vendredi 7 février 2014

Dossier et débats : Langue Française et langue Malagasy à l'école.

"Andrianiko ny teniko ny an'ny hafa feheziko
(je suis fier de ma première langue, et je maîtrise celle ou celles des autres)."
Cité par Liva Ran 

" Les cours de malagasy, outre l'écrit , l'oral , il y avait la poésie et les hainteny, antsa, kabary etc... de plus de nombreux auteurs à l'instar de Rabearivelo nous ont laissé de la matière !
Pour ce qui est de l'histoire , nous avions un cours sur l'histoire de Madagascar chaque semaine en plus du programme d'histoire de la France et des gaulois. Pour la géographie, forcément nous étions amenés à apprendre les différentes régions déjà en 4ème avec la géologie où nous avions là aussi matière avec ces richesses du sous-sol malagasy; quartz, mica, labradorite, etc...
Nous les avions en main quand ailleurs ils se contentaient de photos! et chaque année , nous plantions des arbres ce qui outre le fait de nous sensibiliser à l'écologie bien avant que les écologistes n'existent, nous permmettait de connaitre nos forêts , nous apprenait les climats et les reliefs de notre île. Qui n'avait pas sa carte de madagascar en plastique pour tracer les contours des cartes à dessiner?"
Roland Rakotondrabe - débat sur le web
"La malgachisation comme langue d'enseignement malgache dans nos différentes écoles ,de la maternelle à l'Université, n'est pas encore ,pour le moment une solution. Il faut d'abord qu'on instaure l'égalité de chance dans toutes les écoles et pour tous les élèves et Etudiants.

Je dis égalité de chances :
1° le nombre d'élève par enseignant soit équitable aussi bien au fin fond de brousse que dans les grandes villes ( 1 instituteur = 30 élèves maxi)
2°- la répartition des enseignants soit équitable (aussi bien au fin fond de brousse que dans les grandes villes)
3° qu'il n'y aura plus d'instituteurs fonctionnaire et instituteurs FRAM
4° de la classe de 6éme au terminale :qu'il n'y aura plus surnombre d'enseignants dans certains établissements et dans certaines villes ou région. Exemple dans des lycées de Tana ,il a des profs d'Anglais ,d'allemand..... alors que dans les lycées des province ,ça fait parti des rêves.
Nous allons d'abord résoudre ces cas pour mieux aborder la malgachisation. Et quel malgachisation ? ....Malgachisation des contenus des programmes et non une malgachisation en outrance surtout de la sixième au terminal. Je suis pour l'enseignement d'Anglais à partir du CE2 ; là encore il y a des conditions qu'on ne peut pas surmonter pour le moment.
A discuter..." Emile Rajaonarison - débat sur le web



Lu dans la presse :

"La francisation totale, un frein à l’éducation pour tous.

Il est désormais admis que la politique de francisation totale issue de l’aventure coloniale a été un frein à l’éducation pour tous. Le dysfonctionnement linguistique entre le milieu familial de l’enfant et l’école est tel que la scolarisation produit des élèves désorientés, sans fondement culturel. Valoriser les langues nationales en enseignant
mieux le français, tel est le but de l’éducation bilingue qui reste cependant encore expérimentale dans la plupart des pays.
Le Congo belge est le 1er pays africain à avoir ouvert des écoles bilingues, en 1922.
Une expérimentation d’écoles bilingues français-langue nationale a ainsi été conduite au Burkina Faso.

Le taux de succès des élèves des écoles bilingues après cinq ans de scolarité était de 94,59%, contre 73,73% pour les élèves des écoles classiques qui avaient six ans de scolarité (chiffres 2004). En prime, le taux de réussite des filles est plus élevé dans le système bilingue, 90,36% contre 65,36% dans le classique.

(...)

Le français n’est la langue maternelle d’une part importante de la population que dans un petit nombre de pays (France, Monaco, et dans une moindre mesure Belgique, Canada, Suisse). Aussi dans nombre d’États membres de la Francophonie, en Afrique particulièrement, le français cohabite-t-il avec les langues locales dont certaines peuvent être qualifiées, en raison de leur importance véhiculaire et/ou du nombre de leurs locuteurs, de nationales par les textes officiels.

Au Sénégal par exemple, selon la Constitution de 2001, la langue officielle est le français et «les langues nationales sont le diola, le malinké, le pular, le sérère, le soninké, le wolof et toute autre langue nationale qui sera codifiée».

À Sao Tome et Principe, la langue officielle est le portugais, les créoles santoméen et principéen sont langues nationales.

