mardi 28 janvier 2014

INTERVIEW REMISE EN QUESTION :« Les valeurs culturelles malgaches excluent la démocratie »

                                  Décembre 2010

Ce consultant politique parle de l’évolution de la démocratie à travers l’histoire nationale.
• Quelle dimension donnez-vous à la notion de démocratie, à l’heure actuelle ?– La notion de démocratie a évolué. À Athènes, la démocratie ne rimait point avec la liberté. Des nouvelles valeurs s’ajoutent donc au concept de démocratie. Ce sont, entre autres, les droits de l’homme, les droits et libertés fondamentaux, les libertés d’opinion, d’expression, de presse, de religion, l’égalité ainsi que le droit des minorités.

• D’après vous, Madagascar a-t-il déjà vécu une période démocratique depuis l’indépendance ?– Sur le plan formel, la République a été instituée en 1958. Mais la démocratie malgache a été souvent remise en cause. Cela ne nous a pas empêché d’affirmer que la grande île a connu formellement des périodes qualifiées de démocratiques, surtout sous le régime d’Albert Zafy et sous le quatrième mandat de Didier Ratsiraka.

• Existe-t-il une corrélation entre la démocratie et le développement économique ? – Les périodes démocratiques n’engendrent pas systématiquement des croissances économiques. Sous le régime d’Albert Zafy, entre 1993-1996, l’économie a connu son niveau le plus bas. Le produit intérieur brut (PIB) a chuté de 16% entre 1990 et 1996, le taux d’inflation cumulé à 240%. La plus forte période de croissance que Madagsacar ait jamais connu se situe entre 1996 et 2001, d’après les rapports de l’INSTAT/DIAL en 2004.

• Les valeurs culturelles traditionnelles tiennent-elles une place dans le concept de démocratie ? – La démocratie est un concept occidental. Elle pouvait être imposée dans les autres pays. Mais elle ne correspond pas du tout aux valeurs culturelles malgaches et africaines traditionnelles. La démocratie ne correspond en rien à la mentalité non occidentale.

• Le processus actuel de résolution de crise est-il démocratique ? – Ce n’est pas un processus démocratique. Le tenant du pouvoir n’a pas été élu. Espérons que la communauté internationale ne commettra la même erreur qu’en 2002. A l’époque, elle avait manifesté une reconnaissance envers un gouvernement de fait. On ne peut pas laisser les gens se livrer à un coup d’État et régulariser la situation autour d’une table de négociations après.

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