mardi 28 janvier 2014

gestion des déchets "Je consomme et je jette à mes pieds l'emballage"


L’insalubrité règne en maître dans la capitale sénégalaise

Devenue une ville très peuplée, Dakar est très sale surtout en cette période hivernale. Partout dans la capitale, le constat est le même. Des dépotoirs d’ordures à gogo se situent à chaque coin de la rue. Fatiguées de cette situation dans laquelle elles se trouvent, les populations crient leur ras le bal.



Il est 13 heures. Nous sommes à Niarry Tally, un quartier populeux de la capitale sénégalaise. De fines gouttelettes d’eau tombent sur nous. Sachets d’eau vides, mangues pourries, gobelets à jeter, cigarettes, restes de nourritures, bouteilles en verre ou en plastique entre autre forment des tas d’ordures le long de la chaussée. Le décor n’est pas beau à voir et le relent qui y dégage est insoutenable. Raison pour laquelle, les passants n’hésitent pas à mettre leurs mouchoirs sur la bouche et dans les narines. Au beau milieu de ce décor, un homme d’un age avancé est entrain de chercher avec l’aide d’un bâton en fer des objets réutilisables sous la pluie de cet après midi. Tout à coup, une adolescente de 15 ans environ est venue jeter un grand sachet noir rempli d’ordures de toutes sortes sur les lieux. Si tôt après, les chiens errants qui étaient couchés tout prés, accourent et commencent à fouiller le sachet à la recherche de quoi mettre sous la dent. A l’image de cette fillette, les habitants de ce quartier viennent ainsi chaque jour déposer sur la route leurs ordures ménagères qui forment ainsi des "mbeubeuss" en miniature. De ce fait, ceux qui habitent à côté des ces dépotoirs sont en contact permanent avec les ordures. L’odeur nauséabonde les empêche de vivre normalement. Ngala est un commerçant à Niaary Tally.



Tenant sa boutique de prêt-à-porter depuis quelques années juste à côté de ces ordures, le jeune homme n’y va pas par quatre chemins pour accuser les populations comme les principaux responsables. « Si toute la capitale sénégalaise est devenue très sale, c’est la population qui en est l’unique responsable. Par exemple dans notre quartier, nous avons un grand camion qui vient du lundi au dimanche récupérer les déchets. Mais vous voyez les gens ne l’attendent même pas. Ils préfèrent jeter les ordures par terre. Sincèrement nous sommes fatigués par la mauvaise odeur constante », argue t-il très remonté. Babacar Mbaye, employé de la mairie de Dakar qui s’occupe des déchets dans cette zone abonde dans le même. « Les populations sont indisciplinées. Elles font ce q’elles veulent. Au lieu de nous attendre, elles jettent les ordures n’ importe où. Et finalement, chaque matin, nous venons nettoyer les dépotoirs et ramasser les ordures. A cela s’ajoutent également, les charretiers qui viennent je ne sais ou la nuit déposer leurs ordures ici et personne ne réagit. C’est vraiment déplorable. L’Etat doit prendre les mesures idoines pour punir sévèrement les gens mal éduqués», s’indigne notre interlocuteur. A l’image de ce quartier, d’autres endroits connaissent le phénomène de la saleté. Au centre ville par exemple, juste entre le marché Sandaga et le rond point du même nom, un grand dépotoir est repéré. Et les commerçants et autres habitués des lieux en ont tout bonnement ras le bol. Une vendeuse de légumes à Sandaga accuse l’Etat dans cette affaire. Interrogée sur la permanence de la saleté dans ce lieu, elle affirme : « Personnellement, c’est l’Etat qui n’a pas fait son travail. Il faut comprendre que la population augmente de jour en jour. De ce fait, il (l’Etat) doit augmenter le nombre de personnes qui s’occupe des ordures. Aussi, il faut le dire, les voitures qui ramassent les ordures se font rares parfois. Dans ce cas, les déchets qui ne sont ni mangeables ni gardables, sont jetés dans les rues. On y peut absolument rien. »



