mardi 28 janvier 2014

C'est encore une bataille de "leadership" interne qui fait échouer... un coup d'état!

22 November 2010
 

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Entretien exclusif de Tananews avec le Lieutenant-Colonel A.D. sur l’affaire BANI. Le Lieutenant-Colonel A.D faisait partie des éléments ayant initié la mise en place du Comité Militaire de Salut Public. Il a cependant quitté le groupe le 17 novembre dernier. Il nous a expressément demandé de ne pas citer des noms complets pour diverses raisons stratégiques et sécuritaires.

Tananews (TN) : Vous dites que vous avez fait partie du groupe de militaires ayant initié ce qui a été qualifié de mutinerie à Ivato. Cet échec était-il prévisible pour que vous preniez vos distances ? Lieutenant-colonel A.D. (L-C A.D.) : En effet j’ai été membre de ce « groupe » comme vous le qualifiez. Peut-être que cet échec était prévisible. Mais tout dépend du moment, quand est-ce que cet échec est devenu prévisible. Le fait est qu’il y a eu des stratégies biens planifiées, mais que ces stratégies n’ont pas été suivis. L’objectif était d’exécuter d’abord l’ « opération » avant de faire La déclaration, pour bénéficier de l’effet de surprise. Nous attendions également un appui matériel de pointe.  Comme cette démarche n’a pas été appliquée j’ai aussi vite décidé laisser tomber la cause, suite à la première déclaration du CMSP à Ivato.
 TN : Pouvez-vous en dire plus sur l’objectif de cette « opération »  
L-C A.D.: Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il s’agissait de dissoudre le régime actuel et écarter A.R, le Gal C.V et A.R, par tous et Tous les moyens.  Je ne peux vous dire davantage.


TN. : Vous avez dis que les consignes stratégiques préétablis n’ont pas été suivis. N’étiez-vous pas tous des militaires bien formés et bien placés pour savoir qu’il fallait s’en tenir aux plans ?
L-C A.D. : En vérité, ce rapprochement a connu d’innombrables désaccords avant de se solder en une équipe. Le plus grand point de débat  était au niveau de celui qui sera placé à la direction du nouveau régime. Les consignes voulaient R.R. à la tête d’un régime militaro-civil, tandis que le Gal N.R. voulait lui-même diriger le CMSP, l’équivalent du directoire militaire d’antan. D’autres éléments optaient pour M.R., encore un régime mixte.
Je crois que cette bataille de leadership constitue la principale source de ce désaccord qui a entrainé certains à ignorer les stratégies planifiés

TN. : Selon les rumeurs, vous aviez reçu une grande somme d’argent de Marc Ravalomanana ou encore de Didier Ratsiraka. Votre mot là-dessus ?
L-C A.D. : Écoutez ! Qu’il y ait eu ou non financement, la plupart sinon la majorité d’entre nous l’aurait tout de même fait. Et j’ose vous dire que nous étions nombreux. Il ne s’agissait pas uniquement des officier ayant fait cette déclaration. Seulement, beaucoup de nos éléments ont eu la même réaction que moi dès qu’ils ont su que la déclaration a été faite de façon aussi précipitée. La corruption n’a pas atteint la totalité des éléments armés. Il est partiellement vrai que nous avons reçu de l’aide, mais l’argent n’était pas notre unique motivation.


TN. : Concernant le Gal N.R. et le Cl C.A., est-il vrai qu’ils étaient des éléments infiltrés ?
L-C A.D. : Moi-même je me demande. Je crois, mais ce n’est pas forcément vrai, qu’ils n’ont pas été infiltrés.
TN. : Mais ils se trouvent bien à présent (Dimanche 21/11/2010 à 13:20) à Ankadilalana alors que les autres officiers ont été directement été expédiés à Tsiafahy.
L-C A.D. : Si les autres sont à Tsiafahy, c’est parce qu’ils ont un antécédent judiciaire. Ce qui n’est pas le cas du Cl C.A.


TN. : Qu’en est-il de la suite des opérations ?
L-C A.D. : Pour le moment rien. Une opération avortée est tout simplement clôturée. Sachez seulement que les éléments ayant fait cette première déclaration ne sont qu’une partie de ceux qui voudront se lever pour la Patrie. Cependant, il s’agit d’une affaire militaire. Rien ne doit être laissé au hasard. Nous autres sommes dans l’obligation de faire profil bas pour le moment mais ce n’est pas pour autant que nous resterons le bras croisés. Le moins que les civils et les politiciens puissent faire pour nous aider c’est de gagner du temps, car du temps il va nous en falloir.

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