Au Cameroun, entre 200 et 300 langues ont été identifiées ; les principales langues véhiculaires sont le foulfouldé (peul), en usage au Nord, le béti et le bassa dans le Centre-sud, le boulou et le pidgin-english (créole d’anglais africanisé) dans l’Ouest et sur le littoral. On utilise aussi l’ewondo dans la région de Yaoundé et le douala sur la côte. Même si le français et l’anglais sont reconnus officiellement à égalité, la balance penche en faveur du français, d’autant que Yaoundé, la capitale politique, et Douala, la capitale économique, sont situées en zone francophone."

RFI - Article "Afrique francophone : guerre des langues ou cohabitation solidaire ?"
d'Ariane Poissonnier



                

La malgachisation en question : opinion ( http://infogasy.free.fr/pages/culture.htm)

L'EPISODE DE LA MALGACHISATION :

Le gâchis
(à situer entre 1978 et 1985)

Le " livre rouge " soulevait la question de la langue d'enseignement et apportait une réponse sans équivoque. Primauté devrait être donnée à la langue malgache. Même si Ratsiraka reconnaissait d'emblée que le français allait être " pendant longtemps encore " indispensable puisqu'elle sera la " fenêtre ouverte sur le monde de la civilisation technique ". Cette situation de bilinguisme forcé n'est que transitoire, et le plus rapidement possible, le " malgache commun " doit prendre le relais et sa primauté reconnue comme absolue.


LA MALGACHISATION, FER DE LANCE DE LA REVOLUTION SOCIALISTE

La malgachisation est une étape proclamée comme capitale dans les " impératifs de la Révolution ". Dès l'accession au pouvoir de Didier Ratsiraka, la machine à malgachiser se mit en marche. Selon les termes du livre rouge : " malgachiser signifie, harmoniser le contenu des méthodes d'enseignement avec les impératifs de la Révolution ". Une loi de 1978, portant cadre général du système d'éducation et de formation " met en places des commissions destinées à élaborer et à codifier le " malgache commun ", qui sera en réalité une sorte de synthèse entre le malgache " officiel " largement tiré du dialecte Merina, et des divers dialectes régionaux. Cette même loi stipulera que le français devait être désormais considéré comme une langue étrangère.
En pratique, cela se traduisit par :
- l'adoption immédiate du malgache comme langue d'enseignement dans le primaire étant précisé que le français sera dispensé quatre heures par semaines à partir de la deuxième année de scolarisation.
- Un programme de substitution progressive du malgache au français dans l'enseignement secondaire, programme devant déboucher, à terme , sur la malgachisation de l'enseignement à l'Université. De plus les cours de mathématiques, de physique, de chimie et de biologie devaient, dans les classes terminales, être données en français. La première promotion de bacheliers de ce moule " malgachisé " date de 1983.

CONTRE LA FRANCOPHONIE

Didier Ratsiraka écrivait dans son " livre rouge " : " nous sommes totalement opposés à ce mouvement dit " francophonie ", car il a des relents de paternalisme et de néocolonialisme que nous récusons ".
Cette affirmation est claire et sans équivoque, mais elle peut être analysé dans son contexte, plus global. Celui des lendemains de la décolonisation et des nouvelles formes de coopérations entre La France et ses anciennes colonies. Epoque pendant laquelle le discours anti-néocolonialiste battait son plein, et tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à une ingérence étrangère était à bannir.
Outre ce " grand projet " de malgachisation, Madagascar quitte la Zone Franc pour couronner sa séparation d'avec la France. Hormis les rares Zanatany socialement reconnus comme tels, les français résidents et autres coopérants sont devenus indésirables. La Francophonie était alors perçu uniquement comme l'ultime manœuvres d' " impérialiste " pour continuer à dominer et à asservir les pays nouvellement indépendants. Une sorte de compensation, comme un palliatif au désir de soumettre, à un complexe de suprématie. L'utilisation de la langue est évidemment perçue par les tenants de la " révolution socialiste " comme une soumission idéologique, un restant de colonisation mentale. Il deviendrait alors difficile d'entamer le changement sans repartir sur des bases linguistiques nouvelles.

