mardi 28 janvier 2014

Blog du net - [Rovahiga] Tranche de vies, tranches de vues

Les choses vont de mal en pis pour le président de la Haute Autorité de transition (HAT), Andry Rajoelina, dit TGV, qui s'enferme dans sa stratégie de fuite en avant. Le gouverneur de la Banque centrale de Madagascar (BCM), Frédéric Rasamoely, l'aurait récemment informé qu'il ne peut plus intervenir sur le marché des changes pour soutenir la monnaie malgache car les recettes en devises provenant des exportations sont insuffisantes et souvent non rapatriées dans le pays. En l'absence d'un afflux d'investissements directs étrangers ou d'aides internationales, les réserves en devises de la BCM sont toutes déjà affectées à des dépenses urgentes. Du coup, les ministres de TGV sont à l'affût de sources de financement occultes pour étayer leur budget ou arrondir leurs fins de mois.

L'affaire Intertek. Depuis quelques semaines, Solofo Rasoarahona, le conseiller spécial du ministre des finances Hery Rajaonarimampianina, prépare la signature d'un contrat en faveur d'Intertek pour le contrôle pré-embarquement des importations malgaches. L'objectif est de tailler des croupières à GasyNet, la joint-venture entre SGS et l'Etat, qui s'occupe actuellement de contrôler les importations à leur arrivée à Madagascar. L'idée d'un contrat avec Intertek s'appuie sur le mécontentement de certains importateurs vis-à-vis de GasyNet, mais cela risque surtout d'amputer les caisses de l'Etat des revenus collectés par cette société. C'est ce qui explique l'opposition du directeur des douanes, Vola Razafindramiandra, à ce projet. D'autant que son promoteur, Solofo Rasoarahona, est le roi du mélange des genres. Non content d'œuvrer pour le compte d'Intertek, il est associé avec le ministre des finances au sein du Cabinet auditeurs associés (CGA), lequel est le commissaire aux comptes ou le conseiller fiscal de nombreuses sociétés de la place, dont plusieurs sont sous le coup d'une enquête fiscale.

Le deux Mamy. Deux personnalités ont le vent en poupe : le ministre des mines Mamy Ratovomalala et Mamy Ravatomanga, le patron du groupe Sodiat. Le premier a joué un rôle non négligeable dans la mise en place du contrat minier avec la société chinoise Wisco (exploitation du fer de Soalala), qui aurait payé pour cela 100 millions $, dont la BCM n'a toujours pas officiellement confirmé la réception. Toutefois, le plus influent des deux est sans conteste Mamy Ravatomanga : ce dernier est un proche de TGV et le patron du quotidien La Vérité. Depuis fin 2009, il est administrateur représentant l'Etat au sein de Telecoms Malagasy (Telma), ancienne firme étatique aujourd'hui contrôlée par des sociétés privées. En outre, il est le lobbyiste attitré d'Iqbal Rahim, l'actionnaire des sociétés Galana raffinerie terminal (GRT) et Galana distribution pétrolière (GDP). Il y a quelques mois, il a racheté à la société EEM l'immeuble Pradon à Antananarivo pour 2,7 millions €, et il s'emploie maintenant à le rentabiliser. C'est ainsi que le groupe Galana a décidé de résilier, fin 2010, le bail de son siège d'Antananarivo auprès de la société Sacoplast appartenant à la famille Hiridjee, pour aller s'installer dans l'immeuble Pradon. Enfin, pour jauger de l'influence politique de Ravatomanga, un exemple suffit : c'est lui qui a remis le CV d'Hery Rajaonarimampianina à TGV pour qu'il le nomme dans son gouvernement. Devinez qui est le commissaire aux comptes des sociétés du groupe Sodiat !

TGV s'inspire de Ravalomanana. Comme le laissait déjà présager un document d'orientation économique de la HAT, adopté il y a quelques semaines, TGV est en train de se laisser influencer par les thèses nationalistes. Ainsi, un décret ministériel devrait être prochainement adopté pour instaurer une sorte de monopole de l'importation des produits pétroliers : l'Etat accorderait un marché d'importation à une seule société auprès de laquelle les distributeurs de la place devraient s'approvisionner. Parallèlement, le gouvernement pourrait décider de fixer d'autorité le prix des produits à la pompe, ce qui engendrerait une double contrainte (à l'import et à la vente) pour les compagnies pétrolières. Il n'est pas certain que ce système permettra à l'Etat de récupérer une partie de la plus-value réalisée actuellement par les compagnies pétrolières. Celle-ci risque plutôt de tomber dans l'escarcelle d'hommes d'affaires proches de la HAT, qui vont se ruer pour obtenir ce contrat d'approvisionnement exclusif ou le faire attribuer à une société avec laquelle ils sont de mèche. Une belle bataille de lobbying en perspective.

