mardi 28 janvier 2014

Trafic d'influence & Conflits d'intérêt... je crie ton nom

De 2000 à 2010, le monde a pu observer la dégradation rapide des conditions de vie, non seulement dans les pays dits du Tiers Monde, mais aussi dans les pays riches de l’Occident.

Les accords de libre échange signés de la décennie antérieure ont montré leurs façades d’écrans de fumée, concentrant les capitaux entre les riches du Nord économique, et ceux du même Nord. Les attentats du 11 septembre 2001 ont profondément chamboulé l’ordre géopolitique mondial, donnant du grain à moudre au terrorisme impérial des États-Unis pour asservir le Moyen-Orient, le plonger dans le chaos pour perpétuer l’hégémonie étasunienne, et voilà que depuis, règne un parfum d’anti-islamisme électoraliste primaire à l’autel du microcosme politico-médiatique occidental. Les conflits armés et trafics d’armes ont prospéré, dans le soutien des gouvernements occidentaux avec les dictatures, les paramilitaires et les forces décuplées de l’OTAN.

Dans le même temps, la globalisation économique colonisait tous les espaces traditionnels des pays dominés, privatisant agriculture, santé, éducation, transports, accès aux ressources, culture, et transformait le dogme de la concurrence pure et parfaite en un gigantesque oligopole à échelle planétaire. La violence structurelle de l’Union Européenne, des pouvoirs autoritaires et agressifs (de Reagan à Berlusconi, en passant par Thatcher), dont les chefs d’État ont enjoins la doxa de la dérèglementation des marchés financiers, œuvrait à la liberté de circulation des individus. Sauf que le Nouvel Ordre Mondial, décrété à l’effondrement de l’URSS, que les élites politiques appelaient tant de leurs vœux, n’avait absolument rien de démocratique, je ne vous l’apprends pas, et a démantelé l’État-Nation au profit des consortiums d’entreprises multinationales gouvernant et détruisant la planète. De tous ces méfaits de l’économie globalisée, sommairement et non-exhaustivement énumérés, cette décennie a parallèlement marqué la naissance de nouveaux pôles de contestation de la société civile internationale, l’émergence du mouvement altermondialiste, et la radicalisation progressive (de gauche ou de droite) des opinions.


2011 termine de distiller son premier mois, et voila que contre toute attente, des mouvements sociaux de contestation d’une efficacité rarement observée contre les pouvoirs autoritaires fleurissent de l’Afrique du Nord, ravivant un espoir de résistance pour de milliers de personnes résignées et étrangères au néolibéralisme meurtrier. Plus que jamais, le discours altermondialiste semble redorer son blason de crédibilité. En France, nous voyons souvent Jean-Luc Mélenchon défrayer la chronique des journaleux, et faire s’égosiller nombre de commentateurs autorisés à dire que ce parlementaire socialiste est un populiste.

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Qu’il soutient le « régime dictatorial » de Cuba, insinuant que s’il était élu, la France deviendrait une dictature à la cubaine ou vénézuélienne. C’est déjà un non-sens d’affirmer que Cuba et Venezuela sont des dictatures. Autant remettre d’emblée les pendules à l’heure, le populisme n’est ni plus ni moins que la critique des élites pour prôner une politique au bénéfice du peuple. Tout « populisme » ne signifie pas nécessairement dictature autoritaire. À l’inverse, la France montre depuis nombre d’années qu’elle peut être vue comme une dictature, ou démocratie autoritaire. Les détracteurs médiatiquement influents qui utilisent ces mots pour cribler J-L Mélenchon de critiques acerbes, connaissent pourtant bien le sens de ces termes, vu qu’ils sont passés par des formations élitistes en science politique, ou en administration générale et publique. Est-ce à dire que vouloir une démocratie participative d’initiative citoyenne calquée sur le modèle bolivien est un acte populiste ?

Que tous ceux qui manifestent une méfiance vis-à-vis du pouvoir des classes favorisées socialement, agissant dans le mépris des classes dominées, sont des populistes ? Que tous les militants communistes, libertaires ou révolutionnaires sont des populistes ? Dans ce cas, je veux bien être gouverné par des socialistes populistes. Et je préfèrerais avoir un président sympathisant de Cuba et de la Bolivie, plutôt qu’un qui propose d’envoyer des flics en Tunisie pour aider à réprimer les manifs. Passons…


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L'Egypte reçoit chaque année 1,3 milliard de dollars d'aide militaire américaine




"Le changement démocratique en Egypte est important, mais en terme de realpolitik, il est difficile d'imaginer qu'un [nouveau] gouvernement égyptien continuera sur la voie d'une relation étroite avec Washington" constate dans le Wall Street Journal David Schenker ancien expert du Pentagone en charge du Proche-Orient.
"Si les Frères musulmans parviennent au pouvoir et rompent les relations de l'Egypte avec Israël, il est plus que probable que l'armée continuera à jouer un rôle important. Hors, celle-ci dépend fortement des Etats-Unis et ne voudrait sûrement pas perdre l'accès à l'armement américain", se rassure Jeffrey Goldberg dans un blog de la revue The Atlantic. Il rappelle pourtant que "la 'stabilité' créée par les régimes autocratiques au Proche-Orient n'est qu'une illusion", qui "au final n'aboutit à rien de bon."

L'aide militaire accortée à l'Egypte, aussi importante soit-elle, "constitue en partie une escroquerie" estime l'universitaire Juan Cole sur le site de The Nation. Cette aide militaire considérable (1,3 milliard de dollars par an) fournie par les Etats-Unis depuis que l'Egypte a fait la paix avec Israël en 1979, constitue, en quelque sorte, un bakchich pour que Le Caire reste en bons termes avec Tel Aviv. Et cette aide ne fait que passer en Egypte pour se retrouver aussitôt dans les coffres de l'industrie américaine d'armement.