L'ECHEC DE LA NOUVELLE DOCTRINE CULTURELLE

Le doctrine culturelle, marxiste-léniniste, révolutionnaire, ne manquait pas de logique malgré le langage quelquefois suffisant et passionné ; cependant dans ce domaine comme dans tant d'autres, le succès n'a pas été au bout du " tunnel " des efforts.
Il est nécessaire de souligner que les causes de l'échec ne découlent pas du seul processus de malgachisation, même si celui-ci en est le plus important vecteur .
La démocratisation voulue de l'enseignement a entraîné, pendant plusieurs années, un laxisme regrettable concernant l'accès au secondaire , le passage d'une classe à l'autre, et enfin l'admission au baccalauréat. Faute de moyens adéquats en professeurs, locaux et matériels scolaires, la décentralisation a également contribué à perturber le déroulement normal des études et provoqué une chute importante de niveau. Selon certaines sources d'information, autour des années 1980, les examinateurs auraient pour consigne de se montrer plus coulants envers les élèves originaires de la Côte qu'envers ceux des Hauts Plateaux ( ! ? ! ).
Pour en revenir à la malgachisation, s'agissait-il seulement d'un accès de patriotisme, dû au fameux " complexe d'anciens colonisés " ? Ou d'un véritable projet culturel pensé et sensé ? On pourrait évidemment soutenir l'une ou l'autre des deux hypothèses, tout est question du camp choisi.
En tout cas, il nous apparaît assez clairement que la préférence de la langue nationale comme langue d'enseignement, à la lecture de la conclusion même de ce chapitre de la charte, est un choix plus idéologique que technique, plus passionné que réaliste.
Le tort des décideurs fût d'avoir privilégié le souci d'un " utopique " renouveau idéologique, voire psychosociale, au détriment de la formation de responsables compétents.

L'avenir ?

En 1982 Ratsiraka opère un de ces tournants idéologiques " mine de rien " dont il a le secret, en déclarant au Figaro : " je suis fier de parler français, d'avoir reçu une éducation en français. Je fais éduquer mes enfants en français. Et je considère, quoiqu'on en dise, que le français doit demeurer la seconde langue officielle de ce pays ".
Ceci dit, rappelons que c'est le Corps enseignant malgache qui dès 1980 tira la sonnette d'alarme, se rendant compte des inconvénients d'une malgachisation trop rapide.
Il faudra attendre la première vague de " bacheliers malgaches ", fin 1983, pour que le gouvernement s'émeuve et que les choses commencent à bouger.
Des tests de niveau avaient démontré à l'évidence que beaucoup d'étudiants étaient incapables de suivre utilement les cours, et les tentatives de recyclage en janvier 1984 ne pouvaient donner que des résultats limités.
Depuis, toute une série de mesures ont été prises : les heures de français à l'école ont doublé, et des cours intensifs seront organisés dans les centres universitaires.

Sur un plan plus général, il est intéressant de noter que depuis 1985, la radio nationale a mis en place une chaîne de langue française qui diffuse également des émissions de RFI, La télévision a un journal en langue française et 80% de ses émissions viennent de Paris.
Nous sommes déjà loin du " bilinguisme circonstanciel " du Livre rouge, qui consistait à proclamer le malgache comme langue officielle et d'enseignement, et que le français serait appelé à remplir une fonction transitoire, et devrait être relégué au rang d'une langue étrangère comme une autre.
Si nous sommes fatalement conduit à nous interroger sur les perspectives d'avenir de ce bilinguisme rénové, il serait hasardeux de vouloir donner une réponse définitive, si ce n'est que cet avenir dépendra essentiellement de l'état des relations franco-malgaches. Surtout qu'il ne faut pas oublier qu'actuellement, l' " anglophonie " fait des yeux doux au " marché linguistique " malgache. Divers instituts et autres " cours de langues " étrangères font leur apparition ici et là.
Toujours est-il que les idées et les hommes changent. Madagascar, avec son " éternel " président, ne manque plus aucun des sommets de la francophonie, et la cerise sur le gâteau fut l'organisation en Août 1997 des IIIèmes jeux de la Francophonie.

Ce qui nous laisse apparaître une réelle volonté du régime de renouer, si ce n'est avec son " passé ", du moins avec cette langue qui fût autrefois celle de la " mère patrie ".
Enfin, si Madagascar n'a jamais connu ce que c'était véritablement le socialisme, il fût sans aucun doute l'un des plus grands laboratoires où l'on expérimentait les recettes léninistes notamment en matière de politique de l'enseignement.


                                                  Opinions du web , Février 2014:
Sur le sujet alors lancé, plusieurs appréciations se sont portées sur cette question cruciale de l'enseignement à Madagascar.
le principal trait qui en est sorti, sera celui qui demandera avant tout une égalité des chances plus qu'une orientation brutale vers une langue ou l'autre, les intervenants de plusieurs générations ayant manifesté chacun leurs vécus.