http://rovahiga.over-blog.com/article-tgv-se-prepare-un-hiver-austral-morose-53714906-comments.html#comment74528861
MADAGASCAR : NOTRE PAIN QUOTIDIEN …
Des bus se renversent dans les rizières pour excès de vitesse ou pour défaillances techniques ou pour cause d’ébriété du chauffeur, des hommes femmes et enfants y ont perdu leur vie. Une petite fille de 7 ans a été mutilée à mort après avoir été violée. Ses agresseurs lui ont arraché les bras jusqu’à l’épaule, sa tête aussi et ont jeté le tout dans un ravin fourré dans un sac de jute. Des organes vitaux comme les yeux, la langue, le cœur. A Toliara, un « vazaha » (étranger de race blanche) a failli y laisser sa peau après s’être accouplé avec une  femme tout en se faisant filmé, sur un lieu « fady » (interdit par la coutume). Les jeunes gens du coin munis de frondes et de sagaies les ont ratés de peu. Le terrain où s’était passé les ébats amoureux, se trouvait à proximité de quelques cimetières.

De jeunes hommes se pendent ici et là dans leur maison, sans qu’aucune explication ne soit donnée. Les cadavres d’un jeune couple (un adolescent de 18 ans et une jeune fille de 15 ans) furent découverts dans le lac d’Andraikiba à Antsirabe ils étaient ou s’étaient attachés des pieds aux bustes. Une histoire d’amour qui a fini mal ? 12 Personnes du même village (Analavory) ont trouvé la mort à cause d’une maladie non connue.

200000 emplois supprimés de 2009 à 2010,  et 139 autres employés de la zone franche Galaxy Andraharo viennent d’être mis au chômage technique à partir d’aujourd’hui. Une serveuse travaillant dans un restaurant de Toamasina a été « vendue » à un étranger  par son patron. Après de très dures semaines de sècheresse, la pluie continue de tomber depuis quelques jours sans trop de violence mais assez pour inonder les zones basses de la capitale. Dans la partie nord de l’ile, on craint des risques d’inondations. Des orages et des vents violents sont annoncés dans la zone littorale d’Antalaha à Mahajanga.

A Ambohimarina Itaosy, une villa été attaquée par des hommes armés de fusils et d’armes de poing. A Soavina, après 2 hommes ont péris dans l’attaque. Les malfaiteurs ont averti le quartier de Fenoarivo qu’ils vont venir prendre d’assaut les habitants de ce fokontany. Au 67 ha Ambodin’Isotry, des détrousseurs se sont fait plaisir en jouant au passe-passe, comme dans un match de rugby  avec un sac contenant 1 million d’ariary appartenant à homme qui était dans sa voiture d’où le sac a été dérobé. La nuit, dans leur maison, les gens se relaient pour monter la garde car avec la pluie qui tombe, on ne peut s’attendre qu’à des attaques de voleurs armés ou pas !

Le prix du riz vient d’accuser une hausse après l’annonce du gouvernement d’une baisse prochaine. Et comme le prix de l’essence vient de monter, gageons que le riz s’achètera encore plus cher que maintenant.

Pas grand-chose ! C’est le quotidien de ceux qui ne sont pas au pouvoir. Voilà peut-être pourquoi les gens font de la politique, pour se mettre à l’abri plutôt que de nous mettre à l’abri.

Ecoutons ce que nous raconte « tananews.com » sur le sujet évoqué ici :

Désiré Ramakavelo : « Je ressens ce que la population endure actuellement »
Le Gal en retraite, Désiré Philippe Ramakavelo, et non moins membre du CST communique son opinion face à l’insécurité qui prend de l’ampleur depuis quelques mois. A cet effet ce politicien réclame davantage de responsabilité de la part des forces de l’ordre. « Si vous avez faits des efforts, faites-en plus. Mettez en place de la bonne stratégie, et donnez le matériel qu’il faut à la police communautaire » lance-t-il. Et d’ajouter qu’il peut ressentir ce que la population doit endurer actuellement, puis que lui-même a été victime d’une attaque à son domicile, il y a de cela quelques années. Par ailleurs, Désiré Philippe Ramakavelo s’est permis de s’étaler quelque peu sur ses traumatismes personnelles, vis-à-vis de cette fameuse attaque à son domicile. « Depuis on ne se sent plus en sécurité, on ne vit plus en paix, même le moindre aboiement de chiens dans les rues nous fait des rebondissements dans le cœur. Je suppose que la population vit la même chose, voire pire » a-t-il déploré. Un DJ à la présidence, un officier spécialiste des bombes qui fond en larmes, et maintenant un Général à la retraite qui a presque peur de son ombre, Madagascar est loin d’être un pays banal.

rov@higa

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Misaotra!