Ces ordures qui ont finit par se répandre partout ont beaucoup de conséquences et sur les populations et sur notre environnement. Cheikh Diop, médecin explique : « Les déchets, associés aux boues et autres papiers, ainsi que les sachets en plastique, et les eaux usées constituent des gîtes pour les microbes qui, avec l'aide du vent et des mouches,entraînent les maladies des mains sales. A titre d’exemple, nous pouvons citer : le cholera, la conjonctivite, les dermatoses. Ceci nous permet de dire que la prise en charge de ces désagréments appelle à une responsabilité individuelle (chacun doit faire en sorte que son environnement immédiat soit propre, et que cela se propage en tache d'huile jusqu'à la responsabilité gouvernementale ou communale, parce que tout simplement, les bons citoyens font un bon peuple. »



Si le docteur se préoccupe de la santé des populations, les écologistes quant à eux craignent les effets que les ordures peuvent avoir sur la nature. Monsieur Omar Diagne, écologiste explique : « La pollution des ordures contribue dangereusement aux polluants organiques d'ou les nappes phréatiques touchées causeraient une grande catastrophe. Et les conséquences sur notre environnement sont énormes. D’abord, il y a : la diminution des rendements agricoles par la disparition des terres arables, la baisse de la démographie à cause des maladies qui peuvent engendrer un problème de santé publique ».Mieux encore, il ajoute : « Egalement la saleté engendre d’autres méfaits telle la baisse du taux du tourisme qui est un secteur très puissant de l'économie sénégalaise. Aussi, le problème de la saleté reste entier même si l’Etat du Sénégal a investi des milliards dans les contrats d’Ama et de Veolia. » Parlant de ces structures qui s’occupent des ordures à Dakar et dont fait allusion Mr Diagne, elles sont pointées du doigt par certains. C’est le cas de cette mère de famille habitant Thiaroye Kao (quartier aussi sale que Niarry Tally). Remontée face à la saleté de sa localité, cette dame affirme : « Cela fait plus de 20 ans que j’habite ce quartier. Mais franchement je ne vois pas l’intérêt d’une quelconque structure qui s’occupe personnellement des ordures. Ici les camions se font rares. Raison pour laquelle nous avons transformé certains endroits en décharges. Cela ne nous plait guerre mais nous n’avons pas le choix. Et puis ce sont nos enfants qui en souffrent le plus. Je pense que l’Etat du Sénégal doit régler ce problème par tous les moyens. » Un employé de Veolia trouvé entrain de ramasser les ordures en ville ne l’entend pas de cette oreille. Notre interlocuteur qui veut se protéger de toute identification affirme du haut de ses 1m70 : « C’est vraiment ingrat de la part des gens de nous indexer, nous qui passons tout notre temps à ramasser les déchets. Vous savez ils nous accusent tout bonnement pour justifier leurs actes qui sont tout sauf civiques ».



Un autre employé du ministère de l’environnement et balayeur de son état, se dit tout simplement heureux de cette situation. D’après lui, « si la ville n’est pas sale, je ne balaie pas, et si je ne balaie pas, je ne suis pas payé…. »

Source : sununews.

----> Selon vous, un pays en voie de développement, clairement avec une population en forte précarité, a-t-il plus de difficulté à appliquer les règles d'hygiène, est-ce un problème d'éducation, un manque de moyens mis sur ce poste par les gouvernements, un manque de mise à disposition des populations de service de nettoyage, ramassage poubelles, poubelles de rues etc...
Pourquoi est-ce plus fréquent de voir de trés mauvais reflexes au niveau des règles de propreté des espaces communs dans certains pays et pas dans d'autres?

-----> A Madagascar, nous savons que la saison des pluies mélangée à ces cas d'insalubrité menaient même au retour des maladies types choléra et autre! Comment se fait-il que nous n'assumions pas le changement des habitudes!

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