RR-
"la malgachisation en 1972 a certainement fait plus de dégâts ! en 1972 , les élèves à Madagascar passaient des diplômes équivalents à ceux de France ; combien d'élèves venaient de La Réunion ou même de France ? combien ont passés leurs bacs reconnus en France ? le taux d'alphabétisation et de scolarité était nettement plus important avant 1972 ! Nous à notre époque ( avant 72 ) , on était dans des lycées "normaux " où se côtoyaient malagasy et Français ou indiens ou comoriens pour étudier dans la langue française ! et aujourd'hui pourquoi quelques élites se bousculent pour obtenir des places en école française ou lycée français ? et ceux qui parlent de rejeter la francisation , n'ont ils pas été eux mêmes dans ces lycées français ? encore un repli sur soi même qui ne mènera à rien ! ...

-moi , avant 72 , je prends mon cas personnel j'ai étudié au lycée à Tananarive pendant dix ans avec des cours tout en français et j'en suis heureux ; par la même occasion j'ai eu la possibilité d'opter pour la langue malagasy en 2ème langue , ce qui m'a bien rendu service ! alors quand ils ont commencé à vouloir traduire les mathématiques en malagasy quelle rigolade ! personne ne comprenait rien ! à la Réunion , ils font depuis quelques années , des pieds et des mains pour que le "kréol" fasse son entrée à l'école ! mais le souci c'est que ce ne sont pas des créoles qui le demandent mais des "zoreils" (entendez Français de France ) ! bizarre non ?

-J'ai grandi les dix premières années de ma vie à Marseille où je suis né ; ma langue maternelle est le français et en arrivant à Tana à l'âge de dix ans j'ai appris le malgache , écrit parlé lu ! et aujourd'hui je traduis des textes du malagasy au français pour des étudiants parfois ; récemment une jeune belge a rendu un mémoire sur les hira gasy que j'ai traduit pour elle , alors me dire que j'oublie l'art du Hainteny ou du hira gasy ... de toute façon aujourd'hui que le malagasy est la langue d'enseignement , je vous garantis que la majorité des élèves malagasy ne connaissent même pas leur histoire et pour couronner le tout parlent le français comme des vaches espagnoles !
Personne ne m'a obligé à l'époque ; je l'ai voulu moi même dès l'entrée en sixième et sur une fratrie de huit enfants je suis le seul à l'avoir fait donc le seul à maitriser à ce point la langue malagasy ! mon père en était fier et mes ainés aussi d'ailleurs qui me demandent encore aujourd'hui de les aider quand ils veulent traduire des choses ...

Les "évolués" des années 60 ne l'ont été que parce que justement il y a eu un coup d'arrêt sur l'enseignement en langue française à partir de 75 ; du coup ceux qui maitrisaient le français ( et Dieu sait si les jeunes malgaches maitrisaient le français dans les années 60 ) devenaient des interlocuteurs privilégiés pour des entreprises ou des gouvernements étrangers parce qu'eux pouvaient comprendre et se faire comprendre , c'est aussi simple que ça ! et les autres ( ceux qui ne parlaient que malagasy merina ou côtier peu importe ) étaient considérés comme des indigènes analphabètes, et donc sans intérêt autre que de les utiliser comme main d'œuvre ouvrière.

TM-
"Je veux bien qu'on m'enseigne avec ma langue maternelle, celle de l'ethnie anteva, et on verra bien qui va rigoler moins. De la classe primaire au Terminal (12 années durant), on a surfé dans la malgachisation - une nette tendance vers la langue de l'ethnie Merina - la plus totale. Une fois arrivé à l'université, toutes les matières étaient en français....résultat: échec cuisant. Pourrais-je donc dire que si la malgachisation a été faite en langue sakalava, ou bara, ou encore antemoro, on se serait plus intelligent? Je constate au contraire que c'est la "francisation" de l'enseignement qui a permis à ces "bandes d'évolués des années 60" de nous domestiquer à ce point, et de la génération post-90 de ne pas sombrer trop profond dans l'ignorance la plus totale car elle leur a permis de tenir la cadence de l'enseignement supérieur. Apprendre les "tsofoka", "tovona" "tovana", "matoanteny" etc...n'étaient pas mal mais à l'époque je ne comprenais rien mais les ai appris par cœur pour avoir des bonnes notes. En ce moment, cette langue m'est plus ou moins utile pour abrutir les gens dans la politique mais complètement inutile pour expliquer aux ouvriers paysagistes de l'Est comment cultiver mieux la rizière. Je me dois de parler en langue locale, ma langue maternelle."



