mardi 28 janvier 2014

Marc Ravalomanana et AN Rajoelina vers un accord de dénouement de crise ?

Janv2011

Au bout de 8 jours de négociation à l’hôtel « Le Hintsy » à Ambohimanambola, la mouvance Ravalomanana et l’UDR/TGV ont accouché d’un procès verbal de réunion, prêt à être signé par les deux principaux protagonistes de la crise, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Les deux partis s’accordent à confier la présidence de la transition à Andry Rajoleina et à considérer pour la conduite de la transition les forces politiques suivantes : UDR, Mouvance Ravalomanana, TGV, Mouvance Zafy, Escopol, Mouvance Ratsiraka et autres sensibilités politiques. Par ailleurs, les deux camps s’entendent sur la mise en place d’un gouvernement d’union nationale dirigé par un PM de consensus, l’élargissement du Parlement et l’augmentation à 10 du nombre des représentants des sensibilités politiques au sein de la CENI dont 8 répartis équitablement entre la mouvance Ravalomanana et leurs alliés d’une part et l’UDR/TGV et leurs alliés d’autre part. 2 membres seront issus des autres sensibilités politiques. La mouvance Ravalomanana et l’UDR/TGV s’accordent également sur la mise en place du Conseil du Fampihavanana Malagasy (ou CNR) présidé par une personnalité reconnue pour son sens du Fampihavanana et s’engagent à œuvrer en commun pour l’instauration d’un climat d’apaisement politique et social. Quant au retour au pays de l’ancien président Marc Ravalomanana « après l’instauration d’un environnement politique et sécuritaire favorable », les deux camps s’entendent que les autorités de la transition veilleront à la protection de sa famille ainsi que de ses biens.

6 points de divergence. Le procès verbal de réunion en question soulève 6 points de divergence. En effet, si la mouvance Ravalomanana propose la recomposition de la HCC, l’UDR/TGV suggère son maintien. Si la mouvance Ravalomanana reconfirme sa proposition de Mangalaza Eugène comme PM de consensus ou à défaut de ce dernier une personnalité issue de la mouvance, l’UDR/TGV pense que la nomination du PM de consensus relève de la compétence souveraine du président de la HAT parmi les personnalités proposées par les diverses entités politiques. Si la mouvance Ravalomanana propose qu’au PM du gouvernement d’union nationale soient adjoints deux vice-premiers ministres issus des deux parties protagonistes principales qui seront désignés sur proposition de leur entité respective, l’UDR/TGV soutiennent que l’opportunité de la création de deux vice-primatures soit laissée à l’appréciation souveraine du président de la HAT. Et si la mouvance Ravalomanana propose le Pr Albert Zafy pour présider le Conseil du Fampihavanana Malagasy (ou CNR), le camp Rajoelina s’y oppose. On remarque que le procès verbal qui servira de base de négociations élargie à l’arrivée de la délégation de la SADC ne fait aucune mention sur la répartition des sièges au sein du gouvernement d’union nationale.

Deux TIM, deux quotas. Le cas Raharinaivo a également ralenti les négociations d’Ambohimanambola. Car si la mouvance Ravalomanana revendique la présidence du Congrès de la transition, l’UDR/TGV préconise le maintien de Raharinaivo Andrianantoandro. Les avis divergent également sur le quota du TIM ou de la mouvance Ravalomanana dans le Congrès et le CST. La mouvance Ravalomanana soutient que les 78 et les 28 représentants de la mouvance respectivement au sein du CT et du CST sont tous proposés par Marc Ravalomanana. L’UDR/TGV s’y opposent. Pour ce groupement pro-Rajoelina, les 35 députés du quota de Raharinaivo au sein du CT doivent être reconduits. Il appartiendra à la mouvance Ravalomanana de proposer les 43 nouveaux membres. Quant au quota de la mouvance Ravalomanana au sein du CST, cette mouvance suggère que ses 28 représentants doivent être tous proposés par son chef de file. Or pour l’UDR/TGV, les 15 sénateurs du quota de Raharinaivo au sein du CST doivent être maintenus. Et la mouvance Ravalomanana n’aura qu’à proposer les 13 représentants restants. En tout cas, les deux chefs de file pourraient apporter des modifications à ce résultat des négociations d’Ambohimanambola. Un résultat qui fera d’ailleurs l’objet d’une négociation élargie à l’arrivée de la délégation de la SADC prévue aujourd’hui.

Recueillis par RAJAOFERA Eugène
  
Les sceptiques ne manquent pas. Mais aboutir à un accord avant l’arrivée du Dr Leonardo Simao n’est pas impossible entre le TIM, le TGV et l’UDRC qui discutent depuis quelques jours sur les solutions consensuelles de sortie de crise. Des résultats ont été obtenus sur des sujets ardus. Les positions inflexibles d’autrefois se sont assouplies. Le TIM a accepté qu’Andry Rajoelina soit le Président de la transition. Le TGV et l’UDRC admettent l’intégration des mouvances au sein du Parlement. D’autres points sont restés conflictuels mais quelques acquis sur la base de compromis pourraient déjà faire l’objet d’un accord. La classe politique toute entière attend les résultats de ces négociations au Hintsy. La marche vers le consensuel et l’inclusif est avantageuse pour certains intérêts mais désastreuse pour d’autres qui freinent des quatre fers devant les initiatives.


Les vraies solutions

 

Après deux ans de crise, la lassitude se fait de plus en plus sentir. L’appauvrissement de la population s’accentue de jour en jour. Les pertes d’emplois pour des milliers de gens n’ont toujours pas été compensées jusqu’à présent. L’augmentation du chômage a accentué  l’insécurité et la délinquance comme jamais auparavant.

 Les suspensions d’aides et de crédits de la part des bailleurs de fonds sont douloureusement ressenties par les structures qui en ont bénéficié. Au total, la vie est plus dure dans chaque foyer à cause de l’inexistence ou des révisions à la baisse des ressources.

 La classe politique est-elle consciente de cette situation ou pas encore ?
 L’heure n’est plus aux tergiversations qui n’ont comme conséquence qu’une perte de temps et d’argent. L’extrême-Sud est dans la sécheresse et la famine. Elle serait au plus mal s’il n’y avait pas les dons humanitaires internationaux.
 Dans la capitale, c’est la guerre de sièges qui préoccupe la classe politique. Il est temps d’appliquer les vraies solutions qui prennent pied sur le large consensus et l’inclusif.

Pourquoi aller aux élections si les conditions de leur crédibilité ne sont pas réunies ?  Pourquoi n’apporte-t-on pas aux  points faibles dénoncés les remèdes nécessaires. Ne veut-on pas que des observateurs internationaux viennent suivre le déroulement des élections ? N’accepterait-on  pas la neutralité dans la  préparation et l’organisation des élections pour ne pas reconnaître l’importance de l’augmentation des membres de la CENI ? Enfin jusqu’à quand attendra-t-on l’avènement du gouvernement de consensus souhaité par les différents accords depuis deux ans ? C’est le temps de la prise de conscience, la classe politique doit abréger sa récréation. L’accouchement d’un accord à l’hôtel Le Hintsy pourrait être porteur d’espérance dans la résolution de la crise.
 Mais le risque d’avortement des négociations en si bon chemin n’est pas à écarter surtout si les intérêts particuliers dament le pion à l’intérêt général.

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