir et déphasé par rapport aux réalités politiques, Philibert Tsiranana ne pourra empêcher les insurrections estudiantines de 1971 qui auront raison de lui. A bout, il confie les pleins pouvoirs au chef d'état-major de l'Armée : le Général Gabriel Ramanantsoa le 18 mai 1972. Mis au ban de la politique, Tsiranana décède le 16 avril 1978 en laissant à la Grande Ile un héritage politique des plus importants et un bilan économique plus qu'honorable.

liens de l'association : http://philibertsiranana.org/index.html

Un témoignage d’une ancienne secrétaire ayant travaillé à l’ancien Hôtel de ville de la capitale incendié en 1972, membre du PSD, atteste que le président Philibert Tsiranana est un initiateur des actions sociales à Madagascar. La dame en question faisait partie des équipes féminines qui sillonnaient les quartiers d’Antananarivo avec mission de recenser les familles défavorisées d’où étaient issus les enfants qui travaillaient au « porter Madame » (petits porteurs des emplettes plus ou moins lourdes des femmes). Le Président donnait des emplois aux parents de ces enfants, de la nourriture lors des fêtes nationales et, par le biais de la Fondation Philibert Tsiranana, envoie certains étudier à l’extérieur ou, pour les jeunes filles, dans des centres de formation en couture ou en artisanat.

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