Erika Cologon Hajaji
un débat ouvert sur le poids que doit prendre une langue importée de l'histoire en rapport avec les langues premières.
Non une question de nier que il est bon de parler le français, ou l'anglais, voire même l'Espagnol en seconde langue maîtrisée, mais là la posture de dire que une "autre" langue ne doit pas venir effacer la langue maternelle et culturelle.
De mettre en évidence l'errance que peut générer la domination d'une langue sur une autre, l'urgence de considérer que l'une ne doit pas chasser l'autre, pour que l'origine, la source, soit respectée, honorée, préservée, et que l'autre langue le soit tout autant mais avec intelligence et prudence.si l'art du kabary est si important dans la veine malagasy, comment feront alors ceux qui n'ont pas pensé à cultiver, planter encore, semer et redire les arts oratoires en langue d'origine, comment feront-ils si ils s'éloignent de la langue Malagasy qui est une langue exigeante quand elle se travaille.
Nous restons dans "pour savoir où tu vas, tu dois savoir d'où tu viens" et que cela devienne une force, car de toutes évidences, parler le wolof et le français, puis l'anglais est plus une force.Je regrette énormément que nous ayons appris le Malagasy dans la rue, j'aurais vraiment voulu que la règle veuille que chacun des enfants zanatany, vazaha ou non parlent la langue locale.
C'est un facteur essentiel d'intégration et un ciment sans égal entre les peuples, peu importe leurs origines ou autres caractéristiques.
C'est un liant intense qui brise plus efficacement les frontières.

La question n'est pas de se jeter sur l'enseignement du français, n'oublie pas que ta génération maîtrise certainement mieux et le malagasy et le français comparativement à nos jours.
Les Bretons refusent d'abandonner leurs langues et les petits doivent savoir la parler et l'écrire également pour faire survivre la culture et la tradition, d'autres régions se bataillent aussi pour ne pas être lissées dans un "TOUT" qui mérite pourtant de faire attention à chacun... Je pense qu'il faudrait faire une "alliance malagasy" qui regrouperait les langages du Nord au sud, une spécification sur l'éveil des traditions/cultures, avec des cours et des espaces de découverte et d'échanges.
Aujourd'hui on ne peut pas se contenter de vivre sans savoir, en créant des scissions inter ethniques ou des postulats figés et non justifiés.
Nous grandissons en perdant son "soi" en se méconnaissant soi-même de plus en plus, en cherchant peut-être à se découvrir ailleurs, ce qui est d'une grande intelligence (de se chercher en l'autre) mais tout le monde "sait" que si on ne se connait pas soi même, alors rien d'autre n'ira plus loin.


-EM
"Enseigner (prof),étudier (élèves,étudiants) en langue maternelle est un honneur . Mais si on l'utilise comme un moyen non éducatif mais de séparer les pauvres avec les riches, je dis non. En 1975-1976 on avait commencé la malgachisation totale ( en primaire et secondaire ). Où étaient partis les enfants des riches...? Ecole privées qui enseigne en français, Lycée Français et en France ,en Allemagne, en Angleterre..... pour les plus riches et enfants des Hauts Fonctionnaire. Quant au partage des postes de Direction on n'attribue qu'aux diplômés de ces pays. Conclusion : les victimes sont les enfants des pauvres.A Madagascar , nous avons fait cette expérience 1976 - 1985 (si je ne trompe pas ). Quel en est le résultat : les enfants riches ,écoles enseignement français ou lycée français ;enfants de la population : écoles de brousses avec 1 instituteur 45 élèves. Quant au distribution des postes de direction aux diplômés en français ,Anglais ,Etats-Unis ,Allemands ...... les ouvriers aux diplômé en malgache.

-RFK F
"pourtant, il faut arrêter de voir le monde par sa fenêtre. Il ne faut pas oublier que dans les campagnes, la langue française n est entendu qu'en classe, alors qu'ils doivent tout apprendre de cette langue. ceci étant, je suis tout a fait d accord avec Mr Emile (qui sans aucun doute est l un des mieux placés pour commenter le système éducatif, mes salutations Mr Emile). Je trouve qu'en parallèle avec le bilinguisme, il faudrait également faire des langues (malagasy, français, anglais) des matières..."

-VZ
"A mon sens, il faut que le diplôme Malagasy soit équivalent aux diplômes à l'étranger (France, Angleterre ou Etats Unis par exemple) donc de donner une même instruction ou équivalente aux enfants Malagasy en francais et en anglais. Juste ajouter des matières bien "gasy" comme le malagasy parlé et écrit, le kabary, la culture et aussi l'histoire et la géographie de Madagascar. Le programme sera certainemen,t plus lourds que ceux des français,anglais ou americains, mais de toutes les façons les élèves gasy font généralement plus de 40h par semaine alors!!!"


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