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...et le voisin israélien



William Hartung, expert dans les questions d'armement est inquiet pour l'après Moubarak: "si c'est un régime anti-américain qui voit le jour en Egypte, il sera extrêmement bien armé avec du matériel américain... Peut-être devrions-nous cesser de déverser en masse des armes dans cette région et permettre aux courants démocratiques de s'exprimer" plaide-t-il.
"Quand le Shah d'Iran a été renversé, ce qui avait commencé comme un mouvement en faveur de la démocratie a rapidement été balayé par des islamistes radicaux, ce que sont aujourd'hui les Frères musulmans." prévient Kathleen McFarland sur Fox News, faisant le parallèle avec la révolution iranienne en 1979. "Nous ne devrions pas tirer le tapis sous les pieds de Moubarak comme Carter l'avait fait avec le Shah d'Iran" souligne l'ancienne conseillère pour la sécurité des administrations Nixon et Reagan.
"Les révoltes en cours montrent qu'Israël n'est pas le centre des problèmes au Moyen-Orient", explique pour sa part Kenneth Bandler sur le site de Fox News. Ce responsable de l'American Jewish Comittee tente de se convaincre que "les Israéliens, qui font l'objet de toutes les opprobres peuvent sourire maintenant que les médias sont focalisés sur les troubles dans le monde arabe". Sachant qu'une chute d'Hosni Moubarak pourrait encore isoler plus Israël.
George W. Bush, zélote de la démocratie
"George W. Bush avait raison quand il demandait, en novembre 2003, si les Arabes étaient 'condamnés par l'histoire ou la culture à vivre sous le despotisme' ", soutient Elliott Abrams, ancien conseiller pour la sécurité de George Bush, dans le Washington Post.
"Il arrive parfois qu'une première élection réellement libre voie les forces modérées si peu préparées qu'elles se font écraser par les extrémistes comme cela a été le le cas en Palestine en 2007. Mais ce qui est sûr, c'est que les régimes qui rendent la vie impossible aux modérés rendent l'option extrémiste beaucoup plus probable." assène Elliot Abrams qui estime que les mots d'Obama en faveur de la démocratie égyptienne ont été trop faibles et sont arrivés trop tard.
L'Amérique, pas si puissante
"Les Etats-Unis ont soutenu Moubarak si longtemps en raison de deux craintes: la crainte d'un autre Khomeiny et celle d'un autre Nasser", explique l'éditorialiste Ross Douthat dans le New York Times.
"Les Américains se réfugient dans les théories" précise-t-il: "la realpolitik, le néo-conservatisme, le non-interventionnisme..." "Mais l'histoire se moque souvent de nous. Nous avons soutenu des dictateurs et nous avons étés entraînés dans le tourbillon du terrorisme; nous avons promu la démocratie et vu les islamistes arriver au pouvoir en Irak et en Palestine; nous avons organisé des interventions humanitaires et nous sommes retrouvés dans le bourbier somalien. Nous sommes restés à l'écart et avons du assister au génocide rwandais. Nous sommes intervenus en Afghanistan [en soutien à l'Alliance du Nord, face à Moscou] puis en sommes partis et avons vu les talibans prendre le pouvoir; nous sommes à nouveau intervenus en Afghanistan et sommes restés, et nous y voilà pris au piège..." "Tôt ou tard, les théories échouent car le monde est trop compliqué pour elles." "Consolons-nous en nous disant qu'en Egypte, ce n'est pas à l'Amérique de faire de choix".
Les Etats-Unis marginalisés?

"La seule certitude maintenant semble être le changement. Et les Etats-Unis se retrouvent marginalisés", prévient Jon Alterman du Center for Strategic and International Studies sur le site Politico. "Pourquoi devrait-on penser que qui que ce soit en Egypte -les manifestants ou le gouvernement - soit spécialement intéressé par ce que font les Etats-Unis?"


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ET L'à FRIC de la France ?

Guerres civiles, dictatures, pauvreté, analphabétisme, malnutrition... La situation catastrophique de l'Afrique francophone soulève de nombreuses questions. Pourquoi tant de misère dans des pays si riches en matières premières ?

A qui profite l'argent du pétrole, de l'uranium, du diamant, du bois, des minerais ?. les relations franco-africaines se résume en grandes lignes ainsi : la confiscation des indépendances, le pillage des matières premières, le soutien de dictatures, la complicité de génocide au Rwanda...

I. Françafrique : un peu d’histoire avant de partir
Une décolonisation inachevée
Offensives françafricaines
II. voyage en Françafrique
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Voyagistes ayant pignon sur rue
Les entreprises françaises en Afrique : pillage et dictatures
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Institutions : quelques idées de visites
  • La « cellule africaine » : la cabinet noir
  • L’armée française et les services français
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À ne pas manquer (pour bien comprendre)
  • Le génocide des Tutsi au Rwanda
  • L’Affaire Elf
  • L’Angolagate
III. Changement de Cap
Devoir d’indignation, devoir de mobilisation
  • Afropessimisme et racisme ordinaire, moteurs de la complicité silencieuse
  • Halte au pillage
Résistances africaines
  • Figures emblématiques de la lutte…
  • … et lame de fond militante
  • La dette au cœur des mobilisations africaines
Réinventer la solidarité internationale
  • Endiguer le dévoiement de l’APD : « d’abord ne pas nuire » ?
  • Contre l’impunité, défendre la justice en France…
  • … et construire la justice internationale
  • Agir sur les causes politiques

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