mercredi 29 janvier 2014

Quels financements pour les candidats en campagne? - Appel de Bagneux/opinion

L'entité -Appel De Bagneux Madagascar- entre dans le débat et répond à la question ouverte sur les financements des campagnes électorales des candidats aux élections présidentielles à Madagasikara, et leur transparence.


..."l’opacité du financement de la campagne de 2001 de Marc Ravalomanana - et y compris, la victoire politique (électorale ?) qui en a suivi - e
st à l’origine de beaucoup de maux, de blocages et de fantasmes qui empêchent tout déroulement crédible et fiable d’un exercice électoral aujourd’hui.

D’abord, l’illusion s’est installée dans la tête de toutes les « prétentions ». Illusion qu’il suffisait d’avoir des « financements » pour prétendre accéder à la magistrature suprême au travers des élections. Puisque Marc Ravalomanana aurait battu Didier Ratsiraka grâce à ses « financements » propres... ou pas...
Pourtant sans faire de révélations tonitruantes, quelques menus contrôles suffiraient pour découvrir que les « financements » en question ne viennent pas des « fonds propres » du candidat devenu Président en question. Il suffirait également de regarder les services rendus -une fois qu’il est devenu « chef de l’État » - pour « retour d’investissements » à certains groupes financiers ou industriels extérieurs pour savoir que ces fameux « financements » se sont d’abord faits sur des « deals » payables a postériori sur les richesses publiques du pays.
C’est pour cela que l’état d’esprit avec lequel les candidats abordent cette élection est une question essentielle : comptent-ils seulement faire valoir leur puissance financière pour gagner l’élection ? Ont-ils un projet des équipes et de réels soutiens de conviction ou simplement des clientèles aux avidités et servilités pécuniaires pour faire leur électorat ? Qu’ont-ils comme obligations en retour d’investissement vis-à-vis des puissances financières qui viendraient « les soutenir » ?

Ensuite, l’autre question sous-jacente est l’insuffisance des réquisits et contrôles préalables au dépôt des candidatures.
Insuffisance qui a entraîné notamment cette comédie qui ridiculise l’élection présidentielle, notamment avec cette quarantaine de candidatures dont les deux tiers se concurrencent entre le témoignage inutile et le farfelu honteux. Car, la plupart des justifications de candidature de certains et certaines se fondent justement sur leur éventuelle capacité financière à mener campagne. La campagne électorale se résume ainsi à des successions de « grandes messes » religieuses ou festives et à des déploiements caricaturaux de mobilisations clientélistes rémunérées... Débauches de moyens qui s’opèrent, pendant que l’écrasante majorité de la population est sans abris, sans nourriture et sans aucune sécurité de vie.
Il s’agirait donc de commencer d’abord par limiter, par des voies plus politiques de représentativités préalables et de réelles capacités à exercer les plus hautes fonctions de l’État, le nombre de candidatures dans cette élection de la personnalité qui aura, tout de même, à être le premier personnage de la nation et de l’État. Mais il est vrai que lorsque un « mino fotsinty ihany » puis un "DJ" ont accédé à cette haute fonction sous prétexte qu’ils disposaient de la manne financière pour qu’ils y accèdent, il est difficile de retenir toutes les prétentions putatives (qui ne veut pas dire prostitué pressée...).

Enfin, la véritable réflexion qui devrait être engagée est celle, conjuguée avec la réduction et la sécurisation du nombre des organisations politiques représentatives, des modalités de financements publics et limités des campagnes électorales.
Ces financements publics - contrôlés et limités - permettraient d’éviter les débauches de moyens (et pas seulement de moyens...) qui accompagnent les campagnes électorales, alors que le pays meure de faim.
De même, un contrôle accru de ces dépenses de campagne réduirait les inégalités de traitement des candidats - pourvus de représentativités préalables - durant ces fameuses « propagandes ». Cette réflexion est, en vérité, valable dans les pays développé. Mais elle est d’autant plus cruciale dans les pays aux conditions de vie faméliques comme Madagascar.

La démocratie coûte effectivement chère pour qu’elle soit ; non seulement galvaudée et contestable, mais également qu’elle soit trop excessivement répétitive pour qu’elle puisse garder son caractère solennel et déterminant... mais ceci est un autre débat. Trop d’élections tuent la démocratie...

Pour conclure, concernant l’article partagé par Erika Cologon Hajaji,(la Nation - sur le questionnement autour des fonds de financement du candidat Hajo Andriainarivelo)  il est à noter tout de même qu’il émane d’un journal dont la filiation d’opinion est bien connue et du coup il en devient presque étonnant la valorisation qu’il fait, en creux, de la candidature de Hajo Andrianainarivelo. Visiblement celui-ci apparait, pour les tenants ou les ex-tenants du pouvoir à Madagascar, comme un prétendant à craindre, donc plutôt sérieux pour les échéances à venir... à suivre...
De l'autre côté, pour essayer d'être juste (car nul n'est totalement objectif...), les réactions de Hajo Komity Mpanohana, semblent plutôt accréditer que leur candidat serait effectivement doté pour affronter financièrement cette campagne... Reste à savoir si ses financements le rendent dépendant ou pas lorsqu'il viendrait à exercer les fonctions de Chef de l’État... En tout cas si sa "famille" (comme vous, nous avons vu, l'article de LOI à ce propos) met - comme on dit - "la main à la poche", ce sera déjà une première par rapport à ses prédécesseurs... Si il est élu... à suivre...

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